Une dame sérieusement blessée au niveau du ventre par un couteau a été reçue au pavillon des soins intensifs à l'hôpital de Nabeul. Son état a nécessité une intervention chirurgicale urgente à l'issue de laquelle elle a été placée en réanimation pour une quinzaine de jours. C'est une dame assez jeune, âgée d'une vingtaine d'années. Alertés par le Directeur de l'hôpital, les agents de recherches et d'investigations de la police judiciaire s'y sont déplacés pour interroger la blessée sur l'identité de son agresseur. Au début cela était difficile car la jeune dame était dans un état comateux, mais une fois rétablie, elle a déposé plainte contre son mari demandant à le poursuivre pénalement. Le mari a été arrêté pour les besoins de l'enquête. Interrogé, il a reconnu les faits et a donné les motifs qui l'ont poussé à agir dangereusement. Un jour, bien avant son mariage, alors qu'il était attablé dans un café, il a été appelé par un de ses amis. Il l'a informé qu'il a forcé une jeune fille à l'accompagner chez lui et qu'il a passé un bon moment avec elle. Il l'a invité à venir chez lui partager le gâteau. Il s'est donc rendu au domicile de son ami où il a trouvé la jeune fille qui s'est donnée à lui sans aucune résistance. Le lendemain il a été arrêté et incarcéré car la fille avait déposé plainte. Traduit devant le juge et dans le but d'éviter la prison, il s'est dit prêt à rétablir la situation et épouser la jeune fille. Il a été libéré après avoir signé son contrat de mariage. La jeune fille est venue s'installer avec lui au domicile parental. Les premiers jours se sont passés sans problème mais par la suite il a commencé à mal apprécier le caractère difficile de sa dulcinée. Elle ne respectait personne et se permettait même d'insulter sa belle-mère et de la traiter de tous les noms. Cela a fini par créer une tension à la maison, les disputes sont devenues quotidiennes. Un jour elle a agressé sa belle-sœur et l'a poussée à travers les escaliers, ce qui lui a causé une fracture au niveau du bras, malgré cela la victime n'a pas déposé plainte par respect pour son frère. Les choses se sont empirées quand elle a commencé à quitter le domicile conjugal et à s'absenter toute une journée sans informer son mari. Ce dernier lui demandait les raisons de son absence, il ne recevait qu'insultes et grossièretés. Mais le jour des faits, les agissements de l'épouse ont dépassé les limites de l'acceptable. Ce jour-là le mari était attablé au café du coin quand il l`a vue en compagnie d'un jeune homme se balader et discuter allègrement. Fou furieux, il est rentré chez lui et a attendu son retour pour une explication. Dès son retour il lui a posé la question au sujet du jeune homme avec qui elle était. Une réponse symbolique censée augmenter la tension de l'époux. Il s'agit d'un proche parent a-t-elle expliqué ironiquement et puis elle a achevé sa phrase en lui signalant qu'elle était libre d'accompagner qui elle voulait. A ce moment précis la goutte a vraiment débordé. Le mari se sentant complètement trompé par son épouse a perdu la raison et a décidé de mettre un terme à cette situation. Sans réfléchir, il a pris un couteau et a asséné à son épouse un terrible coup au niveau du ventre et a quitté les lieux. Il a déclaré n'avoir jamais eu l'intention de la tuer mais plutôt lui faire mal et la laisser souffrir. Appelée à s'expliquer au sujet de son comportement, la victime a déclaré que depuis qu'elle est venue s'installer au domicile conjugal elle n'a connu que misère et frustration. Sa belle-mère et sa belle-sœur ne faisaient que lui rendre la vie insupportable. Insultée à longueur de journée elle a fini par craquer surtout que son mari prenait toujours la défense des siens. Le jour des faits une grande altercation a eu lieu entre elle et sa belle-mère qui lui a demandé de quitter définitivement le domicile et d'aller chercher avec qui cohabiter. Appelé d'urgence son mari est venu à la hâte, il a essayé de faire revenir sa mère sur sa décision mais s'est vu incapable de résoudre le problème. L'épouse l'a informé qu'elle allait le quitter et qu'elle refuserait dorénavant de cohabiter avec qui que ce soit. Devant cette menace il a pris un couteau et lui a asséné un coup au niveau du ventre. Confrontés les deux époux ont maintenu chacun les déclarations qu'il a données. L'époux inculpé a été traduit devant une chambre criminelle du tribunal de Nabeul pour répondre de son forfait. Son avocat a plaidé les circonstances atténuantes car au moment des faits son client n'était pas maître de ses actes vu son état d'énervement. Après les délibérations, l'époux a été condamné à une peine de cinq années de prison ferme.