L'Association AFAK de la sûreté et des douanes considère que la lutte contre ce fléau doit aussi être culturelle et intellectuelle Une conférence de presse s'est tenue hier à Tunis, organisée par l'association AFAK de la sureté interne et des douanes, sous le nom de « la stratégie nationale de la société civile pour la confrontation et la lutte contre le terrorisme ». L'objectif de la conférence est d'annoncer et de présenter l'initiative de la société civile pour la confrontation de la lutte contre le terrorisme en Tunisie ainsi que du projet de la stratégie nationale envisagée dans ce sens. L'allocution d'ouverture a été faite par le président de l'association AFAK, qui a expliqué lesraisons du lancement de cette stratégie en précisant qu'on ne doit pas prétendre ou imaginer être arrivé à des solutions définitives et radicales à partir de cette stratégie. Il s'agit, selon lui, d'une équation qui met en relief la volonté de vivre contre la volonté de se jeter au danger qui se manifeste dans les actes terroristes. L'intervenant a indiqué qu'il faut absolument commencer par relever les causes directes et indirectes derrière l'installation du terrorisme en Tunisie. Deux dérives étroitement liées Dans un autre volet, il a mis en relation le terrorisme avec la pratique de la contrebande. Il explique que cette pratique renforce le climat de la corruption et de l'instabilité économique et sécuritaire du pays, deux facteurs primordiaux qui nourrissent l'importation du terrorisme, non plus en tant que pensées uniquement, mais en tant qu'organisme qui exécute et qui s'enracine de plus en plus dans le pays. La deuxième intervention a été engagée par M. Ghediri Mehrez, Général retraité, qui a précisé qu'il faut examiner le phénomène du terrorisme au-delà du côté sécuritaire et qu'il faut évidemment mettre en rapport la contrebande et le terrorisme car il s'agit d'une affaire compliquée. Le Général Ghediri a expliqué que la contrebande est engendrée par un système économique où les échanges commerciaux ne sont pas révisés ni clairs, d'où le fait de transporter illégalement les marchandises à travers les frontières. Cette pratique suspecte induit des conséquences non souhaitables sécuritaires, économiques, sociales et même sanitaires du fait de l'absence de contrôle des marchandises. Il est revenu à la définition de la contrebande et a précisé qu'il s'agit d'exporter ou importer des marchandises sans leur soumission aux procédures sécuritaires habituelles consacrées dans la loi Tunisienne. L'intervenant a attiré l'attention pour qu'il y ait dorénavant un contrôle strict sur les frontières qui réunisse les méthodes automatiques et non automatiques, bien que cela semble gêner certains hommes d'affaires qui se plaignent de la perte de temps et de la paralysie des leurs affaires. Il insiste cependant sur la nécessité d'imposer ce contrôle dans tous les cas, ce qui fait partie de l'ensemble de la stratégie. Parlant des causes de la contrebande, M. Ghediria considéré qu'il s'agit principalement à la tendance au gain rapide et facile d'argent, surtout sans être soumis aux taxes et impôts, ce qui mène à l'obligation de réviser le système fiscal et douanier quant aux impôts sur les marchandises. D'une autre part, l'intervenant a exposé les grandes lignes de fond de la stratégie de lutte contre le terrorisme soutenue par AFAK et qui débute par l'éradication la pratique de la contrebande. Il faut tout d'abord tenir à appliquer les accords commerciaux internationaux. De plus, il faut viser la création de postes d'emploi pour les gens qui pratiquent la contrebande. D'un autre côté, M. Ghediri indique que la lutte contre la corruption constitue l'un des acteurs majeurs dans ce processus d'éradication de la contrebande. Stratégies mondiales inefficaces M. Ghediri a parlé entre autres, des nombreuses stratégies mises en œuvre dans le monde pour lutter contre le terrorisme mais qui n'ont pas abouti à des solutions radicales vu qu'elles se sont focalisées sur le volet sécuritaire ce qui est très restreint et pas suffisant. Selon lui, il faut prendre en considération le plan intellectuel et culturel de la société et commencer la mise au point de la stratégie à partir de là. En effet, il est à remarquer que ceux qui intègrent les mouvements terroristes sont généralement d'un niveau intellectuel modeste. Ils sont, certes, attachés à leur religion mais ont des définitions et des interprétations floues et extrémistes de l'islam. D'après, M.Ghediri, c'est ce qui a aidé majoritairement les forces impérialistes du monde à relier automatiquement tout acte terroriste avec l'Islam. Il a ensuite détaillé l'idée de la lutte intellectuelle contre le courant extrémiste qui donne lieu aux mouvements terroristes et lui offre la légitimité. Il rappelle que les théories de base sur lesquelles repose l'Islam politique, contient un appel à la violence et à l'exécution d'actes terroristes contre ceux qui sont considérés, d'après leurs interprétations, les rebelles de l'Islam. On doit donc faire de sorte à ce qu'il y ait une critique de ces œuvres et un mouvement intellectuel qui mette en relief leurs failles et leur dangerosité L'analyse du terrorisme en Tunisie dans la phase actuelle a été faite par M. Alaya Allani qui a insisté suite à son analyse sur la nécessité du lancement de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme.