Que n'a-t-on pas entendu durant ces deux mois et demi d'intersaison. Dans une interminable fresque de ragots, traversée de temps à autre par quelques indices plus sérieux, chacun de nous a cru imaginer la nouvelle saison selon ses propres suppositions. Que reste-t-il de ces échafaudages quand tout à l'heure la réalité reprendra ses droits ? Certes, on a pu constater ces dernières semaines la force tranquille de l'Espérance, l'application déjà apparente du CSSfaxien, le ton ascendant que donne l'Etoile à ses matches amicaux et le démenti qu'inflige le Club Africain sur le terrain, à ceux qui n'ont voulu regarder que les secousses qui ont perturbé son bureau directeur. On n'a évoqué jusque-là que les clubs qui, encore une fois, paraissent les mieux armés pour mener le championnat. Il serait juste que les autres nous rappellent à leur bon souvenir, car si leurs chances semblent moindres, leur rôle d'arbitrer les débats semble d'ores et déjà garanti. Potentialités prometteuses Comment, en effet, ne pas accorder une attention accrue à un Stade Tunisien aux potentialités si prometteuses, à un CABizertin qui l'année dernière n'a connu sa première défaite qu'à la huitième journée après avoir occupé à la quatrième la tête du classement. Comment ne pas citer un Olympique de Béja, bon dernier après la sixième journée, a réussi un rétablissement si spectaculaire qui le fit terminer la saison au beau milieu du tableau avant de remporter la Coupe de Tunisie. Il serait bien sûr absurde de faire une photocopie de l'année dernière pour l'année qui va commencer. N'oublions pas que lors de la première journée de la saison dernière l'Espérance, futur champion a éprouvé les pires difficultés pour gagner in extremis alors que l'Etoile et le Club Africain étaient contraints de concéder le nul. Alors n'insistons pas sur les résultats de cet après-midi. Ils ne seront que relatifs par rapport à une longue aventure de vingt-six journées. Observons par contre la manière de jouer de chacun, il y aura sûrement des indices qui nous éclairerons sur ce qui peut se passer en automne et avant le printemps prochain. Après nous être gavés du spectacle grandiose du Mondial, il est possible et même probable que la compétition qui s'ouvre aujourd'hui nous décevra. Sur le plan technique s'entend. Il restera pour compenser l'écart cette fibre que seule la passion peut générer lorsqu'il s'agit de nos propres clubs et de leurs couleurs. L'exemple du Mondial Pourrions-nous quand même espérer que l'exemple du Mondial nous incite à relativiser l'importance de ce qui va se passer dans notre championnat. Que ceux qui, par leur inconscience nous impliquent dès aujourd'hui un classique à huis-clos, méditent sur les conséquences de leurs actes irresponsables. Que faut-il, en effet, déplorer le plus, un début de championnat sous la canicule ou une première journée jouée entre vendredi et dimanche ou pis encore un Espérance-Etoile se déroulant sans public ? Il faut bien que la passion soit si tenace pour nous accommoder de si graves handicaps. Car il sera intéressant de voir le Club Africain à Bizerte tentant de faire oublier sa première défaite de la dernière saison à Bizerte même. Comme il serait curieux de voir l'Avenir inaugurer son retour en Ligue I en allant à Zarzis.