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Le pire des crimes organisés
Publié dans Le Temps le 13 - 11 - 2014

La journée mondiale de la lutte contre le travail des enfants est l'occasion de mettre en lumière l'étendue du travail des enfants à l'échelle mondiale et de sensibiliser à la situation de millions d'enfants travailleurs, filles et garçons, aux quatre coins du monde. Pour la Tunisie, cette Journée offre également une opportunité remarquable pour réaffirmer le droit de tous les enfants à recevoir une éducation publique de qualité et gratuite. C'est dans ce cadre que le ministère des affaires sociales (plan d'action national de lutte contre le travail des enfants) a célébré la deuxième journée tunisienne de lutte contre le travail des enfants sous le thème « le rôle de l'éducation , de la formation professionnelle et de l'apprentissage dans la lutte contre le travail des enfants » A l'échelle internationale et bien qu'il soit difficile voire impossible d'avoir des statistiques exactes, on estime qu'il y a plus de 210 millions d'enfants travailleurs, âgés de 5 à 14 ans, dans le monde. Parmi eux, plus de 8 millions exerceraient une des «pires formes de travail des enfants» : enfants soldats, prostitution, pornographie, travail forcé, trafics en tous genres... En Tunisie, le nombre de travailleuses domestiques mineures avoisinerait les 40 000. M. Chokri Ouali directeur de contrôle de la législation du travail et Point focal du programme d'action national de lutte contre le travail des enfants (PAN) a précisé qu'un nombre d'enfants âgés de moins 16 ans travaillaient dans le secteur non structuré dans notre pays. La plupart d'entre eux sont des garçons. Ils viennent des zones rurales pour travailler en ville. Ces familles, qui se trouvent dans une situation de grande précarité, envoient leurs enfants en ville dans l'espoir de gagner un peu d'argent. Certains sont totalement déscolarisés, d'autres travaillent dans le secteur informel. Le travail des enfants s'explique par des conditions sociales difficiles et par des inégalités de chances d'accès et de réussite scolaire, lesquels généralement justifiées par les différences dans les origines sociales des individus.
Eradiquer le fléau
L'Etat tunisien, mais aussi les associations de protection de l'enfance et le bureau international du travail , se mobilisent vraiment pour lutter contre ce fléau qui pousse les enfants vers la déscolarisation et met en danger leur santé et leur intégrité morale. « Des centaines de garçons et de filles explique M Ouali sont astreints à des travaux de violation de leurs droits fondamentaux à la liberté, à l'éducation, à la santé et aux loisirs. En Tunisie, les études sur ce fléau sont rares malgré les nombreuses institutions gouvernementales impliquées dans ce phénomène (inspection du travail, ministères des affaires sociales, de l'éducation, de la formation professionnelle et de l'emploi) Les statistiques sont peu fiables. C'est ce qui a amené le ministère des affaires sociales et L'Organisation internationale du Travail (OIT) à célébrer cette deuxième Journée mondiale dans le but de mettre en lumière le fléau que représente le travail des enfants et pour que cette journée serve de catalyseur au mouvement international de lutte contre le travail des enfants. L'objectif est d'éradiquer ce fléau en associant toutes les organisations nationales chargées de ce dossier , en instaurant un mécanisme de coordination, en mobilisant également les acteurs associatifs et institutionnels, sensibiliser l'opinion publique et en élaborant un plan d'action d'élimination des pires formes de travail des enfants à court terme tout en poursuivant nos efforts conjoints pour progresser vers notre objectif commun de suppression du travail des enfants.Face à ce fléau qui menace des centaines d'enfants chaque année, la Tunisie a décidé de réagir. Début mai, le Ministère des Affaires Sociales a organisé, en partenariat avec le Bureau International du Travail (BIT), l'UNICEF et l'UGTT, un atelier portant sur le plan d'action national (PAN) de lutte contre le travail des enfants en Tunisie. Ce projet, est piloté par un comité constitué de représentants des ministères des Affaires Sociales, de la Formation Professionnelle et de l'Emploi, de l'Education, de l'Intérieur, de la Justice des droits de l'Hommes et de la Justice Transitionnelle, du Secrétariat de l'Etat de la Femme et de la Famille, de l'UGTT, de l'Union Tunisienne de l'Industrie du Commerce, de l'Union Tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche et de l'UNICEF. Ce plan d'action national a touché les gouvernorats de Jendouba, Bizerte, Siliana, Kasserine, Sousse et Sfax . Il vise à la longue à éliminer le travail des enfants de moins de 16 ans et à protéger les enfants travailleurs âgés entre 16 et 18 ans. Oui mais par quels moyens? D'abord par des mesures de sensibilisation des employeurs, spécialement ceux du secteur informel, à s'abstenir de recruter des jeunes qui n'ont pas encore atteint l'âge légal de travailler. Les experts misent aussi sur les ministères concernés qui devront à l'avenir orienter leurs efforts vers des objectifs clairs et cordonnés en plus d'inscrire la lutte contre ce phénomène dans leurs différents programmes et stratégies. Autre point capital, impliquer plus les commissariats régionaux, les directions régionales, les délégués à la protection de l'enfance et les responsables des centres intégrés de la jeunesse et de l'enfance, notamment dans les régions les plus reculées géographiquement. Enfin, élaborer deux études dont la première sera axée sur l'analyse juridique et institutionnelle du travail des enfants et une deuxième sur le travail domestique des enfants originaires de Jendouba et Bizerte en vue d'éradiquer à jamais le travail des enfants avec l'appui du bureau international du travail qui ne cesse d'encourager les organisations membres du comité du pilotage à participer aux activités publiques organisées dans le pays afin de mettre un terme au travail des enfants et de promouvoir les possibilités d'éducation pour tous les enfants ».
