L'abondance pour vaincre l'envie de fraude sur la qualité ou les prix chez les commerçants sans scrupules. Rien de tel encore pour apaiser l'appétit immodéré de consommer chez le citoyen. En effet , rien ne sert de sensibiliser ni encore moins de sévir à l'encontre des uns et des autres quand c'est le règne de la pénurie. C'est du moins l'enseignement tiré du comportement des commerçants et des consommateurs, à Sfax, en ce mois de Ramadan.
Vu sous l'angle de la consommation et du comportement moins frauduleux des commerçants, l'actuel mois saint est à placer sous le signe de la modération. Quoique..., dans la mesure où les mauvais réflexes, la recherche du gain illicite est si enracinée chez certains parmi ces derniers que rien n'y fait, même pas les prédications des religieux ni l'essence spirituelle du mois ni encore moins les sanctions prévues par la loi , entendez par là, « la peur du gendarme » !
Disons qu'au cours de cette première moitié du mois de carême, rien de vraiment particulier n'est à signaler sauf que la fièvre de la consommation constatée lors des tout premiers jours a fini, spontanément par baisser sous l'effet du concours de certaines circonstances conjoncturelles auxquelles il faudrait ajouter l'approvisionnement conséquent du marché qui a été carrément inondé déjà une semaine avant Ramadan. Le budget familial déjà groggy sous l'effet des coups assénés par les dépenses estivales est tombé carrément K.O sous les coups de boutoir de la rentrée scolaire et universitaire. En attendant qu'il se ranime au cours de la deuxième quinzaine avec les versements de salaires, nous aurons eu, au moins un début « dans les normes ».
Cela signifie absence de frénésie consommatrice mais quand même assez de boulot pour les contrôleurs des prix. Répartis, à Sfax, sur sept brigades dont quatre mixtes, ces derniers sans chômer, n'ont pas eu à dresser trop de procès-verbaux.. Bilan des dix premiers jours du mois : 216 PV. C'est encore beaucoup mais en revanche moins que les 235 infractions relevées au cours de la même période du mois saint de l'année dernière. Les infractions touchent essentiellement la transparence des prix : au total 198 dont 33 sont relatives à la hausse illicite des prix , 50 concernent l'absence de facturation et 115, le défaut d'affichage des prix. Les secteurs des légumes et fruits, des produits alimentaires et des œufs et de la volaille , sont en tête de liste. Ils totalisent respectivement 74 , 64 et 34 infractions. Par ailleurs,six commerçants exerçant dans le secteur des produits alimentaires ont commis des infractions de rétention de stocks ou de refus de vente.
Cette tendance à la baisse pourrait s'expliquer également et à un moindre degré par la campagne de sensibilisation menée à travers les séances avec les chambres syndicales des différents secteurs, les dépliants et les émissions radiophoniques. Dans le cadre de ces initiatives, l'Organisation de Défense du Consommateur a diffusé un dépliant mentionnant entre autres les marges bénéficiaires dans le secteur des fruits et légumes, les prix des produits subventionnés ainsi que les obligations des commerçants.
Les secteurs les plus concernés par les opérations de contrôle sont les boulangeries (31) soldées par 10 infractions, les viandes , le lait frais (27 ), l'huile, la pâtisserie traditionnelle, les cafés (25 ) et les produits alimentaires (31). Des quantités variées de produits ont été saisies et détruites, notamment des colorants, de la pâte de boulangeries,( 200 kg ), de la viande de volaille ( 220 kg), de la zlabia (05 kg), des croquants (30 kg ), du lait ( 30 litres ), du yaourt ( 100 pots), de la citronnade ( 10 litres ) , du sorgho en poudre conditionnée ( 20 kg ) et du raticide ( 225 kg ), ce produit, présentant des risques pour l'homme.
Espérons avant de terminer que l'accalmie va durer et que les pétards ne feront pas leur apparition fatidique avec l'approche de l'Aid.