Le centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous dont les travaux de réalisation ont démarré il y a deux ans, ouvrira ses portes bientôt pour prendre en charge les grands brûlés et les personnes atteintes de polytraumatisme. Le centre est situé à l'entrée sud de Tunis, tout près d'un axe routier très important et à proximité de la zone industrielle de Ben Arous qui compte déjà un hôpital régional, plusieurs centres de santé de base et un grand nombre de cliniques privées. D'une superficie de 6 hectares, dont 22 000 mètres carrés couverts, ce nouveau centre, composé de 4 étages, sera doté d'un héliport. Avec une capacité d'accueil de 168 lits, il compte 8 services hospitaliers et 3 services médicaux techniques. Son coût de réalisation a atteint 33 millions de dinars dont 16 millions de dinars consacrés à l'acquisition des équipements de pointe. En recevant, le 19 septembre 2007, le ministre de la Santé publique, le Chef de l'Etat s'est enquis de l'état d'avancement de la réalisation des grands projets dans le secteur de la santé. Dans ce contexte, il a notamment recommandé de doter les services d'urgence et les centres médicaux spécialisés, dont le centre de Ben Arous, en cadres médicaux et paramédicaux. Ce projet présidentiel s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de développement de la médecine d'urgence qui œuvre à l'amélioration de la qualité des prestations de cette branche de la médecine, une des priorités du XIème plan de développement. Cette stratégie prévoit, notamment, la construction, aux entrées sud et nord de Tunis, de deux grands pôles de médecine d'urgence. Après celui de Ben Arous, un établissement similaire sera réalisé prochainement à la Marsa. Parallèlement au renforcement de l'infrastructure, les efforts se sont axés sur la consolidation de la formation dans ce domaine. Le besoin d'une formation complémentaire en médecine d'urgence s'est fait sentir depuis le début des années 1980, date de la réalisation du premier Service d'aide médicale urgente (SAMU). Les enseignements post-universitaires organisés au Centre d'aide médicale urgente (CAMU) ont progressivement abouti à la mise en place, dès 1991, à la faculté de médecine de Tunis, d'un certificat d'Etudes complémentaires (CEC) de médecine d'urgence. Cet enseignement sera remplacé, plus tard, par un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) en médecine d'urgence, avec une formation de deux ans. C'est dans cette même optique qu'un arrêté ministériel a reconnu la médecine d'urgence comme une "compétence médicale". A partir de 2002, le DESS est devenu un Mastère spécialisé. Aujourd'hui, la médecine d'urgence est devenue une spécialité médicale individualisée, dispensée dans les quatre facultés de médecine que compte la Tunisie. En plus de cette formation académique, plusieurs sociétés savantes organisent régulièrement des enseignements post- universitaires, des séminaires et des congrès en partie consacrés à la médecine d'urgence près-hospitalière. Aujourd'hui, la stratégie nationale de développement de la médecine d'urgence ambitionne de compléter la couverture de l'ensemble des gouvernorats par les SAMU. Le pays en compte, actuellement, six. Elle aspire également à assurer une coordination optimale de tous les moyens de secours aux personnes, dans l'objectif de tisser un véritable réseau des soins d'urgence à l'échelle de chaque région.