Les deux époux qui comparurent devant le tribunal de première instance de Tunis étaient inculpés d'échange de violences graves. La situation au sein du couple n'était pas de tout repos. Ce mariage, vieux de six ans, est une succession de scènes dénotant d'un manque total d'harmonie au sein du couple. La violence physique utilisée par le mari, succédait souvent à des propos jaloux qu'il adressait à son épouse et auxquels elle répondait par de l'indifférence. C'est dans cette ambiance qu'est née, quatre ans plutôt, leur unique fille. La dame reprochait à son époux son manque de volonté dans la recherche d'un emploi stable. L'épouse a affirmé dans ses dépositions qu'il était un excellent poseur de faïences mais qu'il était souvent viré de son travail pour son absence. Le mari reprochait à son épouse ses mauvaises fréquentations qui étaient à l'origine, selon lui, de son comportement agressif. Il a affirmé qu'il ne pouvait pas laisser son épouse ne faire qu'à sa tête. Le mari agressif a reconnu avoir donné des coups de poing à son épouse, lors du dernier incident. Ce à quoi la dame a réagi en lui assénant un coup de couteau en plein dans le ventre à l'aide d'un couteau qui traînait dans la cuisine. L'époux a été transporté aux urgences pour se faire soigner alors que la dame a été interpellée par la police. L'enquête a conclu à l'accusation d'échange de violences à l'encontre des deux époux. L'épouse a été toutefois traduite devant le tribunal en état d'arrestation parce qu'elle avait usé d'une arme blanche. Devant la cour, l'épouse réitéra ses aveux en expliquant qu'elle avait réagi aux violences répétées de son époux. Son avocat l'a soutenue en affirmant qu'il s'agissait d'un « ras le bol » et que sa cliente n'avait fait que se défendre contre cet époux fougueux et au tempérament violent. L'avocat a informé la cour que l'époux avait quitté le domicile conjugal et qu'il venait, de temps à autre, pour demander de l'argent à son épouse qui se démerdait pour prendre en charge son enfant de quatre ans. L'époux a reconnu avoir agressé son épouse le jour de l'incident et il a déclaré lors de son interrogatoire qu'il retirait sa plainte contre son épouse. L'affaire a été mise en délibéré.