Les dernières solutions innovantes de LG en matière de chauffage, ventilation et climatisation présentées au MCE 2024    Tunisie : Réserves en devises de la BCT au 18 Avril 2024    Le taux de remplissage des barrages baisse à 35,8%    USA : Biden pétrifie le pays avec l'histoire de son oncle mangé par des cannibales en Nouvelle-Guinée…    La France n'est plus le paradis des jeunes violents : Attal dégaine des mesures sans précédent    Reprise progressive du trafic à l'aéroport de Dubaï    Ali Mrabet souligne la nécessité d'accélérer la mise en place de l'Agence nationale de la santé publique    Kais Saied inaugure la Foire internationale du livre de Tunis    Abdelaziz Kacem: À la recherche d'un humanisme perdu    Forum économique Niger-Tunisie du 4 au 9 mai : Une délégation d'hommes d'affaires tunisiens s'envole pour Niamey    Express    Inauguration de la séance plénière du Conseil national des régions et des districts    Le Mouvement du 25-Juillet appelle Kaïs Saïed à se présenter à la présidentielle    Ahmed Hachani promeut un retour réussi des TRE pour la saison estivale    Une nouvelle injustice entache l'histoire de l'ONU : Le Conseil de sécurité échoue à adopter une résolution demandant la pleine adhésion de l'Etat de Palestine    Un grand succès sécuritaire : Deux terroristes classés « très dangereux » capturés    CSS : La coupe pour se requinquer    Ligue des champions – Demi-finale aller – EST-Sundowns – Demain soir à Radès (20h00) : Ces choix qui s'offrent à Cardoso...    Le ministre de l'Intérieur : « La sécurité du pays est notre mission et la loyauté envers la patrie est notre credo »    Météo en Tunisie : Vent fort et températures en baisse    Bac sport : L'envers du décor    Mohamed Essafi : la rencontre avec la ministre de l'Education était positive    Un bus de touristes frôle la catastrophe    La Transtu offre un service de bus régulier pour l'accès au Salon du Livre    Baisse de 20 % des précipitations en Tunisie en février    Conservation des Fraises : Comment les congeler pour les savourer toute l'année?    Kasserine - Arrestation d'un troisième terroriste    L'ATB fixe la date de son AGO pour l'exercice 2023    Foire du livre – L'Italie Invitée d'honneur S.E. L'Ambassadeur d'Italie Alessandro Prunas à Tunis : « La culture est l'un des piliers les plus développés et les plus dynamiques de la relation bilatérale tuniso-italienne »    La Presse : M. José Maria Arbilla, ambassadeur d'Argentine, rend visite à La Presse    Aujourd'hui, ouverture de la 38e Foire nationale du livre de Tunis    Ouverture aujourd'hui de la 38° Foire du livre de Tunis : L'Italie invitée d'honneur    Tunisie : Hausse de 32% des exportations des produits agricoles bio    Situation globale à 9h suite la confirmation d'Israël des frappes sur le sol iranien    Orange Digital Center et Coursera s'associent pour offrir des formations certifiantes gratuites sur les nouveaux métiers du numérique    Affaire de complot - Les membres du comité de défense empêchés d'accéder à la prison de la Mornaguia    Ministère de l'Intérieur : Arrestation d'un terroriste classé « très dangereux » à Kasserine    Classement des pays arabes les plus endettés auprès du FMI    Stuttgart : Ons Jabeur éliminée en huitièmes de finale    Jazz Club de Tunis et Centre d'Art B7L9 s'associent pour célébrer la Journée internationale du jazz    La Juventus condamnée à payer près de 10 millions d'euros à Cristiano Ronaldo    Oui, cette photo a été prise à Gaza    Mohamed Boughalleb condamné à six mois de prison    Kaïs Saied préside la célébration du 68e anniversaire de la création des forces de sécurité intérieure (Vidéo)    Ons Jabeur se qualifie au prochain tour du tournoi WTA 500 de Stuttgart    Le sport Tunisien face à une crise inquiétante    Plus de 700 artistes participeront au Carnaval International de Yasmine Hammamet    Le CAB perd de nouveau en déplacement à Tataouine : Une mauvaise habitude !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



A Kébili et Douz, l'intendance ne suit plus...
Publié dans Le Temps le 20 - 12 - 2014

L'année 2014 restera celle des Dunes éléctroniques. Cet événement avait lors de son organisation défrayé la chronique, ravi les uns et horripilé les autres. A l'image d'une grande rave party ou d'un happening techno, ces Dunes nouvelle vague ont dans tous les cas secoué le... palmier et permis d'entrevoir autrement l'animation culturelle dans le grand sud.
Cela ne relève pas du hasard : Ksar Ghilane va cet hiver suivre l'exemple de Ong el Jmel et, à son tour, mettre en place une manifestation qui s'inspire des Dunes éléctriques du printemps dernier. D'ailleurs, il est fort probable qu'aux quatre coins du pays, techno, rap et rave s'imposent comme une nouvelle donne festivalière, plus proche des goûts actuels de la jeunesse et plus ancrée dans son époque.
L'exemple des dunes électroniques
De fait, ce qui constitue le plus grand atout des festivals du sud est aussi paradoxalement ce qui souligne leurs limites. En effet, à force d'investir sur le folklore, ces festivals sont entrés dans une sorte de monotonie qui les empêche de progresser. Nulle innovation, toujours le recours aux courses de chameaux et au patrimoine oasien dans une version figée voire immobile.
