Les relations entre le ministre de l'Education Fethy Jarray et les instituteurs censées être cordiales et évoluant dans une atmosphère de compréhension réciproque ont atteint un niveau de tension exacerbé jamais vécu auparavant. Un sit-in dans le hall du bureau du ministre de l'Education. Appel aux forces de l'ordre. Reprise du sit-in devant le siège du ministère de l'Education. Déclarations de part et d'autres. Jusqu'à quand va durer cette tension ? Le ministre Fethy Jarray a déclaré à la télévision nationale que son bureau fut intempestivement investi par des membres du bureau exécutif du syndicat général de l'enseignement de base. Il a déclaré : « Un tel acte porte un coup à l'image de l'autorité de l'Etat en atteignant à un des symboles de la souveraineté. Les membres du bureau exécutif ont été priés d'évacuer les lieux dans le calme ». Il rappelle que les négociations se poursuivent. Elles se déroulent entre quatre parties à savoir le syndicat, le ministère de l'Education, le ministère des Finances et le Premier ministère. Pour Fethy Jarray, le dossier est entre les mains de la présidence du Gouvernement. Le ministère de l'Education ne peut décider tout seul. « Lorsque la partie syndicale a décidé depuis le mois de mars d'observer une grève d'un jour, puis de deux jours et enfin la grève administrative et n'a consulté personne. Entre temps, nous avons avancé plusieurs propositions. La négociation est un processus d'échange. On ne peut tout avoir. Il y a divergence à propos des recrutements. Le principe arrêté par le Gouvernement est que les recrutements se fassent par le biais d'un concours ouvert pour tous y compris les suppléants. Reste à trancher la question de la prime de pénibilité. Le syndicat propose 180 dinars par mois, pour 63 mille instituteurs. Nous proposons de nous entendre sur une prime spéciale qui sera servie à partir de Janvier 2015. Le syndicat tient à ce que leurs dix revendications soient toutes entièrement satisfaites ». Les instituteurs ont poursuivit hier leur mouvement de protestation par un sit-in devant le ministère de l'Education où plusieurs slogans hostiles au ministre ont été scandés. Mastouri Gammoudi, secrétaire général du Syndicat général de l'enseignement de base, a déclaré au Temps : « Nous tenons à ce rassemblement devant le ministère et toutes les directions régionales de l'Education. D'ailleurs la majorité de ces directions ont fermé leurs portes. C'est une réponse claire aux propos du ministre. C'est aussi notre manière d'exprimer notre attachement aux revendications du secteur. Un conseil ministériel va examiner les problèmes posés avec la tutelle. Un rendez-vous sera fixé pour une réunion à la présidence du gouvernement. La centrale syndicale, le syndicat de l'école de base, le ministère des Finances, le ministère de l'Education et tous les concernés par les problèmes de l'enseignement primaire. Nous n'avons pas forcé l'entrée à son bureau. Il a prétendu que nous avons défoncé la porte. Le procureur de la République a bien relevé qu'il n'en était rien ». Jamais les rapports entre instituteurs et ministre de l'Education n'ont été aussi tendus. Le syndicat est persuadé que le ministre est en train Sde saborder les revendications des instituteurs et de freiner les négociations. Le ministre jette la balle dans le camp de la présidence du Gouvernement pour dire ensuite qu'il est d'accord avec tout ce que le chef du Gouvernement décidera. Concernant la grève administrative des instituteurs, le ministre ne manquera pas de rappeler que le droit syndical est garanti par la loi. Il ajoute que « les problèmes ne doivent pas être personnalisés. Nous sommes en train d'évoluer vers une solution ».