Dans un avis destiné aux étudiants de la faculté de médecine de Tunis, délivré par le bureau fédéral de l'Union Générale des Etudiants de Tunisie le 19 Janvier 2015, le texte est initié par un rappel de ce que signifie un syndicat en tant qu'un groupe de personnes qui s'engagent à garantir les droits et à défendre les intérêts des étudiants. Ceci constitue en fait un appel lancé par l'UGET de la faculté de médecine aux étudiants afin de les conscientiser de la nécessité de s'unifier autour de leur syndicat et de s'attacher à l'acquisition de leurs droits dans un cadre légal. Revendication légitime mais non reconnue La remise en valeur du travail syndical s'avère nécessaire dans les conditions infernales que vivent les externes de médecine durant leur cursus d'études et de stages, en l'absence de toute attention ou réponse de la part des responsables administratifs à leurs revendications, sans doute légitimes. Cependant, une réponse a été finalement reçue mardi, dans le hall de la faculté de médecine de Tunis, pendant un sit-in ayant commencé depuis lundi, tout en sachant que le syndicat avait déposé un texte informatif de la date et des revendications du sit-in une semaine à l'avance. De quoi s'agit cette réponse ? Les étudiants se font agressés Une agression verbale et physique contre une étudiante, voilà ce qu'un agent de l'administration avait choisi comme moyen pour répondre à la protestation des étudiants qui se sont réunis pour le deuxième jour revendiquant une semaine de repos, une seule semaine dans presque dix mois de travail ininterrompu entre cours, examens et stages. « Nous ne menons pas ce combat pour uniquement une semaine de vacances légitimes, nous le menons pour la dignité, une phrase du texte publié lundi par l'UGET sur le groupe facebook consacré aux étudiants de médecine, résume la situation. C'est inadmissible et inhumain ! Mariem Sardi, une étudiante à la faculté de médecine de Tunis et membre du bureau fédéral de l'UGET, indique que leur revendication est l'un des droits les plus légitimes et que la faculté de médecine est la seule faculté qui ne programme aucune période de repos pour ses étudiants, ce qui est inadmissible et inhumain. Elle précise que le syndicat a négocié ce point avec l'administration à plusieurs reprises mais qu'aucun intérêt n'y ait été accordé. Elle explique alors que le fait de faire la grève, étant un droit aussi, est le seul moyen qui reste pour faire pression, mais qu'aucun des responsables n'accepte de négocier l'affaire avec les représentants des étudiants, le doyen, lui, est absent et ses remplaçants fuient la responsabilité sous prétexte qu'il n'est pas officiellement absent et que personne dans ce cas ne peut parler à son nom. Mariem ajoute que l'agression subie par l'étudiante, après que toutes les portes de l'administration aient été fermées bloquant l'accès à tous les étudiants, ne doit pas passer inaperçue, selon elle, cela ne fera pas les étudiants reculer. La situation des étudiants et stagiaires en médecine ainsi que les conditions de leur formation a depuis longtemps été soulevée par ceux-ci auprès des autorités de tutelle, à commencer par le système de formation, les réformes projetées à tort et à travers, la qualité de l'apprentissage, les formations souvent incomplètes et insatisfaisantes dans les stages et finissant par le rythme infernal de travail accompagné de la formation, tout ceci ne fait qu'abaisser la qualité du service dans les hôpitaux, chose qui s'ajoutant au problème de l'infrastructure, laisse le secteur de la santé publique devenir la phobie du citoyen. Ce dernier n'a pas d'idée sur ce qui se passe réellement avec les porteurs de la blouse blanche dès leur premier pas à la faculté et jusqu'à devenir médecins.