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Baccalauréat 2014 : L'examen du meilleur fraudeur !
Publié dans Business News le 11 - 06 - 2014

L'examen national qui sanctionne les études secondaires et permet aux élèves d'accéder à l'université, a toujours été entouré d'une aura particulière en Tunisie. Considéré comme un rite de passage vers l'âge adulte, le baccalauréat revêt au sein de la société tunisienne, une haute charge symbolique. Le concours est, d'un autre côté, un baromètre du niveau de l'enseignement national, souffrant ces dernières années d'une dégradation sans précédent. L'un des phénomènes qui ont marqué la session de 2014, est le nombre important de dépassements et de fraudes enregistré dans les centres d'examens. Etat des lieux d'une faillite annoncée.
L'éducation est considérée comme étant l'un des principaux indicateurs du niveau de développement d'un pays. En Tunisie, Habib Bourguiba, avait accordé la priorité à l'éducation, lançant, au lendemain de l'Indépendance, une politique de scolarisation de masse et permettant l'accès gratuit à la connaissance. Les bases du premier système éducatif tunisien moderniste sont jetées. Ancré désormais dans les traditions en Tunisie, le concours du baccalauréat a été érigé en emblème de réussite.
Le phénomène de la triche au bac n'est pas nouveau, des générations d'élèves se sont ingéniées à élaborer des techniques en concordance avec leurs époques. Toutefois, la session de 2014 en Tunisie a connu une prolifération sans précédent des fraudes. En phase avec le développement des nouvelles technologies, certains jeunes ont trouvé un moyen efficace pour contourner le contrôle. La tendance de cette année : des pages Facebook entièrement consacrées aux tricheurs. Certains, profitant des épreuves, présentent à la vente un stock impressionnant de gadgets (https://www.facebook.com/pages/Echri-Kit-oreillette-ou-inja7-bih/345074832180338?fref=ts), un commerce apparemment très lucratif.
L'intéressé peut dénicher les bonnes affaires et contacter par téléphone les administrateurs de la page pour finaliser les ventes. La star des gadgets : un micro kit Bluetooth, qui se place à l'intérieur de l'oreille à l'aide d'un aimant. Indétectable, puisque introduit à sein même du conduit auditif, les réponses peuvent être soufflées en toute sécurité évitant ainsi les regards inquisiteurs des surveillants. Gadget de prédilection des filles voilées, qui utilisaient leur kit main libre, le plaçant sous leur voile, cette technique a évolué et s'est étendue aux garçons et aux filles non voilées.
Ingénieux, vous dîtes ! Comme quoi, les nouvelles technologies sont une arme à double tranchant…
Autre matériel sophistiqué et digne des films d'espionnage, on peut trouver des montres numériques disposant d'une mémoire et pouvant contenir des documents PDF. Le fraudeur a donc la possibilité d'afficher sur l'écran de la montre les informations qu'il a déjà stockées dessus.
Une autre page propose, à l'intention des tricheurs, les épreuves du bac, publiées en temps réel et corrigées par les fans, il suffit de se connecter pour avoir toutes les réponses. Des manières peu scrupuleuses, qui dénotent de la déliquescence des valeurs de certains, pour qui la triche est devenue un moyen pour réussir dans la vie.
Par ailleurs, une particularité marquante cette année, celle des réseaux spécialisés dans les fuites des épreuves. En effet, un groupe a été démantelé par les forces de l'ordre à Denden, un publinet et un local appartenant à un réparateur téléphonique, sont impliqués dans l'affaire. Un professeur se trouvant dans ces locaux se charge de la correction des examens, préalablement envoyés par des candidats qui ont photographié l'épreuve. L'enseignant adressait par la suite à la liste des numéros en cause l'énoncé corrigé. Une enquête a été ouverte sur ordre du ministère public près du Tribunal de première instance de Manouba.
Un deuxième réseau de fraude a été découvert par les agents de la police judiciaire de l'Ariana. Une dizaine de personnes, parmi lesquelles des étudiants et des professeurs de lycée, ont été arrêtées. Selon l'enquête, le groupe qui se réunissait dans un café, à la cité Ennasr, près d'un établissement éducatif, avait en sa possession les épreuves de gestion du baccalauréat et transmettait les solutions via Smartphones et Bluetooth. Un autre groupe faisait de même aux environs d'un lycée à Ariana ville. Décidément ! Des cas de fraudes similaires sur tout le territoire tunisien, ont été signalés, menant au renforcement de la sécurité autour des établissements scolaires.
En réaction, les enseignants ont appelé le ministère de l'Education à prendre des mesures drastiques, demandant qu'un brouillage soit effectué au sein des centres d'examens, ainsi que des sanctions sévères contre les agressions que les surveillants subissent. Face à la grande ampleur de la triche électronique et des fuites, les professeurs ont menacé de boycotter la correction des épreuves du bac.
Le ton est monté entre le syndicat des enseignants et le ministère de l'Education, les critiques et les condamnations ont fusé de toutes parts, dévoilant l'échec des dispositions prises par le gouvernement pour assurer le bon déroulement de la session de baccalauréat. Le secrétaire général du syndicat a appelé le chef du gouvernement, Mehdi Jomâa, à assumer ses responsabilités, mettant en cause la crédibilité des examens du baccalauréat.
A l'Assemblée nationale constituante, on parle d'une pétition lancée par 60 députés pour auditionner le ministre de l'Education. Le député Néjib Khila dénonce l'incompétence constatée à pallier aux dépassements.
En réponse, le ministre de l'Education, Fethi Jarray a souligné que la prolifération des méthodes de fraude cette année résulte de l'annonce de la suppression des 25%, lors de la prochaine session, menant ainsi les élèves à mettre en place des techniques de plus en plus sophistiquées. Une phrase du ministre résume à elle seule la situation : « la triche est devenue une culture chez les élèves tunisiens ».
C'est le cas de le dire ! La valeur du mérite semble reléguée aux oubliettes par certains élèves, préférant mettre leurs ressources et leur ingéniosité au service de la triche, symptôme révélateur d'un système éducatif en faillite. Un travail visant le changement des mentalités est nécessaire, sachant que le secteur de l'éducation représente une composante intrinsèque au développement d'un pays comme la Tunisie, pays dont les ressources humaines représentent la véritable richesse.


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