Sur fond de boycott de la prochaine rentrée scolaire du primaire, démarrage aujourd'hui des épreuves de la Neuvième pour 33.725 collégiens et jeudi prochain celles de la Sixième Alors que tout a été mis en place pour le démarrage aujourd'hui des épreuves de la Neuvième, la commission administrative du » Syndicat général de l'enseignement de base a décidé et annoncé, hier, le boycott de la rentrée scolaire 2015-2016 et du concours de la Sixième (surveillance et correction). Le secrétaire général du syndicat, Mastouri Gammoudi, a indiqué, au terme de la réunion, que des mouvements de protestation seront organisés dans les prochains jours dans les régions pour dénoncer la décision de passage systématique des élèves du primaire et celle de la retenue de cinq jours de grève sur les salaires des instituteurs. Autant dire que la surenchère poursuit son bonhomme de chemin des deux côtés. En effet, les instituteurs ont beau crier leur indignation contre la décision unilatérale du ministre de l'Education de faire passer tous les élèves du primaire en classe supérieure, déposer pour cela une plainte contre le ministre auprès du Tribunal administratif, menacer de boycotter la prochaine rentrée scolaire comme ils ont boycotté la semaine bloquée du troisième trimestre, contester « la fuite en avant » du ministre qui , lui, ne débraye pas, dans le but, selon lui, d'assumer ses responsabilités morales, pédagogiques et juridiques face aux élèves et leurs familles...les examens nationaux de l'enseignement de base (Sixième et Neuvième) vont bien avoir lieu. Plus de candidats qu'en 2014 Aujourd'hui, c'est le démarrage des épreuves de la Neuvième qui vont s'étaler sur trois jours (15, 16 et 17 juin). Ils sont 33.725 collégiens (19.308 filles et 13.448 garçons ) au concours de fin d'études de l'enseignement de base général (32.756) et technique (969). Le ministère a, à cet effet, aménagé 307 centres d'examens écrits, 28 centres de dépôt, 5 centres de collecte et de distribution et 7 centres de correction. Les sujets des épreuves sont parvenus samedi par voie aérienne dans 14 délégations régionales du centre et du sud, et par voie terrestre dans 12 autres délégations régionales du Grand Tunis, du nord-est et du nord-ouest. Les candidats de l'enseignement général, dont le nombre a augmenté de 1531 par rapport à 2014, se disputeront 2.775 places aux lycées pilotes. Pour le certificat de fin d'études de l'enseignement technique, le nombre des candidats a également augmenté avec 134 postulants supplémentaires par rapport à 2014 (835 candidats). La proclamation des résultats est prévue pour le 7 juillet 2015. Des volontaires pour la Sixième Le ministère de l'Education a, également, annoncé hier dans un communiqué que le concours de la Sixième, ou d'accès aux collèges pilotes, démarrera dans les délais prévus, jeudi 18 juin 2015 et se poursuivra les 19 et 20 juin. A ce titre, le directeur général des examens au ministère de l'Education, Omar Ouelbani, a déclaré à la TAP que cinq mille surveillants appartenant à la famille éducative assureront la surveillance au cours des épreuves qui se dérouleront dans 198 centres d'examen répartis sur 26 délégations régionales. Selon le responsable, le ministère disposerait de suffisamment de ressources humaines pouvant assurer le démarrage du concours dans les délais prévus, soulignant que plusieurs membres de la famille éducative se sont portés volontaires pour surveiller le déroulement des épreuves à l'instar des enseignants du secondaire, de l'enseignement supérieur et des surveillants. A propos de la proclamation des résultats, celle-ci pourrait être reportée à la fin du mois de juillet 2015. Le directeur des examens explique ce retard par la réorganisation des centres de collecte et de correction des épreuves. Rappelons que la remise des convocations individuelles au concours de Sixième a démarré samedi 13 juin et s'est effectuée par trois voies différentes : l'établissement d'origine, la délégation régionale dont relève l'établissement ou par voie électronique sur le site du ministère. La rogne du syndicat Parallèlement, le Syndicat général de l'enseignement de base poursuit de son côté sa lutte acharnée pour obtenir satisfaction des revendications des instituteurs, satisfaites en partie selon le syndicat. Après une première journée (nationale) de colère organisée mardi dernier à Tunis, avec un sit-in musclé devant le ministère de l'Education, une deuxième journée de colère sera observée aujourd'hui à Sidi Bouzid suite à une décision du comité administratif du syndicat régional de l'enseignement de base réuni samedi dernier. Sur les ondes de ShemsFM, un membre du syndicat, Abdelhakim Chalbaoui, a même affirmé que des cadres de l'administration régionale de l'Education ont présenté leur démission après avoir été chargés d'assurer le concours de la Sixième. Hier, dimanche, la commission administrative du Syndicat général de l'enseignement de base a placé plus haut la barre dans son bras de fer avec le ministère. Jusqu'où ira la cavale des une et des autres ? Ceci dit, il y a lieu aujourd'hui de s'interroger sur l'issue de ce long duel entre, d'une part, les enseignants et, d'autre part, le ministre de l'Education. Les deux parties se trouvant, chacune de son côté, sur une pente raide ne sachant pas ou ne voulant pas faire marche arrière. Or, il est clair que cette fin d'année scolaire sur fond de surenchères jette le flou total sur la prochaine rentrée scolaire qui s'annonce déjà bien agitée. Ce que les uns et les autres devront toutefois se rappeler c'est que le droit à l'éducation est un droit constitutionnel que ni les revendications des enseignants ni l'entêtement du ministère ne sauront supplanter. La famille éducative dans son ensemble aura tout l'été pour laver son linge sale, espérons dans le calme, et se faire une raison pour trouver un terrain d'entente avant que les parents d'élèves et leurs enfants, qui sont eux aussi des citoyens, ne décident à leur tour d'investir la rue pour revendiquer leur droit à l'école, à l'éducation et surtout à une année scolaire paisible et sereine afin de ne plus être obligé de faire passer les élèves aux classes supérieures sans examen.