Quand le consommateur perd son pouvoir d'achat à cause de l'augmentation des prix et que son panier ne vaut plus qu'il ne le valait jadis, il s'agit bel et bien de l'inflation. Celle-ci s'est invitée sans crier gare chez nous depuis l'avènement de la Révolution pour se situer à des niveaux élevés voire fatidiques. Le niveau général des prix à la consommation familiale qui atteint le seuil de 5,5% au terme des 11 premiers mois de l'année 2014, est supposé nous interpeler. Quels sont donc les facteurs qui expliqueraient cette vague d'augmentation des prix ? Selon l'Institut National de la Statistique, les indices des prix à la consommation familiale sont ventilés comme suit : Entre le mois de Novembre de l'année 2013 et celui de l'année 2014, les produits alimentaires et les boissons ont enregistré une évolution de 5% en plus de 6,5% pour les articles d'habillement et les chaussants. Le transport a été touché par une augmentation de 3,3% et les loisirs et la culture par 3,1 %. Une hausse de 6,4% a été notée pour le logement, l'eau, l'électricité et le gaz, 2% pour la santé et 3,1% pour l'enseignement ; trois secteurs fondamentaux dans la vie d'un citoyen. Seule la Communication a connu une régression de 2,4% de même que les restaurants et les hôtels restent les plus inaccessibles du point de vue du citoyen tunisien. Ceux-ci enregistrent une hausse de 10,8% sauf qu'une plus grande évolution des prix touche le tabac, soit 12%. Ainsi la hausse des prix est générale et le panier de la ménagère ne cesse de s'alourdir. L'amélioration du pouvoir d'achat est aujourd'hui une priorité nationale. Les loyers de plus en plus chers La vie devient exagérément chère et subvenir à tous les besoins n'est plus chose aisée, que dire alors d'avoir à satisfaire aux exigences infinies d'une famille nombreuse. Les hausses ont embrasé l'Immobilier depuis la Révolution. Les loyers sont fixés à un minimum de 300 DT dans les quartiers pauvres, 450 DT dans les quartiers moyens et à un minimum de 850 DT dans les quartiers chics. Des sommes d'argent énormes comparées aux salaires dérisoires des employés : Plus que la moitié du salaire, va au loyer de la maison. Pères de familles ou étudiants en collocation sont tous dans la même situation. Il est, néanmoins, à mentionner que le grand nombre des libyens résidant en Tunisie y est pour une grande partie. La vie devient insoutenable chez nous. Alors que le citoyen ne peut pas soutenir leur rythme, les libyens profitent des biens du pays. Logement, aliments, restaurants et hôtels sont hors de portée. En effet, le citoyen ayant un niveau de vie moyen et dont le salaire est faible, dépassant à peine le SMIG ne peut pas satisfaire tous ses besoins pour se suffire désormais que des besoins les plus élémentaires. Celui-ci ne peut plus se permettre d'acheter des aliments tels que la viande qui devient très chère (entre 19 et 23 DT le kilo), Ce qui explique, d'ailleurs, que nombre de gens ont boudé à contre cœur cette année les moutons lors de l'Aïd el Kébir. Surendettement des ménages La hausse des prix est généralisée et concerne tous les produits alimentaires. Et le fléau des augmentations de prix ne risque pas se s'estomper. Déficit budgétaire et asphyxie de la caisse de compensation, l'obligent. Entre temps, monsieur lambada continue de crouler. En effet, les Tunisiens arrivent à arrondir leur fin du mois grâce aux prêts et aux crédits bancaires de consommation. Sans parler des autres crédits notamment les crédits logements et les crédits auto où le consommateur se trouve contraint de s'acheter une voiture qui sera payée au bout de 25 ans et de s'offrir une maison dont il ne s'acquittera qu'au terme de 35 ans. De ce fait, les apparences sont trompeuses, un décor de façade, un semblant de quasi-confort mais réellement une pénitence à subir dans les dettes jusqu'au cou. Ceci dit, ce déséquilibre criant entre la cherté de la vie et le rythme d'augmentation salariale est tellement paralysant qu'aucun citoyen, quelle que soit sa position sociale, ne peut vivre confortablement. Aujourd'hui, la balle est dans le camp du gouvernement qui est censé reprendre le cycle de négociations avec l'UGTT, pour enfin trouver le bout du tunnel. En conclusion, il ne reste qu'à chercher ce qui est à l'origine de ce fléau économique empoisonnant et essayer d'y remédier car il y a des citoyens qui suffoquent. En attendant, il va falloir prendre des mesures sérieuses pour lutter contre ce fléau parce que tout le monde ne peut pas tenir le coup devant ce tsunami de cherté, il y a certainement des personnes qui en meurent et surtout dans les circonstances actuelles.