‘'Après tout, ce n'est qu'une femme !'', des mots réducteurs étrangement associés à une personne qui ne cesse de nous écorcher les oreilles d'un langage tapageur rageur sur la femme et ses droits. Ses mots trahissent sa politique qui se dit progressiste... Car n'est pas démocrate qui veut et n'est pas progressiste qui prétend l'être. « Bajbouj » est pris au mot. Cela nous laisse certainement sans mots. Maintenant preuve à l'appui ...''Après tout, ce n'est qu'un misogyne !'' On le voit par écrans interposés le Bajbouj dans cette émission sur la chaîne de télévision nationale, quand les mots dépassent sa pensée et qu'il exprime ce qu'il pense au plus profond de son être... misogyne. Béji Caied Essebssi n'a pas trouvé mieux que ces mots pour répondre à sa rivale politique qui incrimine son gouvernement d'avoir été laxiste vis-à-vis d'Ansar Chariaa. Pis encore, BCE continue sur ce même ordre d'idée pour raconter une histoire à en dormir debout faisant allusion à une femme ‘'bahloula'' (stupide et idiote dans le dialecte tunisien) qu'il dit connaître d'ailleurs... Mais on ne peut pas être plus haut que les mots ! Ce genre d'inconvenances, malheureusement, entrent dans l'usage d'une Tunisie qui se targue d'un code du Statut personnel et du cortège des lois entourant la question de la femme et ses droits. Celle qui dans la réalité des choses ne sert que d'un élément de décor pour embellir des salles de conférence et de meetings politiques qui se servent de son image pour gagner une place en politique. Au mieux c'est cette femme qui sert à vendre des pots de yaourt et des paquets de chips... Dans la pratique, la mentalité machiste prévaut en Tunisie et l'homme qui reste prisonnier des mots indignes qu'il formule à l'encontre de la femme montre son vrai visage obscurantiste, visage de l'épouvante bien que trop fardé, maquillé au goût du jour et des exigences du message politique. Maintenant on laissera la parole à une société civile tunisienne à l'indignation sélective et on verra peut-être bien l'effusion de communiqués rejetant les paroles incongrues formulées à l'égard d'une femme... voilée. Il ne faut tout de même pas se voiler la face : cela tardera à venir. De son côté Mehrzia Laabidi qui répond aux propos « incongrues » de BCE, montre qu'elle ne se laisse pas intimider par des paroles surtout quand celles-ci discréditent son auteur. Un couac du langage qui se solde d'un clin d'œil au parti de Rached Gahnnouchi et d'un regard du coin de l'œil au parti de Béji Caied Essebssi. Pour ce faire, Mehrzia trouve les mots justes pour répondre à une mentalité tunisienne discriminatoire vis-à-vis de la femme voilée, rappelant à qui veut bien l'écouter qu'elle est une femme conservatrice mais qui a pu avoir sa place dans la société grâce à ses études et son travail. Elle rappelle dans la foulée sa lignée noble, étant la fille d'un Zeitounien éclairé ayant instruit sa fille et ne se fait pas prier pour faire la cour à son parti Ennahdha qui dit-elle « lui a donné la possibilité de se propulser au devant de la scène politique ». Toujours selon Mehrzia Laabidi cela n'est bien entendu pas valable pour Nida Tounes parti qui se dit progressiste et où les femmes se voient vilipendées par la gente masculine celle, qui au final, ne supporte pas voir des femmes gouverner. ‘'La vérité quand je mens !''. Voilà que les mots obscurcissent les paroles d'une personne qui nous parle de son progressisme. Et pour dire les choses en un mot comme en plusieurs : la vérité en politique, c'est qu'il n'y a pas de Vérité. S'agissant de Mehrzia et de BCE, il n'y a qu'une vérité qui saute à l'œil, au sens de cet adage qui dit que « deux-demis vérité ne font pas une vérité. » Compris... ou je vous fais un dessin ?