- Les touristes dépensent en moyenne, par personne et par séjour, 1000 dollars en Egypte, 500 dollars au Maroc et seulement 250 dollars en Tunisie. - Le tourisme médical rapporte lui une moyenne de 750 dollars par patient Les résultats du secteur touristique durant les trois dernières années dénotent d'une progression stable du nombre de touristes et des recettes en devises. Il ressort aussi que le tourisme tunisien est en train d'acquérir certains nouveaux marchés sur l'Europe de l'Est. Des tentatives sont en train de se faire sur le marché asiatique, où la Chine est spécialement ciblée car elle recèle un potentiel important d'activités touristiques pour les prochaines décennies. Cet intérêt pour les nouvelles destinations ne doit pas occulter le recul enregistré auprès de certains marchés traditionnels et surtout la qualité de notre clientèle auprès de ces marchés. Tourisme de santé Les spécialistes ne peuvent pas ignorer que les Libyens, qui occupent la tête du peloton des visiteurs de la Tunisie, viennent spécialement pour des raisons sanitaires. Leur nombre dépasse chaque année le million et ils dépensent une moyenne de mille dinars par entrée. Donc, ce créneau est porteur et s'il est utile de le développer car la Tunisie présente aussi bien des prédispositions dans l'infrastructure sanitaire que dans la qualité de la médecine. Les prestations médicales fournies sont d'une qualité similaire à l'Europe et à des coûts nettement inférieurs. D'ailleurs, le marché tunisien de la santé devient une destination pour les Européens, notamment pour la thalassothérapie et la chirurgie esthétique. Faibles dépenses Ce constat sur le poids du tourisme médical dans les recettes touristiques pose une véritable interrogation sur le niveau très bas des recettes du tourisme classique. Il ressort donc que les cinq millions restants de touristes ne dépensent qu'un peu plus d'un milliard 500 millions de dinars, soit une moyenne de 300 dinars par entrée. Cette moyenne est très faible comparativement aux autres marchés méditerranéens. Des interrogations se posent même sur ce bradage qui est en train de se faire de la destination Tunisie. Certaines langues avancent qu'une partie des recettes en devises n'est pas rapatriée et c'est ce qui explique les grands écarts entre les moyennes de recettes de la Tunisie et celles des autres pays méditerranéens. L'Egypte, par exemple, génère des recettes touristiques qui valent pratiquement le quadriple des notres pour le même nombre de touristes. Ils ont annoncé pour 2006 des chiffres avoisinant 7 milliards de dollars. Les touristes qui vont là-bas dépensent plus de mille dollars par personne. Ceux qui vont au Maroc ne dépensent pas autant que pour l'Egypte, mais, ils dépensent quand même de l'ordre de 450-500 dollars, soit presque le double des dépenses enregistrées en Tunisie. Des remèdes Selon certains experts, le secteur touristique tunisien est très sur-endetté et les banques y ont déboursé beaucoup de capitaux. La proportion des capitaux personnels est faible comparativement aux autres pays. Les investisseurs sont donc avides de retrouver des résultats rapides pour honorer leurs engagements par rapport aux banques et pour répondre aussi aux exigences financières de la gestion quotidienne. Cette situation les pousse à se rabattre sur les nouveaux marchés où la tradition touristique n'est pas ancrée et où les postulants ne sont pas dépensiers. Mais, toute la question se pose au niveau de la rentabilité de tels marchés. La Tunisie a beaucoup investi dans ce secteur et les prédispositions de l'infrastructure existante, des ressources humaines disponibles et des programmes en vue, plaident pour un meilleur sort à ce secteur. Encore faut-il que les professionnels s'y mettent d'une manière rationnelle car nos sites n'ont rien à envier à ceux du Maroc pour nous retrouver avec des moyennes aussi modestes par rapport aux leurs.