L'ambiance était grandiose dans le stade olympique de Sousse, samedi soir. Le ciel couvert fut compensé par les étoiles scintillantes qui décoraient le pourtour du terrain. Encore plus brillante, fut l'entrée des vedettes de la soirée, saluée par une " dakhla " des plus belles où les couleurs chatoyantes se mêlaient aux étoiles argentées. Les joueurs, astres reluisants dans une belle et douce nuit d'un été refusant de nous quitter portaient les espoirs de toute une région. La demi finale retour de la coupe d'Afrique des clubs champion, sacre tant convoité mais nous échappant depuis plusieurs années, représentait la dernière étape à franchir avant d'atteindre la finale. Rendez-vous avec l'espoir, au seuil du rêve, caressé à la 17ème minute par le petit lutin, Chermiti qui retrouve à la bonne heure son efficacité offensive et trompe de la tête le gardien soudanais, entretenu par ben Fraj, confirmant son nouveau statut de défenseur buteur et surchauffant le public. Les ardeurs furent refroidies le temps d'un tir croisé de Godwin qui vint mourir dans les buts de Mathlouthi. Les étoilés n'en ont cure et voient leur détermination décuplée pour atteindre l'objectif tracé et c'est Chermiti, encore lui qui fait renaître l'espoir de ces cendres et inscrit le troisième but pour ré enflammer des supporters ne demandant qu'à festoyer et tétanisant les quelques journalistes soudanais qui se sont emballés après le but des leurs. Malgré le rendement mitigé, les étoilés réalisent l'essentiel en arrachant le droit d'aller défier les Ahlaouis en finale pour une revanche du football tunisien qui butait ces dernières saisons sur ce coriace adversaire. Dans une explosion de joie l'arbitre sifflait la fin des débats, laissant aux joueurs le soin de donner libre cours à leur bonheur. Exultation, jubilation et allégresse se confondaient, constituant un cocktail explosif, partagé de bon cœur par les acteurs triomphants de la soirée et le public grisé. Le terrain " réquisitionné " bien longtemps après la fin de la rencontre fut le théâtre d'effusion de joie sans pareil. Les joueurs, las finirent par regagner les vestiaires et le public euphorique ne manquera pas d'interpeller l'entraîneur national, Roger Lemerre le chambrant car leurs favoris ont réussi là où notre team national a échoué. Imperturbable, le sélectionneur gardait son sang froid. Mais la nuit n'était pas aux invectives, la fête devait continuer dans les rues de la ville, envahis par la foule enthousiaste, illuminées par les fumigènes rouges et animées par les chants des supporters. " Nous aimons notre étoile " affichait une banderole dans le stade. Elle vous le rend bien et vous a donné un bonheur intense le temps d'une soirée. Pourvue que ça dure car le plus dur reste à venir ! Aux étoilés de s'armer comme il se doit pour aller jusqu'au bout du rêve.