L'année scolaire tire à sa fin. Le ministre de l'Education s'est empressé de rassurer les Tunisiens vivement inquiets quant aux conditions du déroulement attendu des examens de fin d'année. On dirait que le climat social chez les enseignants est totalement paisible et que « tout est pour le mieux dans les meilleurs des mondes ». Au niveau des instituteurs, la grève administrative a démarré lundi dernier. Les inspecteurs de l'enseignement de base, ont brandi la menace de boycotter les examens de la sixième. Du côté du cycle secondaire, il n'y a pas de grogne au plein sens du terme chez les enseignants. Toutefois chez les inspecteurs, la colère monte. Les inspecteurs de l'enseignement secondaire ont décidé d'une journée de grève de l'opération de correction des copies du baccalauréat le 12 juin courant. Les inspecteurs ne corrigent pas les copies d'examen, mais ils dirigent les jurys et les centres de correction. Les épreuves du baccalauréat s'achèvent le 11 juin. Le lendemain, les inspecteurs iront aux centres des examens. Ils feront la grève sur place. Ils ne fourniront pas aux professeurs les enveloppes de copies à corriger. Le lendemain, ils reprendront leur travail normalement. La correction des épreuves du baccalauréat qui commence le 7 juin, reprendra le 13. La pause d'une journée aura ses répercussions sur le timing de la correction. Un retard sera enregistré, mais par dessus tout la correction des copies se fera. Les candidats au baccalauréat ne paieront pas les frais de la mésentente entre ministère et inspecteurs du secondaire. Ahmed Mellouli, secrétaire général du syndicat des inspecteurs de l'enseignement secondaire, a déclaré au Temps : « nous avons décidé d'observer la grève le lendemain de la fin des épreuves du baccalauréat, pour épargner aux élèves candidats d'éventuels stress supplémentaires. C'est une grève symbolique qui vise à attirer l'attention du ministère sur la non application des accords signés ». La décision d'observer cette grève a été décidée lors de la dernière réunion du bureau des inspecteurs de l'enseignement secondaire, présidée par Bou M'Barki secrétaire général adjoint chargé de l'Administration et des Finances au sein de la puissante centrale syndicale, l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). Les inspecteurs dénoncent la politique de louvoiement du ministère qui n'a pas appliqué les accords du 20 mai 2013, ni ceux du 17 mars 2014. Ils reprochent au ministère le non respect du calendrier des négociations et son manque de sérieux. Ils dénoncent la monopolisation par le ministère de tout ce qui concerne l'Education dans le pays qui a pris des décisions unilatérales concernant la réforme du système éducatif sans associer les inspecteurs, ni leur structure syndicale. C'est une attitude contradictoire avec les déclarations faites par les responsables du ministère en faveur de l'approche participative dans le traitement du dossier de l'éducation. Un communiqué rendu public par le syndicat des inspecteurs du secondaire, rappelle qu'ils rejettent l'intervention du ministère dans la fixation de leurs activités nationales. Ils refusent la marginalisation de l'inspecteur et les obstacles dressés pour l'empêcher de jouer pleinement son rôle naturel. Ils dénoncent le non respect par le ministère de ses engagements. Il n'a pas diffusé la circulaire relative à l'application des accords convenus. Le ministère tarde à trancher à propos de la valeur de la prime kilométrique qu'il s'est engagé à fixer avant la fin du mois de Mai passé. Non seulement les inspecteurs entrent en grève durant toute la journée du 12 juin dans tous les centres d'examen, ils expriment leur prédisposition à aller plus loin, au cas où leurs revendications demeureraient insatisfaites. D'autres examens nationaux sont prévus après la session principale du baccalauréat. Des concours professionnels sont programmés. Des actions sont d'habitude organisées durant les vacances scolaires. Toutes ces activités seront boycottées par les inspecteurs. Le ministère finira-t-il par reprendre le dialogue avec les inspecteurs ?