La lutte contre le terrorisme en Tunisie est tributaire de plusieurs facteurs et autres mesures qui doivent être prises d'urgence. Une stratégie globale à réaliser court, moyen et long terme est indispensable. C'est ainsi qu'on pourra arrêter ce fléau, une menace contre la sécurité nationale. Cette approche a été présentée hier, par le Centre Tunisien des Etudes de la Sécurité Globale lors d'une conférence de presse tenue dans la capitale. Le document ficelé par une pléiade de spécialistes sera présenté au Président de la République et au Chef du Gouvernement. Sera-t-il pris en considération par ces premiers responsables ? Nul ne peut répondre à cette question actuellement... L'approche du Centre Tunisien des Etudes de la Sécurité Globale dans la lutte contre le terrorisme a été présentée hier. Tout dépend d'une stratégie globale multidisciplinaire qui prenne en considération aussi bien les facteurs socioéconomiques et culturels que sécuritaires. Et si certains points nécessitent du temps et ne peuvent être réalisés qu'à moyen et à long terme, d'autres sont faciles à accomplir à court terme. Ils dépendent de la volonté des responsables au pouvoir, à savoir : le Président de la République et le Chef du Gouvernement. Groupes Jihadistes En effet, les acteurs du centre qui sont d'ailleurs, des spécialistes des questions de l'armée, de la sécurité et des groupes jihadistes...viennent d'élaborer une stratégie globale qui se base sur quatre grands axes. Le premier volet consiste en fait, à dresser un état des lieux des méthodes utilisées pour lutter contre le terrorisme. Un diagnostic pertinent et une évaluation des méthodes utilisées actuellement sont indispensables pour avoir une idée sur les points faibles et les points forts dans le domaine. Les autres axes de la stratégie sont basés sur la définition du concept, les exigences stratégiques et les structures qu'il faut créer pour lutter de manière adéquate contre ce phénomène qui n'est d'ailleurs pas le produit de la Révolution. Mokhtar Ben Nasr, membre du centre et ex-porte parole du ministère de la Défense a annoncé lors de la conférence de presse que les groupes Jihadistes ont été introduits en Tunisie depuis l'indépendance. Sauf qu'ils ont bougé lors des phases espacées. C'est lors de la fin des années 80 qu'ils ont essayé d'imposer leur idéologie. Des décennies après, ils se sont manifestés. Ils ont tenté de bouger lors des années 2006 et 2007 pour profiter par la suite de la Révolution tunisienne et réapparaître en 2013 et 2014. D'ailleurs, les groupes actifs, ces dernières années, sont classés parmi les plus dangereux. Mais en fait, qui sont-ils ces Jihadistes extrémistes ? Qui est-il cet ennemi juré ? Notre « ennemi a un culte extrémiste qui est le Wahabisme ou le Salafisme Jihadiste », répond Farid Béji, membre du Centre Tunisien des Etudes de la Sécurité Globale. « Ces groupes appartiennent à Al Qaïda, mais, ce qui est étonnant en Tunisie c'est que ces groupes aient des alliés et des sympathisants dans les médias », ajoute le théologien. Pis. «Ces groupes sont infiltrés dans la structure sécuritaire, judiciaire et même militaire mais avec un niveau moindre », annonce Farid Béji qui appelle tous les acteurs à multiplier les efforts pour dénoncer ces personnes, surtout celles qui tirent profit de cette situation et qui ne veulent pas que les élections aient lieu. La lutte contre le terrorisme dépend entre autres des élections qui doivent être faites dans les plus proches délais. D'ailleurs, c'est l'une des décisions à prendre de manière urgente pour sauver la Tunisie de ce phénomène alimenté par les Tunisiens et les groupes extrémistes armés des combattants de l'état islamique en Irak et au Levant, communément connus DAECH. Les hauts responsables au pouvoir auront-ils le courage de prendre en considération le travail de nos experts ? Wait and see.