«L'autisme est une maladie invisible qui se cache derrière un visage d'enfant, d'apparence normale». Le phénomène en soi ne tue pas mais fait mourir au fur et à mesure la personne qui en est affectée. Cette adversité handicape le proche entourage familial du souffrant au point de le détruire, et au meilleur des cas, elle l'isole, et ce qui est sûr c'est qu'elle est génératrice d'une kyrielle de souffrances. La recherche sur ce phénomène imperceptible qu'est l'autisme avance à grands pas et faut-il reconnaître qu'elle occasionne des ouvertures inédites. Les trouvailles remarquées de la mélatonine (hormone du sommeil), l'ocytocine (hormone de l'amour et du lien social), pour n'en citer que celles là, soutiennent déjà que l'abrégement des maux et douleurs est concrète, et par ailleurs elles assistent les personnes qui en souffrent dans leur croissance. Qu'en est-il chez nous ? Par manque de vulgarisation, d'information et certainement à défaut d'une campagne de sensibilisation du large public, cette fatalité qui touche les enfants de trois à quatorze ans et qui est caractérisée essentiellement par un isolement total, par un déficit au niveau de la communication... passe quasiment inaperçue bien que la courbe des chiffres soit exponentielle. Jugez-en vous-mêmes, d'après l'Institut National des Statistiques les autistes ne représentaient que 0,6% de la population totale en 2010, ils avoisinent à peu près les 600 000 soit à peu près 6% de la population totale. Un accroissement alarmant attendu que le taux est multiplié par dix en 3 ans. Parce que l'autisme nous concerne tous, que nous sommes obligés à l'avenir de mettre en avant toutes ces personnes généreuses au service d'une cause noble, et engagées dans cet extraordinaire combat de ce trouble de plus en plus accaparant, comme Insaf Dérouiche. Cette bonne dame, présidente d'une association aux relations très étendues (Lion's club de l'Ariana), est la cheville ouvrière d'un projet ambitieux qu'elle souhaite concrétiser au profit des autistes. «L'objectif du projet dénommé ‘Centre Bader' est en général l'assistance aux enfants autistes, et si vous voulez plus de détails, nous voulons réunir toutes les conditions adéquates en vue de l'optimisation des interactions sociales en faveur de cette catégorie d'individus, d'atténuer le maximum possible leurs troubles de langage, de leur initier un certain degré de communication, et pourquoi pas les introduire dans le monde de la vie active», nous informe Insaf Dérouiche, puis elle enchaîne, «édifier un tel centre et le rendre fonctionnel résoudra à bon nombre de familles pas mal de problèmes, puisque nous nous occuperons de leurs enfants et en foi de quoi les parents auront le temps de construire une vie professionnelle et sociale d'une manière générale décente et surtout satisfaisante. Le foyer qu'on compte fonder aura la capacité d'accueillir 150 enfants en internat, âgés de 3 à 14 ans. Bien entendu leur prise en charge sera totalement assurée par des professionnels en la matière, c'est-à-dire des spécialistes formés par des experts internationaux dans les domaines suivants : l'ergothérapie (profession de santé évaluant et traitant les personnes afin de préserver et développer leur autonomie dans leur environnement quotidien et social), la pédopsychiatrie, la psychomotricité, et l'orthophonie (traitement et rééducation du trouble du langage). Bien entendu notre mission ne s'arrêtera pas là puisque, en parallèle, on mettra en marche un réseau national d'autisme, lequel sera constitué essentiellement par des psychiatres, des psychologues, des orthophonistes et d'éducateurs que nous mettrons à la disposition des familles touché par ledit fléau. Leur mission s'articulera autour de la sensibilisation, les conseils, l'accompagnement de tout enfant en vue de sa consultation par un spécialiste»... Bien entendu, nous trouvons que le projet est grandiose, et une question taraude toujours les esprits, le coût du dessein que voyons énorme. «En tant que chargée dudit projet j'ai eu la chance d'en discuter avec pas mal de mécènes qu'ils soient d'ici ou à l'étranger, et ce qui m'a encouragé le plus c'est l'appui que j'ai trouvé auprès de ces gens et les promesses qu'on m'a faites. Il n'y a pas qu'eux pour être honnête, il y a des gens simples qui sont très intéressés et sont près de mettre la main à la patte comme on dit communément. Je suis sûre d'arriver à récolter les fonds estimatifs qui s'élèvent totalement à 1186 896. 667 dinars, répartis comme suit : 200 000,000 dinars coût du terrain, 300 000,000 dinars coût de la construction du centre, 66 300,000 dinars coût des équipements, et 588 680,000 dinars pour le budget des salariés trois ans durant.» Toutes nos pensées accompagnent ce projet et nous ne pouvons que lui souhaiter bon vent.