Le diabète est une épidémie globale dont la croissance est extrêmement rapide. En 1985, 30 millions de personnes à travers le monde étaient atteintes de diabète. Aujourd'hui, la population des patients diabétiques est estimée à 371 millions de personnes, et la Fédération internationale du diabète prévoit une augmentation de celle-ci jusqu'à un demi-milliard de personnes en 2030. En Tunisie, une enquête transversale (sur un échantillon représentatif de 8007 sujets âgés de 35 à 74 ans) a montré que la prévalence globale du diabète est de 10.9%. Cette prévalence est plus marquée en milieu urbain qu'en milieu rural (13.7% contre 7%) . Une étude réalisée en Tunisie, montre que moins d'un patient diabétique sur quatre atteint le contrôle glycémique. Cette étude souligne les insuffisances de la prise en charge des diabétiques dans notre pays et souligne la nécessité d'une intervention plus précoce et plus agressive pour un meilleur contrôle glycémique. « Pour les personnes diabétiques, la prise en charge de leur maladie et le contrôle de la glycémie est une lutte de chaque instant qu'ils devront mener pendant toute leur vie. Un diagnostic précoce et un contrôle strict sont des mesures qui peuvent prévenir les complications et par conséquent la nécessité d'hospitaliser le patient, tandis que l'observance du traitement peut améliorer les résultats. D'où la nécessité de bien manger et là dit-elle il faudrait sensibiliser la population diabétique. L'éducation nutritionnelle doit permettre l'acquisition d'un savoir (répartition de la ration calorique, sources alimentaires, équivalences alimentaires,...) et d'un savoir-faire (composition des repas en se basant sur les connaissances théoriques...) visant un changement du comportement alimentaire ». Le Dr Amel Gamoudi diététicienne à l'Institut national de nutrition a précisé que le diabète est une maladie chronique, fréquente et pose un véritable problème de santé publique du fait de sa prévalence croissante ces dernières années, des difficultés de sa prise en charge, son retentissement sur la qualité de vie des patients et de ses principaux enjeux de santé publique. 40% de risque de développer cette maladie est lié à un parent diabétique et 70% de risque avec deux parents diabétiques. Une prédisposition génétique, un excès de poids et un manque d'activité physique contribuent à l'apparition du diabète de type 2.Une bonne hygiène de vie, ça n'est pas forcément un régime de privation ! Surveiller son alimentation au quotidien, savoir quoi manger au bon moment, adapter son alimentation en fonction des occasions... Pas la peine de trop se restreindre, ni de s'adonner à un exercice physique impossible ! Quelques règles simples de diététique aident le diabétique à compenser certains écarts, et à mieux vivre son diabète. L'alimentation doit être normale, équilibrée et fractionnée. La répartition équilibrée des nutriments énergétiques est impérative, en l'occurrence 50 à 55% de glucides, 30 à 35% de lipides et 15 % de protides. L'apport énergétique total doit être réparti en trois repas à horaires réguliers et des collations : 20% lors du petit déjeuner ,35% pour le déjeuner, 30% pour le repas du soir et 5 à 10% par collation. Le choix des glucides est basé sur la notion de charge glycémique (CG) qui tient compte à la fois l'index glycémique de l'aliment et la quantité de glucides disponibles dans la portion consommée..Un apport protidique quotidien suffisant est nécessaire pour assurer une croissance normale. Chez l'enfant, le rapport des protéines animales sur les protéines végétales doit être égal à 1. Chez l'adulte jeune, la ration protidique doit être répartie en 25 % de protéines d'origine animale (viandes, poissons, produits laitiers et œufs) et 75 % d'origine végétale (céréales et légumineuses).L'apport protidique doit être limité à 0,8g/kg/j en présence d'une néphropathie. L'alimentation du diabétique doit être riche en fibres alimentaires dont les principales sources alimentaires sont les céréales complètes, les légumineuses, les légumes et les fruits frais. L'apport quotidien conseillé en fibres alimentaires est de : 10 gr + âge (ans) chez l'enfant et 25 à 30 g chez l'adulte. Les apports en minéraux et vitamines sont largement couverts par une alimentation suffisante, équilibrée et diversifiée. Une personne diabétique devrait en théorie composer son alimentation avec 55 % de l'apport énergétique total sous forme de glucides, 30 % sous forme de lipides et 15 % sous forme de protéines. C'est en effet l'équilibre alimentaire recommandé que l'on soit diabétique ou non. L'activité physique est une mesure thérapeutique indispensable d'une part pour l'obtention et le maintien de l'équilibre glycémique et d'autre part, pour favoriser l'équilibre psychologique et l'insertion sociale du patient. Bref conclut Dr Gamoudi manger, c'est important. Bien manger, cela s'apprend » .