Abordées dans l'un des marchés de la capitale, les ménagères ont déclaré être affolées voire désemparées par la hausse des prix des légumes et fruits. La tomate est proposée aux consommateurs entre 600 et 800 millimes le kilo. Les piments varient entre 1300 et 1400 le kilo. Les carottes sont proposées à 1d,200, Seule la pomme de terre est un peu moins cher (500 millimes le kg). Le prix du persil a connu une hausse notoire pendant cette période : 400 millimes la botte. Pas plus loin, les fruits sont inabordables. En effet, les raisins sont vendus à 2.800 le kg, les pommes à 3.500 dinars, les bananes à 3d500. « C'est vraiment trop. C'est inabordable .Jusqu'où ira la patience du citoyen ? « nous dit Hédia très furieuse à cause de la flambée des prix des légumes. Parfois, les gens se contentaient d'un demi-kilogramme d'un légume donné. Sachant pertinemment que la marchandise était disponible mais à quel prix, s'il vous plaît !, Les gens préféraient acheter sans se précipiter. Ce qui est sûr, c'est qu'en l'absence de l'affichage des prix par de nombreux commerçants. Où sont donc passés les agents de contrôle économique dont on nous a tant parlé ? Les gens ne se hasardaient pas à acheter sans prendre la précaution de demander les prix. Quand un salarié arrive à dépenser au-delà du 1/3 de son salaire dans le marché de la nourriture, c'est déjà une alerte rouge dans la société», a indiqué un père de famille qui faisait ses courses au marché « Les prix grimpent. Les revendeurs font la loi et sont intouchables. Je n'arrive plus à remplir mon couffin et je rentre souvent sans fruit » avoue-t-il. Une dame d'un certain âge, le couffin contenant des bottes de persil et de salade, regardait d'un air malheureux la tomate et le piment, respectivement cédés à 700 millimes et 1D,400 le kg. C'est 2 à 3 fois plus qu'en période normale ! Les prix ne devraient toutefois pas s'envoler d'avantage. « Ça n'ira pas plus haut. Au-delà, les gens ne peuvent plus acheter » nous explique Jamel père de trois enfants qui essaie de faire la tournée du marché pour dénicher ceux qui vendent à des prix abordables. Les vendeurs imputent cette hausse aux grossistes qui vendent cher leurs produits et aussi aux intermédiaires qui ont constitué un véritable lobby qui contrôle le marché et agit sur les prix. Evidemment, ces explications ne satisfont pas les citoyens dont on a recueilli les avis. Ils dénoncent à l'unanimité cette flambée des prix vertigineuse qui étouffe les bourses des Tunisiens, dont le revenu financier est faible ou même moyen. Nabil, un père de famille questionné à l'entrée du marché, nous dira que «c'est toujours pareil. A chaque approche du mois sacré de Ramadan, les commerçants augmentent leurs prix pour gagner plus. Mais « On ne fait qu'aligner nos prix sur ceux des grossistes avec une petite marge, puisqu'il nous faut bien gagner notre vie », se défend un vendeur. Sami, un habitué de ce coin vient tous les jours s'approvisionner en légumes et fruits : « je ne rate aucune occasion pour venir remplir mon couffin même en dehors du mois de ramadan. Les étalages sont bariolés. On trouve tout le nécessaire. Je fais le tour et j'achète ce qui manque. Dans ces espaces, il faut toujours marchander » dit –il Il est vrai que les consommateurs s'affolent durant ce mois sacré, en prenant d'assaut le marché pour faire leur plein de fruits et légumes ou de viande sans se rendre compte de leurs bourses. Ils s'endettent et s'en plaignent, mais finissent par se résigner et par acheter.