« Chiche... ». Cela faisait longtemps... mais cela s'impose aujourd'hui ; n'est-ce pas vrai monsieur Hamadi Jebali ? Croix de bois, croix de fer... Que voulez-vous qu'on vous dise en fait? Sauf votre respect, un optimisme béat nous protège, et nous n'y croyons pas. Euh... nous n'y croyons guère. Se voiler la face ? C'est un point de vue qui pourrait se défendre ; après tout, il est humain d'avoir peur, et puis, la conjoncture s'y prête, il faut bien le concéder. Sauf que nous avons, en guise d'antidote justement, trois mille ans d'Histoire derrière nous, et ça n'est pas comme si l'on traînait des casseroles. Cela relève d'une toute autre nature. Vous dire qu'un certain projet sociétal qui mélangerait, Califat à la petite semaine et l'ombre de Daech, comme une menace à nos portes, nous révulse jusqu'à la nausée, mais ne nous fait pas peur, cela pourrait vous sembler risible, allez, soyons généreux dans la même veine : pathétique ; mais il se trouve que cette petite musique, revers inavoué de la même médaille, nous donne de l'urticaire. Raison de plus pour soigner le mal à la racine parce que, de toute façon, la greffe ne prendra pas. La Tunisie y est rétive, de par sa nature, de par son substrat, de par son identité plurielle qui refuse les cloisonnements, et abhorre les extrémismes de tous bords qui la verraient bien agenouillée, et ne cherchent qu'à l'asservir à leurs sombres desseins, lorsqu'elle est reine et souveraine et entend bien le rester, de préférence, jusqu'à la fin des temps. Alors, il faudra bien se passer le mot : Daech n'a aucune chance de s'implanter sous nos douces latitudes, la grande majorité des Tunisiens veillant au grain...