Le travail domestique des enfants: une obligation plutôt qu'un choix
L'étude sur le travail domestique des enfants en Tunisie présentée par Moez Elj consultant chercheur dans le cadre du programme IPEC-Tunisie dans les deux gouvernarats de Jendouba et Bizerte, régions où ce problème est relativement développé a permis de comprendre à travers une approche qualitative, ce phénomène dans toutes ses dimensions « l'objectif a été de confronter les réponses des enfants et de leurs parents sur un ensemble de questions liées aux caractéristiques du ménage, à l'abandon scolaire, aux motivations qui conduisent l'enfant vers le travail domestique, aux caractéristiques de l'employeur et les conditions de travail et enfin aux risques liés au travail domestique des enfants « Les résultats de l'enquête souligne M Elj ont clairement mis en évidence la gravité de ce phénomène. La légère amélioration de la situation financière de la famille est dérisoire en comparaison aux nombreux impacts négatifs subis par l'enfant sur son équilibre psychologique, sur sa santé et à long terme sur les possibilités de sa réintégration dans la société. L'enquête a montré que le travail des enfants en tant que domestique relève davantage de l'obligation que d'un choix, qu'il n'améliore pas sensiblement la situation de l'enfant et de sa famille et qu'au-delà des raisons financières, dans certaines régions de l'enquête, le travail des enfants s'est inscrit dans une certaine coutume ou habitude sans aucun respect des droits élémentaires de l'enfant. Les entretiens menés auprès des différents acteurs institutionnels concernés par le phénomène du travail des enfants domestiques ont mis en évidence l'absence de coordination institutionnelle efficace permettant de lutter contre ce phénomène en Tunisie. Nous avons relevé un certain nombre d'obstacles juridiques et matériels à la mission de certains acteurs à l'instar des délégués de la protection de l'enfance, des inspecteurs du travail et des travailleurs sociaux qui demeurent des contraintes de taille pour lutter efficacement contre le travail des enfants en général et le travail domestique en particulier. Le décrochage scolaire constitue un point clé dans cette problématique puisqu'il constitue le facteur déclencheur à même de faire basculer l'enfant dans le monde du travail et de l'exploitation »
Le droit à l'éducation
Le Programme international pour l'élimination du travail des enfants (IPEC) de l'OIT a été créé en 1992 avec comme objectif global l'élimination progressive du travail des enfants par le biais du renforcement des capacités des pays à s'attaquer au problème et la promotion d'un mouvement mondial de lutte contre le travail des enfants. A PR2CIS2 Mme Laurence Dubois chargée du programme internationale pour l'abolition du travail des enfants au bureau international du travail « Notre organisation et son programme IPEC pour l'abolition du travail des enfants fait de la lutte contre le travail des enfants, un élément crucial pour atteindre l'éducation pour tous. Nous sommes conscients que l'effort international entrepris en faveur de la généralisation de l'éducation et l'élimination progressive du travail des enfants sont étroitement liés. D'une part, un enseignement de qualité est primordial pour prévenir le travail des enfants et favoriser la mise en place d'un cadre protecteur pour tous les enfants, d'autre part, le travail des enfants est l'un des principaux obstacles à la scolarisation à temps plein et même lorsque les enfants ne travaillent qu'à temps partiel, ils ne peuvent tirer pleinement profit du temps passé à l'école. Il ne faut pas oublier que la plupart des enfants non scolarisés sont des enfants qui travaillent. Il s'agit du groupe d'enfants qui est le plus difficile à atteindre dans l'objectif de l'éducation pour tous. Ce n'est que par un examen initial , une concertation élargie puis le franchissement des barrières qui s'élèvent contre l'éducation et auxquelles sont confrontés les enfants travailleurs, que l'on pourra augmenter la participation de ce groupe à son droit à l'éducation. L'éducation est une vraie réponse à l'élimination du travail des enfants . Mais ceci nécessite l'amélioration de la qualité de l'éducation, l'accessibilité aux écoles, une meilleure formation et valorisation de l'apport des enseignants, la réduction des coûts directs et indirects de l'éducation, la sensibilisation et la mobilisation des parents pour qu'ils ne considèrent plus qu'il est intéressant que les enfants travaillent plutôt que d'aller à l'école. Ceci sans oublier le changement de certains facteurs culturels qui découragent la scolarisation, notamment de la fille.. Face à ce défi, l'IPEC a développé différentes approches tout au long de ses 20 ans d'action sur le terrain. Il a promu la ratification des conventions 138 et 182, aider au renforcement des capacités des acteurs clés nationaux et internationaux, agit sur la sensibilisation et la mobilisation sociale du niveau communautaire au niveau mondial. La Tunisie et particulièrement le ministère des Affaires sociales s'est engagé à développer les étapes nécessaires à l'élaboration du plan d'action national de lutte contre le travail des enfants. Ainsi à ce jour, d'importantes actions ont été entreprises qui ont abouti à la création du comité du pilotage, à la tenue de quatre concertations régionales et à la nomination de points focaux de lutte contre le travail des enfants »


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