La pétillante soprano tunisienne Ameni Ben Tara s'est produite avant-hier à l'espace Radisson à Hammamet. Pour l'écouter ils sont venus nombreux goûter aux délices de ses chansons. Ameni accompagnée par la pianiste japonaise Toyoko Azaiez et la talentueuse clarinettiste Caroline Felfel a réussi à bercer le cœur de ses fans par ses chansons mélodieuses et à les entraîner vers des royaumes faits de rêves et d'aventures. Doté d'une voix douce et imposante, elle a endiablé le public avec ses rythmes, ses couleurs et surtout son swing. Sa voix domine aisément l'orchestre qui ne se contente pas d'être un simple accompagnement, ou elle se fait murmure d'une intense musicalité. . La musique, elle la vit avec son corps. Aussi à l'aise avec Carmen, que Poulenc, Mozart, Rossini ou Bizet, elle a su allier vivacité et savoir-faire vocal pour composer le portrait d'une exceptionnelle soprano. Sa présence scénique, ainsi que sa belle voix bien timbrée ont ébloui l'assistance. Un timbre de vrai soprano, une technique bien maîtrisée, qui permet les multiples inflexions et nuances exigées par l'art de la mélodie. Résultat : une soirée agréable et homogène de bout en bout. Pratiquement à chaque air, elle mettait toute son énergie et toute sa sensibilité. Elle ne laissait personne indifférent lorsqu'elle chantait : «le chemin de l'amour» un air de Poulenc. Son timbre clair communique une élégante palette de couleurs. Sa présence scénique lorsqu'elle interpréta Carmen ou le barbier de Séville de Rossini .Que de bonheur de goûter aussi le jeu du pianiste Toyoko Azaiez, ses improvisations et ses notes. Un vrai régal. « Mission accomplie pour la pianiste, la tuniso-japonaise Toyoko qui nous a donné de véritables moments de bonheur. La talentueuse clarinettiste Caroline Felfel s'est illustrée par ses improvisations. Elle adore les sons de cet instrument qui peuvent sortir comme du velours, très nuancés, mélancoliques ou mystérieux. Elle est parvenue ce soir à exprimer ses émotions profondes par l'intermédiaire de la clarinette qui est pour eux une confidente idéale. Un haut degré de maîtrise au niveau chant complétée à merveille par la musique du duo Azaiez et Felfel. L'art dans toute sa splendeur. La chanteuse tunisienne a judicieusement mêlé morceaux célèbres et d'autres moins connus à l'assurance des gestes, la beauté de l'interprétation et le superbe de la voix. La deuxième partie a comporté des airs de Verdi et Bizet. Encore une fois, cette belle soprano entraîna le public dans une rythmique effrénée. Elle comblait l'assistance, entre autres lorsqu'elle interpréta des tubes tunisiens et turcs .Ce fut un jeu musical séduisant, ponctué d'improvisations avec Ameni qui gérait la multiplicité des vocalises avec un éclat qui n'avait rien de racoleur. Sa parfaite prononciation témoigne en effet d'une grande attention portée au texte et assurément, la musicalité ne lui fait pas défaut. Bref, la communion avec l'assistance était totale.