L'une des missions de l'actuel gouvernement, sinon l'essentielle est d'assurer le bon déroulement des prochaines élections. Ce n'est pas une panacée et à franchement parler il fallait beaucoup de courage pour accepter d'en assumer la responsabilité. Car il faut se rendre à l'évidence, Mehdi Jomâa héritait d'une situation peu reluisante pour ne pas dire catastrophique sur tous les plans, économique, politique, social et sécuritaire. Ce dernier plan est de loin le plus important parce qu'il est quasiment difficile, sinon impossible d'organiser des élections démocratiques et transparentes sous la menace du terrorisme et on sait que ce fléau a pris ses quartiers dans notre pays, a grandi et s'est renforcé au fil des années et a juré d'avorter dans l'œuf l'expérience démocratique tunisienne. Maintenant que l'échéance des élections avance à grands pas y'a-t-il eu renversement de situation ? Les Tunisiens peuvent-ils espérer élire leurs représentants et leur président dans la sécurité ? Y'a-t-il une chance d'ancrer définitivement la démocratie dans le pays ? C'est difficile de répondre par l'affirmative, mais il faut avouer qu'il y'a une nette amélioration et que beaucoup de chemin a été parcouru depuis l'installation du gouvernement Jomâa aux rênes du pouvoir. Le vrai changement est nettement perceptible au niveau de la lutte antiterroriste qui a rompu avec le laxisme des gouvernements précédents et du double langage qui ont caractérisé leur action. Il y'a une réelle prise de conscience du péril terroriste et une réelle volonté des mobiliser tous les moyens pour le combattre et l'éradiquer. Le travail de la cellule de crise est dans ce sens très éloquent. Cela a permis d'avoir une vision claire et de planifier une stratégie globale incluant une étroite coopération avec les pays voisins, l'Algérie en tête. Sauf que l'hydre terroriste est à mille têtes. Il a ses ramifications et ses cellules dormantes comme il bénéficie de moyens colossaux et du soutien de forces occultes agissant dans l'ombre. Dans le contexte régional actuel et l'ambiguïté des positions des puissances occidentales et avec la montée d'organisations terroristes au Moyen-Orient et des frontières passoires avec la Libye où ils ont élu domicile et où fleurit le trafic d'armes, le danger est réel. Si les terroristes ont subi des revers comme ils ont fait beaucoup de martyrs parmi nos soldats et forces de sécurité, rien n'est dit qu'ils ont baissé les bras. Ils ont la capacité de se manifester en force au moment où on les attend le moins. Et les élections seraient la meilleure occasion pour leurs sombres desseins