Il n'est plus à présenter, tellement il est communicatif et sympathique. Il jouit de l'estime de tous les sportifs, quelles que soient leurs couleurs. Deux ans passés au Bardo aussi beaux qu'un rêve. Son départ, son divorce avec le ST, était injustifiable. Le club de la banlieue nage depuis le début de cet exercice dans des eaux très troubles, et risque de couler. Et c'est dans le but de le ramener dans des eaux plus calmes qu'on l'a rappelé. Il n'a pas été insensible à la solitude de son ex - nouveau club puisqu'il va de nouveau poser ses valises au Bardo.
Le Temps : Etes vous content de revenir au ST ? Robertinho : Honnêtement, autant je suis content, autant je suis triste pour tout ce temps perdu. Je me pose une seule question : pourquoi le ST est-il tombé si bas à une vitesse vertigineuse ? Malgré les informations qui me parviennent, je ne peux pas me hasarder à avancer une explication. Je ne pourrai le faire que lorsque je serai sur place. L'analyse doit se faire de près. Voir le ST mourir à petit feu et ne pas réagir c'est, à mes yeux, s'associer avec tous ceux qui ne lui veulent pas du bien. La situation est difficile, et d'ici (Rio), je lance un appel à tous les Stadistes qui sont en mesure d'aider, de soutenir, de pousser vers le haut leur club, à ne pas l'abandonner. L'affaire du sauvetage du naufrage n'est pas purement technique. Je leur lance cet S.O.S., et je suis sûr qu'ils ne resteront pas insensibles à la détresse du club. Lors de ma première année, nous avons vécu une situation similaire, et c'est un peu grâce aux concours de tous les Stadistes bien intentionnés que nous nous en étions sortis. - Vous n'avez pas totalement répondu à ma question ?... - J'ai laissé chez vous beaucoup d'amis, et le simple fait de les revoir de nouveau, de les rencontrer, me fera énormément plaisir. Au fond, le Tunisien est comme le Brésilien. Il est chaud comme une bouillotte, pur comme un ange et très sentimental. En ce qui concerne mon retour, c'est purement, simplement et spontanément un devoir que j'accomplis. Je ne peux pas supporter que la situation pourrisse davantage et rester les bras ballants, d'autant plus qu'on m'a sollicité. - La situation est très difficile, car le club cumule beaucoup de retard, et à tous les niveaux... - Ma mission s'arrêtera d'abord à combler tout le retard et à extirper le club de l'ornière. Je ne peux m'occuper que des affaires techniques et, naturellement, je compte beaucoup sur les gens qui aiment le club, sur ses fidèles, pour me préparer le terrain, afin que tout se déroule bien et qu'on atteigne notre premier objectif : sortir de l'impasse. Tout le reste ne sera que du bonus. - Vous avez peur de quelque chose ? - Je ne serais jamais revenu dans ce cas. J'aime beaucoup le club, et quand on a pensé à moi, je n'ai pas pu refuser. C'est dans ces moments dits difficiles qu'il faut être présent, qu'il faut tendre la perche. Vous savez que je suis un enfant de Rio. Les plages ici sont immenses et tout le monde adore s'adonner aux plaisirs des plages de Copacabana, nul n'est à l'abri d'un accident. Regarder son ami se noyer et ne rien faire est un acte on ne peut plus lâche. Je ne fais pas partie de cette catégorie de gens. - Aurez vous des conditions ? - Pensons d'abord à assurer l'avenir du club, tous ensemble. C'est là l'objectif prioritaire. Au jour d'aujourd'hui, il faut s'atteler d'abord à cette mission. On a gaspillé beaucoup de temps en s'occupant de choses futiles et en négligeant certains réalités vitales et capitales dans la vie du club. Nous n'avons plus une seconde à perdre. - Quand est ce que vous entamez votre mission, et comptez vous opérer quelques changements ? - J'arrive à Tunis dimanche peu après 12h00. Je comptais venir samedi (aujourd'hui), mais il m'était impossible. Donc si Dieu le veut, dès dimanche, je commencerai à travailler. Quant au second volet de votre question, ne trouvez vous pas qu'il est un peu prématuré d'y répondre ? Entretien conduit par Mohamed Ali Ezzine