L'exposition personnelle de la céramiste Sarra Ben ATTIA dont le vernissage a eu lieu la semaine dernière, se poursuivra jusqu'au 18 novembre à la Maison des Arts du Belvédère. Riche dans sa diversité, ses techniques et ses modèles, l'exposition comporte 33 œuvres céramiques, toutes remarquables par l'amour que voue l'artiste à la terre et au feu. Chacune de ses œuvres témoigne de l'expression du potier, du sculpteur, du plasticien et sans doute du céramiste qui a dû faire un travail de fourmi pour arriver à l'accomplissement de ses produits. Qu'elles soient vernissées, granuleuses ou portant les stigmates de la cuisson, ces œuvres suscitent toujours l'envie de s'y attarder pour mieux les contempler. En effet, la céramiste a eu recours dans sa besogne à différentes techniques, usant de la terre et de l'argile, en tant que matière première pour aboutir à un produit fini très satisfaisant. Outre les lustres métalliques, elle utilise le pit firing (une technique de cuisson dite « primitive », permettant de façon très simple d'obtenir une cuisson de sculptures , de vases et de différents objets), mais aussi de la terre crue assemblée à la terre cuite. Nous rencontrons cette technique essentiellement dans les trois œuvres : « Par amour du feu », « Flanez » et « Hommage à mon maitre » Elle emploie également de l'enfumage avec le raku nu (une autre variante du raku) qui est une autre technique de cuisson - : on applique un engobe séparateur sur la pièce préalablement polie puis l'émail par dessus l'engobe. On cuit et enfume comme on le ferait pour un raku habillé. L'artiste a souvent rassemblé le raku nu à l'enfumage, cette production de fumée au cours de la cuisson des céramiques qui provoque un noircissement ou des réactions sur les glaçures et les décors, comme dans les œuvres intitulées « Navigation », « Rythme zénithal », « Jeu de la mort », « Balance » et d'autres encore. De même, Sarra Ben Attia a doté cette exposition de quatre installations ; ces œuvres d'art contemporain donnent encore du charme à l'exposition, de par l'espace qu'elles occupent et la variété des éléments, de caractère plastique ou conceptuel, qui les composent. Ces quatre installations sont : « Certes, la mort est la seule vérité », « Entre terre et ciel » et «Terre de fuite » et la quatrième, sous forme d'un diptyque s'intitule « Rose zénithale » où il s'agit d'un mélange de terre cuite, du raku nu et de lustres métalliques. Alors que le visiteur peut admirer aussi les travaux faits en mélangeant de la terre crue à la terre cuite, comme on en trouve dans « Envoûtement » et dans le quintyque intitulé « Spleen ». Bref, ce sont d'illustres créations qui sortent des mains féminines de Sarra Ben Attia qui semble avoir une grande sensibilité et une forte maitrise de son art.