Risquant des absences collectives éliminatoires, ils n'entendent pas céder... Depuis leur entrée en grève ouverte, le 7 octobre, les étudiants de la faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales n'ont pas eu de réponse à leurs revendications de la part de l'administration de leur faculté. Hier, ils ont organisé un point de presse lors duquel ils se sont expliqués sur les raisons de cette grève. Par la même occasion, ils ont dévoilé les dernières évolutions de cette affaire, alors que les cours n'ont pas encore repris. Le secrétaire général du bureau fédéral de l'Union générale des étudiants tunisiens (Uget), Firas Dhouibi, a affirmé que les revendications des étudiants, encore en grève, se heurtent à une politique de la sourde oreille de la part de l'administration de la faculté qui, selon lui, renvoie la responsabilité au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. «Ces deux parties essaient de diluer l'affaire pour que nous perdions espoir. Entre-temps, l'administration de notre faculté, en l'absence du doyen, a publié hier un communiqué destiné au corps enseignant afin de le pousser à reprendre les cours, tout en invitant les professeurs à enregistrer les absences collectives si les étudiants ne reprennent pas les cours. C'est de la pure intimidation, alors que les professeurs enseignants sont solidaires de nos revendications légitimes. C'est un harcèlement qui touche les étudiants et le corps enseignant», poursuit Firas Dhouibi. «Cependant, a-t-il ajouté d'un air critique, le doyen de la faculté ne nous a rencontrés qu'une seule fois et il est absent ces derniers jours». Dans la cour de la faculté, des centaines d'étudiants scandaient hier des slogans refusant l'immobilisme de l'administration de la faculté, alors que les administrateurs continuaient à camper dans leurs bureaux... Session de contrôle et autres problèmes Revenant sur les raisons de la grève, le représentant de l'Uget a indiqué que la protestation a été engagée afin que le calendrier des examens soit révisé. «C'est que, a-t-il expliqué, les matières dans ce nouveau calendrier adopté le 5 septembre sont toutes sujettes au contrôle continu. Les étudiants n'auront pas le droit de passer cinq des huit matières semestrielles en session de contrôle s'ils y obtiennent un zéro ou s'ils ne passent pas leurs examens en session principale. Cela diminue énormément leurs chances de réussite ou les réduit presque à zéro». Et d'ajouter : «De même, on nous a imposé un nouveau système d'absence qui lèse les étudiants. C'est que nous n'avons plus le droit qu'à trois absences par matière semestrielle ! Sans oublier que nos chances, lors des concours nationaux, sont minimes. En effet, la majorité des matières que nous étudions sont en langue française, à l'instar de l'histoire des idées politiques, les finances publiques, le droit international de l'environnement et le droit international public et privé. Cependant, les concours nationaux se passent en langue arabe. Nous ne lèverons pas notre grève tant que le système ne sera pas révisé. Même chose pour le passage des examens dans les différentes matières, pour que nous ayons le droit de les passer en session de contrôle». D'autres problèmes sont évoqués par d'autres étudiants, dont les dépassements, notamment en matière de calcul des notes, des unités transversales et des crédits attribués, ainsi que pour le calcul des coefficients. Des dépassements qui sont en contradiction avec le texte régissant ces points : l'article 13 du décret de 2008. Un étudiant, Yassine Meddeb, présentant une copie dudit décret, s'est étalé sur son cas, dénonçant pour l'occasion «une faute de calcul dans la fixation de ses notes, ce qui l'a obligé à refaire une troisième fois la première année. La situation semble se bloquer davantage alors que les jours passent et que la solution se fait attendre...