Une conférence de presse réunissant Mme. Maria Calivis, Directrice régionale de l'UNICEF pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient ainsi que Mme. Maria Luisa Fornara, Représentante de l'Unicef en Tunisie, s'est tenue ce vendredi, 5 décembre 2014, à l'occasion du 25ème anniversaire de l'établissement de la Convention relative aux Droits de l'Enfant. Pour rappel, Cette convention fait partie des instruments juridiques internationaux de garantie et de protection des Droits de l'Homme. Adoptée en 1989, la Convention a pour objectif de protéger les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels de tous les enfants dans le monde. Cette convention consacre 4 principes qui doivent subordonner la mise en œuvre de l'ensemble des droits qu'elle prévoit, y compris la non-discrimination, l'intérêt supérieur de l'enfant, le droit à la vie, à la survie et au développement, et finalement le respect de l'opinion de l'enfant. Les principaux thèmes qui ont été évoqués au cours de cette rencontre portent essentiellement entre autres, sur l'éducation de l'enfant, le travail des mineurs, l'accès à l'école, et la violence exercée sur l'enfant. Mme. Fornara a pris la parole en premier. Sa première intervention a porté sur l'accès des enfants aux écoles préscolaires et maternelles. Elle a expliqué que la répartition était inéquitable sur la base des ressources financières. En fait, 44% des écoles maternelles sont des écoles maternelles privées, fréquentés par 80% d'enfants aisés contre 13% d'enfants pauvres, et que cette privatisation n'est pas toujours salutaire. Elle a également, mis l'accent sur la question des violences pratiquées sur les enfants de 2 à 12 ans où elle a présenté des statistiques alarmantes. 13% des enfants tunisiens subissent des violences dont 32% sont des châtiments corporels. Ces violences sont exercées plutôt sur les garçons que sur les filles. Mme. Fornara a indiqué par la suite, que l'UNICEF est en train de promouvoir l'instauration d'un observatoire indépendant qui aura pour mission l'identification du décalage entre la loi promulguant le code de protection de l'enfance (loi n°95-92, du novembre 1995) et sa pratique en réalité. L'UNICEF est en train de fournir des efforts aussi, en vue d'inciter le Conseil des Ministres à approuver un projet de loi stipulant la mise en place des droits de l'Homme par le biais d'un département au sein de ce conseil, chose qui accordera certes, une priorité à l'enfant. Pour sa part, les grands axes de l'intervention de Mme. Calivis ont porté en premier lieu, sur le travail des mineurs, où 3% des enfants tunisiens âgés de moins de 16 ans ont un métier, qui s'exerce, généralement, dans des conditions exécrables. Elle a également, mentionné que l'UNICEF est dans un processus de coopération avec le ministère des Affaires sociales contre ce fléau et de lutter contre l'exploitation sexuelle des mineurs, souvent clandestine donc, difficile à détecter, ainsi que de fournir des efforts communs afin de faire passer un projet de loi aux législateurs garantissant davantage les droits de l'enfant à l'éducation et à la santé entre autres. Mme. Calivis s'est encore félicitée du climat de paix et de stabilité politique dont jouit la Tunisie aujourd'hui étroitement liée à l'amélioration de la situation de l'enfant tunisien. Elle a cependant, mentionné que malgré le grand progrès de la Tunisie en matière de protection des droits de l'enfant, cette avancée générale cache au sein d'elle des disparités entre les régions à l'intérieur du pays. Elle a jugé important donc, de relever ces disparités et les traiter une par une pour arriver à avoir des résultats concrets, ainsi que son vœu de en priorité la réduction de ces disparités et la garantie du bien-être des enfants. Il faut donner une voix aux enfants, ce fut la dernière réplique de la conférence. Une réplique courte en forme mais qui en dit long. Il ne faut pas oublier certes, que l'on évolue dans un processus continuel, et que les enfants abusés et négligés ont plus de chance à abuser et négliger les leurs. De ce fait, il faut toujours faire de notre mieux pour les protéger et assurer tout ce dont ils ont besoin.