Bien emballer est le premier pas pour bien vendre. Outre son rôle de protection et de conservation des produits, l'emballage constitue, aujourd'hui, un support d'information pour le consommateur et un moyen de valoriser la marque du producteur. Désormais, on parle des « 3R » (réduire, récupérer et recycler) qui résument les stratégies d'innovation et de développement des emballages au service de la vente du produit.
Des études réalisées concernant l'évaluation de l'apport de l'emballage dans la commercialisation du produit, montrent qu'au niveau des légumes et fruits, l'emballage participe à raison de 50% dans la vente de ces produits notamment dans les grandes surfaces, c'est la raison pour laquelle, il est classé à la tête de la stratégie de marketing de ce genre de produits. En Tunisie, l'intérêt du consommateur est de savoir ''Comment adapter les emballages avec les exigences d'hygiène ? ''. Cependant, l'industriel se pose ''Comment adapter les emballages avec les exigences de l'exportation ? ''
L'industrie de l'emballage s'est développée au fil des dernières années en Tunisie et attire l'intérêt de plus en plus aussi bien le consommateur que l'industriel, l'objectif étant de sensibiliser à l'importance de l'emballage, en tant qu'élément essentiel pour garantir la protection et la sécurité du consommateur, prolonger les délais de consommation des légumes et des fruits et faciliter leur transport et leur stockage conformément aux besoins des circuits de distribution. L'apport de l'activité de calibrage et de conditionnement, en particulier, des légumes et des fruits frais destinés à l'exportation dans la consolidation des efforts d'exportation des produits alimentaires est incontournable. C'est ainsi que les dattes exportées occupent désormais la première place mondialement au niveau de la valeur des exportations (de 25 mille tonnes à 50 mille tonnes actuellement). Par ailleurs, l'étude réalisée dans le cadre de la mise à niveau des circuits de distribution des produits agricoles et de la pêche, appelle à la nécessité de garantir l'approvisionnement régulier du marché et de maîtriser les prix et marges bénéficiaires, outre la valorisation du facteur qualité par la formation des producteurs, l'encouragement du calibrage, la promotion de la chaîne de froid, la limitation des circuits parallèles, la mise à niveau des marchés et leur organisation.
Quatre branches principales Ce secteur, qui compte 160 entreprises employant environ 10000 personnes, réalise un chiffre d'affaires de 74 MD grâce à une production totale qui s'élève à 410 000 tonnes. Au niveau des préférences spontanées du consommateur, le papier et le carton prennent la première place. Ils signifient un univers de quotidienneté, un caractère écologique et un indice de sécurité et de légèreté. Le verre vient en seconde lieu et apparaît comme le matériau « haute de gamme et « sophistiqué » par excellence. Ensuite vient le plastique qui revêt un caractère de modernité mais « bas de gamme ». Enfin le métal qui est significatif de solidité, de fiabilité et de capacité de prolonger la durée de conservation des produits. Le sous-secteur « emballage en papier carton » est constitué de 42 entreprises employant 3800 personnes. Ces entreprises produisent un volume de 300 000 tonnes et sont spécialisées dans : - Le sac Kraft de grande contenance destiné aux liants, engrais, sucre, aliment de bétail... - Le carton ondulé destiné aux secteurs des conserves, confiserie, confection, savonnerie, parfumerie et cosmétique, quincaillerie... - Les boîtes en carton destinées aux secteurs des tissus, chaussures, parfums, détergents, savons, articles scolaires... - La gamme de luxe destinée aux secteurs agro-alimentaire, beauté-hygiène, pharmacie... S'agissant de l'emballage en plastique, il compte 73 unités employant environ 3400 personnes avec une production de 164 000 tonnes. La diversité des matériaux utilisés dans les processus de fabrication obéit à des objectifs de commercialisation. Parmi ces matériaux, on retrouve des produits comme le Polystyrène (PS) utilisé dans le conditionnement des semi-liquides alimentaires (yaourt et margarine) et le polyéthylène (PET) pour les bouteilles. Quant au verre, il est utilisé principalement pour le conditionnement des boissons et de l'huile. Il détient 70% du marché du conditionnement des boissons gazeuses, 50% de celui des eaux minérales et 85% de celui de la bière. Néanmoins, il perd des parts de marché pour le conditionnement des eaux minérales, des boissons gazeuses et de la bière au profit du plastique et de l'aluminium. Quant au sous-secteur des emballages métalliques, il est composé de 9 unités employant 1030 personnes et garantie une production de 144 000 tonnes. Les produits fabriqués concernent les boîtes et bidons en fer blanc (toutes formes confondues pour les conserves, la confiserie ...), les boîtes en aluminium, les fûts et les autres réservoirs pour toutes matières.
Nouveaux défis Plusieurs partenariats ont été concrétisés dans les différentes branches du secteur permettant ainsi un transfert de savoir-faire et une meilleure intégration dans les réseaux commerciaux. Toutefois, pour relever les défis de la prochaine étape, les entreprises tunisiennes d'emballage sont appelées à entreprendre un effort colossal au niveau du transfert des technologies et de l'innovation, du contrôle du coût et de la maîtrise de la qualité, du renforcement de l'encadrement et la formation ainsi que de l'amélioration des politiques de vente et de partenariat économiques et commerciales. Ce sont là les principales clés leur permettant de faire de leurs emballages un outil de promotion de leurs exportations de dattes et de légumes.