Un carnage, un véritable massacre : 14 de nos braves soldats sont morts, 23 blessés et un autre porté disparu. Les terroristes sèment, une nouvelle fois, l'horreur et endeuillent la Tunisie au mois saint du Ramadan et à quelques jours de l'Aïd. L'abominable attaque d'avant-hier sur le mont Chaâmbi contre l'armée nationale nous rappelle celle de l'année dernière qui a fait neuf victimes dont plusieurs avaient été mutilées. Le même effet de surprise et le même timing, au mois de Ramadan, aux environs de la rupture du jeûne. C'est ainsi que les terroristes perçoivent le jihad et le rapprochement de Dieu. Par les attentats et les tueries aux dates à grande connotation religieuse : la bataille de Badr où les Musulmans ont vaincu l'armée de Qoreïch sous la conduite du Prophète. Les salafistes jihadistes d'aujourd'hui veulent faire croire qu'ils perpétuent les traditions des premiers musulmans et puisent leurs thèses dans les sources pures de l'Islam. Mais, au fond, ils sont conscients de la faiblesse de leurs arguments et savent que personne ne les croira tant que leurs pratiques sont en complète contradiction avec les valeurs de la religion sublime. La réalité est que ces égarés sont les serviteurs d'un « Islam obscurantiste » où il n'y a que les intérêts qui comptent. Regardez ce qui se passe en Irak, en Syrie, en Libye et partout où l'Islam politique est en pleine activité. La Tunisie, berceau du « Printemps arabe », ne peut échapper à la bourrasque. Elle est en son cœur et donc, une cible privilégiée du terrorisme islamiste. Elle est visée pour son modèle de société moderniste, pour les pas franchis sur la voie de la démocratie. Et il n'est pas surprenant qu'à chaque avancée, les rétrogrades contre-attaquent pour ralentir ou anéantir tout le processus. Le terrorisme voit en la Tunisie, l'ennemi à abattre et lui déclare une guerre totale où tous les moyens sont utilisés. La dernière attaque s'est faite avec des armes lourdes et une vraie armée : entre 40 et 60 assaillants composés de Tunisiens comme de mercenaires étrangers, dont des Algériens. C'est dire que la partie n'est pas facile et que la guerre sera de longue haleine. Elle exige une union nationale autour de notre armée et de nos forces de sécurité. C'est une condition sine qua non d'immunisation contre le terrorisme qui ne vaincra jamais en Tunisie.