C'est sur fond de difficultés financières, parfois pour certains clubs sur une piste menant à une ruine annoncée, que le championnat reprend aujourd'hui sa marche cahotante. C'est dans un contexte de méfiance sinon d'acrimonie que les relations des institutions fédérales et des clubs se sont établies désormais, que la saison repart dans une grisaille menaçante plutôt que dans l'espoir de voir l'avenir s'éclaircir. Une atmosphère délétère où pour l'animer, des responsables s'interpellent au sujet du moindre penalty et s'accusent sur des plans autrement plus vitaux pour le pays. Une infrastructure plus que délabrée, un corps arbitral animé qui s'inspire plus la moindre tolérance pour ses défauts supposés humains. Des jeunes désespérés de n'avoir pas trouvé la voie d'un avenir au moins modeste dans le football qu'ils avaient choisi qui les engagent sur des chemins autrement plus risqués. C'est dans un tel paysage qu'on reprend une compétition où le football a perdu l'essentiel de sa raison d'être. On a beau tendre l'oreille dans l'espoir de saisir le moindre écho sur la façon de remédier à certains. Le silence assourdissant qu'on découvre nous fait croire comme si rien n'existe et que seule la routine entretient notre léthargie. Bref, le sujet, à notre avis, dépasse nos capacités actuelles. Force, donc, de nous replier sur nos vieilles coutumes si reposantes en nous intéressant à un résultat éphémère d'un match médiocre, à la justesse d'un penalty ou à un coup de sifflet douteux. Ainsi, dans la monotonie d'un affligeant train train hebdomadaire, il nous restera la consolation de voir comme aujourd'hui, jouer deux clubs de la banlieue en nous souvenant de leur passé, un Stade Tunisien aux prises d'intermittents soubresauts ou d'un CSSfaxien trop bien présentable s'il n'était pas miné par ses propres contradictions intérieures. Recevant la modeste ASGabès, les Sfaxiens vont évidemment faire figure d'un grand favori. N'est-ce pas là l'occasion pour démontrer aussi bien son art de séduire sur le terrain que la concorde sur les gradins ? Pour le Stade Tunisien qui, jusque là n'a pas perdu chez lui, n'est-il pas tenu de démentir que sa dernière lourde défaite n'est nullement le prélude de la fin d'une illusion ? Enfin, l'Avenir et le CSHLif n'ont pas seulement à nous rappeler au bon souvenir de leur glorieux passé. Placées au beau milieu du tableau, ils doivent savoir qu'une victoire aujourd'hui propulsera celui qui l'obtiendra dans les cinq ou six premiers du classement. N'insistons pas toutefois sur la manière avec laquelle ces deux équipes dont la valeur est égale avec laquelle ils vont jouer, ni d'ailleurs, Metlaoui et l'ASGabès dont le souci majeur sera la défensive. Mais, que cette reprise morose offre à des hommes anciens et nouveaux dirigeants, l'occasion réfléchissent chacun à son niveau de responsabilité, pas seulement pour les fédéraux d'expédier une journée sans trop d'histoire et pour les responsables des clubs à éviter le courroux de leur public en lui offrant la victoire à n'importe quel prix.