Zied Zouari nous présentera un avant goût de son prochain album au Palais Ennajma Ezzahra .Un mélange inédit entre la musique indou-orientale, le groove et l'électro. Grâce à son expérience scénique et à sa double culture, Zied est devenu le spécialiste du mélange des genres. Son concert en solo ce soir est une invitation au voyage vers un univers atypique d'un violoniste hors pair. Ce grand violoniste a bien voulu se confier à notre collaborateur... Le Temps : comment êtes-vous devenu violoniste ? Zied Zouari : j'appartiens à une famille de musiciens. J'ai d'abord commencé à jouer du piano à l'âge de cinq ans. Quand mon père part en concert le soir, c'est ma mère qui prend le relais. C'est à l'âge de huit ans que j'ai commencé le violon au conservatoire de musique de Sfax avec mon oncle Lassaad Zouari et Mourad Siala. *Chaque musicien a une sonorité particulière. Comment avez-vous forgé la vôtre ? -La question de la sonorité me taraude constamment. Depuis mon plus jeune âge, je me suis intéressé aux musiques du monde et à l'usage du violon dans les différentes traditions musicales à la recherche de couleurs peu communes. C'est cette recherche qui m'a permis de forger une sonorité particulière qui reste ancrée dans mon identité arabo-orientale. *Comment définiriez-vous votre instrument ? Lorsque vous vous en saisissez, devient-il quelque peu le prolongement de votre corps ? -Le violon pour moi est un moyen de transport vers un monde différent, une réminiscence de la voix humaine pure et vraie. Il traduit mes sentiments, évoque ma vision du monde tout en contrastant parfois avec mon vécu. Il est pour moi ce qu'est la plume pour un écrivain. Pendant le jeu, j'irai même dire qu'il fait partie intégrante de mon corps. *L'enseignement, la transmission de votre connaissance musicale est-elle essentielle à votre vie d'artiste ? -J'ai toujours été passionné par la transmission de mon savoir musical. On apprend toujours en enseignant. Cela aide l'artiste à poser les bonnes questions aux bons moments, à faire un état de lieu de ses compétences. Je le fais régulièrement sous forme de master class programmé dans le cadre de mes concerts. *Vous avez joué dans de nombreux pays. Les publics sont chaque fois différents ? -Le public est toujours différent, même dans un même pays. J'essaie d'adapter mes morceaux en fonction du contexte et surtout d'orienter mes improvisations puisque ça reste la partie la plus libre de la musique. Le public finit toujours par s'accrocher à ce voyage musical. *Quel est votre programme pour la soirée du 4 juin ? -Le programme du 4 Juin sera entièrement orienté vers la création. Je joue mes compositions personnelles qui paraîtront dans mon prochain album dont la sortie est prévue fin 2014. C'est un mélange entre musiques afro-orientales (turque, indienne, gnawa) et sonorités de l'électro et du Jazz. *Y a-t-il un endroit particulier où vous rêvez de jouer ? -Plein d'endroits me font rêver. S'il fallait en citer un ,ce sera L'accropolium d'Athènes *Comptez-vous diriger vous-même un jour et devenir chef d'orchestre ? -Aujourd'hui, j'envisage plutôt une carrière de soliste. Je suis naturellement le chef de mon propre band et j'ai déjà participé à la direction artistique d'un certain nombre de projets. Ceci dit, la direction d'orchestre me tente beaucoup et je serai prêt à vivre l'expérience si l'occasion se présente.