* Le monde devait se "préparer au pire", c'est à dire à la "guerre" avec l'Iran estime Kouchner Le Temps-Agences- La France et les Pays-Bas se sont mis d'accord hier à Paris pour tenter de convaincre un maximum de pays d'adopter de nouvelles sanctions contre l'Iran en dehors du cadre de l'ONU dans le dossier du nucléaire. A l'issue d'un entretien avec son homologue français Bernard Kouchner, le chef de la diplomatie néerlandaise Maxime Verhagen s'est dit prêt à appliquer des sanctions européennes contre l'Iran si le Conseil de sécurité ne se mettait pas d'accord sur des mesures supplémentaires. "Nous préférons le renforcement des sanctions à travers le Conseil de sécurité de l'ONU", a déclaré M. Verhagen à la presse. "Mais si le Conseil de sécurité n'est pas d'accord, nous sommes prêts et nous voulons appliquer des sanctions européennes en combinaison avec les sanctions américaines", a-t-il ajouté. M. Verhagen a annoncé que les deux ministres étaient "tombés d'accord pour y travailler et tenter de trouver au sein de la communauté internationale d'autres pays qui pourraient apporter leur soutien". "Plus il y aura de gens qui les appliquent - l'Union européenne, les Etats-Unis et d'autres -, plus elles seront efficaces et plus la pression sera grande", a dit le ministre néerlandais. M. Kouchner, qui avait appelé avant-hier à des sanctions de l'UE contre l'Iran, a souligné de son côté que ces mesures devaient "être séparées des sanctions aux Nations unies". "Il s'agirait de sanctions européennes que chaque pays, individuellement, doit faire avec son propre système bancaire, commercial, industriel", a-t-il précisé. "Les Britanniques et les Allemands sont intéressés aussi à parler de cela", a fait valoir le ministre français. "Nous essayerons de trouver une position européenne commune". Le chef de la diplomatie française avait estimé que le monde devait se "préparer au pire", c'est à dire à la "guerre" avec l'Iran, tout en soulignant que les négociations avec Téhéran devaient être menées "jusqu'au bout". Le renforcement des sanctions contre l'Iran doit être cette semaine au centre de visites de M. Kouchner en Russie, puis aux Etats-Unis. Il devait être à Moscou hier soir pour une visite de deux jours, puis à Washington à partir de demain pour une visite bilatérale jusqu'à la fin de la semaine, avant de participer à l'Assemblée générale de l'Onu à New York. Interrogé sur les chances de convaincre la Russie d'appliquer de nouvelles sanctions au Conseil de sécurité, M. Kouchner a répondu que son homologue Sergueï Lavrov était "à l'origine plutôt enclin à penser qu'il fallait en effet des sanctions efficaces". "On verra quelle est la position de la Russie aujourd'hui", a-t-il ajouté. Les six grandes puissances impliquées dans les discussions sur le dossier nucléaire iranien (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) étudieront vendredi à Washington un projet de résolution de l'ONU prévoyant de nouvelles sanctions contre l'Iran. La Russie est traditionnellement réticente à imposer des sanctions contre l'Iran, à l'inverse de Washington qui plaide pour des sanctions plus sévères.