A l'exception des précédentes rentrées universitaires, les étudiants ont regagné leurs amphis le 13 septembre dernier. Toutefois, les vacances se poursuivent pour plusieurs d'entre eux car les chantiers ne se sont pas encore achevés dans quelques établissements. Les conditions d'études sont, en fait, défavorables. Serons-nous ainsi capables de relever le défi de l'internationalisation de nos diplômes qui sont tributaires du nombre d'heures d'études alors que le système administratif continue à fonctionner de manière traditionnelle ? La rentrée ne se prépare pas, en fait en avance ce qui se répercute négativement sur la formation. « Le fait que cette rentrée soit anticipée n'est pas fortuit. L'internationalisation de nos diplômes exige un certain volume d'études. D'où, des semestres de 14 semaines. Et c'est la raison pour laquelle, la rentrée a été avancée au 13 septembre pour pouvoir boucler le programme du semestre », c'est ce qu'a déclaré M. Lazhar Bououny ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie lors du point de presse tenu à la veille de la rentrée universitaire. Officiellement, 360.000 étudiants devaient reprendre leurs cours il y a plus de dix jours, mais un bon nombre d'entre eux sont encore en vacances. Et pour cause, les travaux qui ne s'achèvent pas dans plusieurs établissements universitaires à l'instar de la faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis (FSHST). Une des plus anciennes facultés en Tunisie, cet édifice forme des milliers d'étudiants dans plusieurs spécialités, mais dans des conditions inconfortables. Les salles d'études qui datent du 20ème siècle ne répondent pas aux normes. Les vitres sont notamment brisées et les murs lézardés sans parler d'autres espaces mal entretenus. Cette année, la direction de la FSHST a mis le paquet en donnant un coup de leafting aux départements, mais les travaux sont encore inachevés. Deux mois de vacances étaient insuffisants pour remettre tout en ordre et par conséquent, offrir aux étudiants des conditions favorables pour entamer les cours à temps. Face à cette situation, plusieurs étudiants ont préféré rentrer chez eux et passer les premiers jours de Ramadan en famille. Le démarrage réel des études est prévu pour la deuxième dizaine du mois saint. Par ailleurs, l'administration n'a pas affiché les emplois de temps et la répartition des cours dans plusieurs disciplines. Par exemple, les inscrits de la deuxième année anglais n'avaient pas d'idée exacte sur les horaires des cours le jour « J ».
Administration toujours archaïque Si les cours ont démarré réellement dans quelques établissements, ils ne le sont pas encore dans d'autres et ce, faute d'organisation de l'administration. Inconscient face aux défis qui se posent pour la Tunisie, à savoir ; l'internationalisation des diplômes, ce système continu à fonctionner de manière traditionnelle alors qu'il fallait prévoir la rentrée des mois en avance. En dépit de l'introduction des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans l'inscription universitaire, les formalités administratives demeurent très lentes et archaïques. La paperasse occupe toujours le devant de la scène. Les NTIC sont formelles car l'étudiant doit toujours se présenter à l'établissement universitaire pour une réelle inscription. Ainsi, serons-nous capables de gagner le pari de l'internationalisation de nos diplômes alors que l'administration continue à fonctionner lentement. Le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie saurait conscient de ce facteur et ce en modernisant son système administratif qui doit aller en parallèle avec la réforme des études et le nouveau système d'enseignement. Il ne suffit pas de remodeler et restructurer les cours, il faut également assurer le cadre professionnel compétent et les structures aptes à concrétiser ce changement dans les meilleures conditions. Il s'agit en fait de l'un des moyens pour réussir la réforme.