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A Kébili et Douz, l'intendance ne suit plus...
Publié dans Le Temps le 20 - 12 - 2014

L'année 2014 restera celle des Dunes éléctroniques. Cet événement avait lors de son organisation défrayé la chronique, ravi les uns et horripilé les autres. A l'image d'une grande rave party ou d'un happening techno, ces Dunes nouvelle vague ont dans tous les cas secoué le... palmier et permis d'entrevoir autrement l'animation culturelle dans le grand sud.
Cela ne relève pas du hasard : Ksar Ghilane va cet hiver suivre l'exemple de Ong el Jmel et, à son tour, mettre en place une manifestation qui s'inspire des Dunes éléctriques du printemps dernier. D'ailleurs, il est fort probable qu'aux quatre coins du pays, techno, rap et rave s'imposent comme une nouvelle donne festivalière, plus proche des goûts actuels de la jeunesse et plus ancrée dans son époque.
L'exemple des dunes électroniques
De fait, ce qui constitue le plus grand atout des festivals du sud est aussi paradoxalement ce qui souligne leurs limites. En effet, à force d'investir sur le folklore, ces festivals sont entrés dans une sorte de monotonie qui les empêche de progresser. Nulle innovation, toujours le recours aux courses de chameaux et au patrimoine oasien dans une version figée voire immobile.
Bien entendu, il y eut ça et là quelques tentatives : orchestres symphoniques sur la place de Tozeur, brigades d'intervention plastique à Douz sous la férule du regretté Hechmi Ghachem. Mais le poids de la tradition était décidement trop lourd et une hirondelle ne faisant pas le printemps, on a vite fait de revenir à la bonne vieille routine.
Aujourd'hui, les trois grands festivals de l'hiver sudiste offrent peu ou prou le même programme avec quelques variantes et demeurent totalement lies à une approche folklorisante qui, tout en les fondant, nécessite d'être dépassée une fois pour toutes.
Le festival des oasis de Tozeur semble tirer son épingle du jeu pour cette saison quoique son programme soit minimaliste et son profil plutôt bas.
Ceci est probablement dû à la dynamique touristique encore hésitante mais les indicateurs semblent passer au vert avec la réouverture du musée Dar Chrait et la création de nombreuses maisons d'hôtes.
Kébili et la dimension internationale
C'est le festival de la cueillette des dattes de Kébili qui semble en difficulté. En effet, dans l'enthousiasme post-révolutionnaire, ce festival s'est donné une dimension internationale sans étude préalable et sans projet clair.
Depuis, les difficultés ont commencé et la dépendance des budgets publics aussi. La première édition internationale du festival de Kébili a eu lieu en 2012. Ensuite, le parcours fut des plus laborieux. Cette année, la troisième session internationale a failli ne pas avoir lieu.
En effet, les organisateurs avaient bâti leur programme sur la promesse d'une subvention importante du ministère du Tourisme. Toutefois, la somme espérée n'a pas été réunie en totalité et malgré la rallonge offerte par ce ministère, le programme était trop ambitieux pour être concrétisé complètement.
Le festival de la cueillette des dattes de Kébili va-t-il se résoudre à revenir à sa dimension nationale? Ses promoteurs vont-ils obtenir, pour les prochaines sessions, les ressources escomptées auprès des autorités régionales ou des mécènes locaux? La dimension internationale ne doit-elle pas impliquer une programmation moins classique et répétitive?
Nous le saurons bientôt tout en soulignant que ce festival est actuellement menacé pour des raisons financières et le manque de dialogue entre les sponsors potentiels et les promoteurs du festival qui rêvent de décrocher la lune sans considérer les contraintes matérielles.
Douz : un jour de moins
Pour sa part, le festival de Douz semble être entré dans une spirale inflationniste. Le plus ancien des festivals du grand sud - il en est à sa 47éme édition- peine à boucler son budget.
Du coup, les organisateurs ont préféré sabrer dans le vif. Au lieu des quatre journées traditionnelles, le festival n'en durera que trois. Ce qui ne manquera pas d'interagir avec le nombre de nuitées touristiques.
De plus, cette session démarre avec un déficit important accumulé lors des deux dernières éditions, avec un trou d'une centaine de milliers de dinars.
Dans ce cas aussi, c'est toute la programmation qui en est amoindrie. La dimension internationale du festival du Sahara de Douz reste intacte toutefois. Cette année, plusieurs participants algériens, jordaniens, égyptiens et libyens seront au rendez-vous. Mais le festival reste tributaire des mêmes spectacles. Courses de chameaux, joutes poétiques et cortège pour la éniéme fois mis en place par Salah Souai Marzougui ne suffisent plus. L'impératif d'innovation s'impose de lui même car qui n'évolue pas se condamne à végéter et tuer la poule aux oeufs d'or.
Pourtant la région de Douz est d'une extraordinaire richesse et peut offrir une multitude d'animations à Zaâfrane, Nouail ou Sabria et El Faouar. Le festival est condamné à changer, à cesser de ressasser les sempiternelles animations.
L'étincelle de Ksar Ghilane
Qui osera changer le look de ces festivals? Un Abderrazak Chrait a fait des miracles à Tozeur et devrait faire des émules dans les villes voisines de Kébili et Douz. Sur un autre plan, les autorités touristiques et culturelles devraient prendre le taureau par les cornes et aider les promoteurs locaux à redéfinir leurs projets.
Dans le passé, nous avons vu comment Tabarka avait su réinventer ses festivals en multipliant l'offre et en investissant sur l'image d'une ville de musique. A Douz et Kébili, on pourrait s'inspirer de cette expérience pour sortir d'un statisme désormais pénalisant.
L'étincelle viendra-t-elle de Ksar Ghilane? Forte de son fort romain et de ses dunes remarquables, la petite oasis de l'ouest est en train de vivre une mutation culturelle. En effet, elle structure dorénavant son animation hivernale autour du spectacle traditionnel dont tous sont friands mais aussi autour des nouvelles expressions musicales électroniques.
Attendons voir ce que donnera cette première expérience à Ksar Ghilane. Et surtout, il est temps d'entamer une réflexion en profondeur sur les modalités de gestion artistique et de financement des festivals du grand sud.
Sinon, la poussière va s'accumuler sous le tapis et les difficultés devenir insurmontables. Il y va de l'avenir de ces manifestations dont l'importance culturelle et touristique n'est plus à démontrer.


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