Bien entendu, il y eut ça et là quelques tentatives : orchestres symphoniques sur la place de Tozeur, brigades d'intervention plastique à Douz sous la férule du regretté Hechmi Ghachem. Mais le poids de la tradition était décidement trop lourd et une hirondelle ne faisant pas le printemps, on a vite fait de revenir à la bonne vieille routine.
Aujourd'hui, les trois grands festivals de l'hiver sudiste offrent peu ou prou le même programme avec quelques variantes et demeurent totalement lies à une approche folklorisante qui, tout en les fondant, nécessite d'être dépassée une fois pour toutes.
Le festival des oasis de Tozeur semble tirer son épingle du jeu pour cette saison quoique son programme soit minimaliste et son profil plutôt bas.
Ceci est probablement dû à la dynamique touristique encore hésitante mais les indicateurs semblent passer au vert avec la réouverture du musée Dar Chrait et la création de nombreuses maisons d'hôtes.
Kébili et la dimension internationale
C'est le festival de la cueillette des dattes de Kébili qui semble en difficulté. En effet, dans l'enthousiasme post-révolutionnaire, ce festival s'est donné une dimension internationale sans étude préalable et sans projet clair.
Depuis, les difficultés ont commencé et la dépendance des budgets publics aussi. La première édition internationale du festival de Kébili a eu lieu en 2012. Ensuite, le parcours fut des plus laborieux. Cette année, la troisième session internationale a failli ne pas avoir lieu.
En effet, les organisateurs avaient bâti leur programme sur la promesse d'une subvention importante du ministère du Tourisme. Toutefois, la somme espérée n'a pas été réunie en totalité et malgré la rallonge offerte par ce ministère, le programme était trop ambitieux pour être concrétisé complètement.
Le festival de la cueillette des dattes de Kébili va-t-il se résoudre à revenir à sa dimension nationale? Ses promoteurs vont-ils obtenir, pour les prochaines sessions, les ressources escomptées auprès des autorités régionales ou des mécènes locaux? La dimension internationale ne doit-elle pas impliquer une programmation moins classique et répétitive?
Nous le saurons bientôt tout en soulignant que ce festival est actuellement menacé pour des raisons financières et le manque de dialogue entre les sponsors potentiels et les promoteurs du festival qui rêvent de décrocher la lune sans considérer les contraintes matérielles.
Douz : un jour de moins
Pour sa part, le festival de Douz semble être entré dans une spirale inflationniste. Le plus ancien des festivals du grand sud - il en est à sa 47éme édition- peine à boucler son budget.
Du coup, les organisateurs ont préféré sabrer dans le vif. Au lieu des quatre journées traditionnelles, le festival n'en durera que trois. Ce qui ne manquera pas d'interagir avec le nombre de nuitées touristiques.
De plus, cette session démarre avec un déficit important accumulé lors des deux dernières éditions, avec un trou d'une centaine de milliers de dinars.
Dans ce cas aussi, c'est toute la programmation qui en est amoindrie. La dimension internationale du festival du Sahara de Douz reste intacte toutefois. Cette année, plusieurs participants algériens, jordaniens, égyptiens et libyens seront au rendez-vous. Mais le festival reste tributaire des mêmes spectacles. Courses de chameaux, joutes poétiques et cortège pour la éniéme fois mis en place par Salah Souai Marzougui ne suffisent plus. L'impératif d'innovation s'impose de lui même car qui n'évolue pas se condamne à végéter et tuer la poule aux oeufs d'or.
Pourtant la région de Douz est d'une extraordinaire richesse et peut offrir une multitude d'animations à Zaâfrane, Nouail ou Sabria et El Faouar. Le festival est condamné à changer, à cesser de ressasser les sempiternelles animations.
L'étincelle de Ksar Ghilane
Qui osera changer le look de ces festivals? Un Abderrazak Chrait a fait des miracles à Tozeur et devrait faire des émules dans les villes voisines de Kébili et Douz. Sur un autre plan, les autorités touristiques et culturelles devraient prendre le taureau par les cornes et aider les promoteurs locaux à redéfinir leurs projets.
Dans le passé, nous avons vu comment Tabarka avait su réinventer ses festivals en multipliant l'offre et en investissant sur l'image d'une ville de musique. A Douz et Kébili, on pourrait s'inspirer de cette expérience pour sortir d'un statisme désormais pénalisant.
L'étincelle viendra-t-elle de Ksar Ghilane? Forte de son fort romain et de ses dunes remarquables, la petite oasis de l'ouest est en train de vivre une mutation culturelle. En effet, elle structure dorénavant son animation hivernale autour du spectacle traditionnel dont tous sont friands mais aussi autour des nouvelles expressions musicales électroniques.
Attendons voir ce que donnera cette première expérience à Ksar Ghilane. Et surtout, il est temps d'entamer une réflexion en profondeur sur les modalités de gestion artistique et de financement des festivals du grand sud.
Sinon, la poussière va s'accumuler sous le tapis et les difficultés devenir insurmontables. Il y va de l'avenir de ces manifestations dont l'importance culturelle et touristique n'est plus à démontrer.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.