Les prévisions de croissance économique revues à la baisse. Une inflation grimpante encore et un déficit commercial qui se creuse pour atteindre environ 7,7 milliards de dinars au cours des 7 premiers mois de l'année 2014, soit une hausse 18% par rapport à la même période de 2013. Le déficit courant attient 5,3% du PIB au cours des six premiers mois de l'année en cours contre 4,4% durant la même période une année auparavant. La monnaie nationale continue de se déprécier par rapport aux principales devises étrangéres, l'euro et le dollar en l'occurrence. La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a expliqué récemment. « Des facteurs de fragilité persistent dans les autres secteurs productifs. En effet, la production industrielle s'est contractée au cours du mois d'avril 2014 (-0,1% en glissement annuel), sous l'effet, surtout, de la baisse de la production des industries non manufacturières, notamment le secteur de l'énergie. De même, l'activité touristique a connu un recul de ses principaux indicateurs au cours du mois de juin dernier, soit -3,3%, en glissement annuel, pour les entrées de touristes étrangers et -4,4% pour les nuitées touristiques », explique la BCT. Explications ? La réponse venait de la part de la Banque Mondiale (BM). L'institution de Bretton Woods explique la détérioration des équilibres généraux de la Tunisie par une simple conclusion. « "La Tunisie est enfermée dans un cycle de politiques inadéquates et de croissance médiocre qui empêche son économie de connaître une croissance durable », explique la BM dans l'étude intitulée « Predictions, Perceptions and Economic Reality - Challenges of Seven Middle East and North Africa Countries Described in 14 Charts ». C'est ainsi que les analystes de la BM proposent des réformes économiques, telles que le ciblage des subventions, l'amélioration du climat de l'investissement, la promotion de la bonne gouvernance, l'élimination des facteurs de rigidité sur les marchés des produits et du travail. Pour résumer, cette institution appelle le gouvernement à prendre rapidement des mesures pour promouvoir les activités économiques nécessaires. Conjoncture oblige, le gouvernement se trouve incapable d'engager les réformes précitées. Entre temps, les équilibres généraux du pays continuent à se dgrader. Déficit commercial, trop c'est trop ! 7,7 milliards de dinars, telle est la valeur du déficit commercial enregistré de janvier à juillet 2014. C'est dire que la couverture des importations par les exportations a accusé une régression de 3,9% pour s'établir à 67,9%. Globalement, les exportations du pays ont généré environ 16,27 milliards de dinars alors que les importations- en hausse de 3,8%- ont coûté au trésor public 23,95 milliards de dinars. Côté Institut National de la Statistique (INS), on explique le constat par la baisse des exportations de plusieurs secteurs à l'instar de l'agriculture et les industries alimentaires (-30,7%). Une baisse expliquée principalement par la chute des exportations de l'huile d'olive (181,3 millions de dinars en juillet 2014, contre 609,7 millions de dinars durant la même période de 2013). L'accroissement des importations est expliqué principalement par la hausse de 13,6% des importations du secteur énergétique, outre une légère augmentation de 2,8% des produits d'équipement et 2,1% des matières premières. A noter Le « made in China » envahit encore nos marchés ! Selon les statistiques officielles de l'INS, les échanges commerciaux entre la Tunisie et la Chine enregistrent un déficit évalué à 1,57 milliard de dinars. Les échanges commerciaux déficitaires de la Tunisie concernent également la Turquie (-841,9 MDT), l'Italie (-511,5 MDT) et l'Espagne (-505,7 MDT).