Deux ans après son assassinat, Chokri Belaïd, figure de la gauche tunisienne lâchement assassiné par des djihadistes le 6 février 2013, continue à nourrir les esprits tunisiens par l'amour de la vie et de la patrie. Assassiné pour avoir sévèrement condamné les obscurantistes, Belaïd est aujourd'hui devenu un symbole en Tunisie et un peu partout dans le monde. Pour la commémoration de la deuxième année de son assassinat, la Fondation Chokri Belaïd Contre la Violence, le Front Populaire et le Parti Unifié des Patriotes Démocrates ont choisi de placer cet événement sous le slogan « Chokri est vivant ! Il était avec nous, à présent, il est en nous !». Lors d'une conférence de presse tenue le mercredi 28 janvier 2015, la présidente de la Fondation Chokri Belaïd Contre la Violence et veuve du martyr, Basma Khalfaoui, a indiqué que cette commémoration a pour principal objectif de rappeler aux autorités concernées que la recherche de la vérité sur cet assassinat et tous les assassinats politiques ne finiront que lorsque tous les détails soient révélés au grand-public. Par ailleurs, maître Khalfaoui a insisté sur l'importance de raviver la mémoire afin que les sacrifices des martyrs, au profit de leur nation, ne soient jamais oubliés. De son côté, le porte-parole du Parti Unifié des Patriotes Démocrates, Mohamed Jmour, a expliqué que, jusqu'à présent, les dessous de cette affaire n'ont pas encore été clarifiés. Il a ajouté que cette commémoration va aussi se pencher sur l'évaluation du processus révolutionnaire et les avancements du Front Populaire. Par ailleurs, Mohamed Jmour a déclaré qu'aucun gouvernement et aucun processus démocratique ne peut réussir tant que la vérité sur les assassinats de Chokri Belaïd et de Mohamed Barhmi n'a pas été entièrement dévoilée. Il est utile ici de rappeler que l'assassinat de Belaïd, survenu le 6 février 2013, avait marqué un point de non-retour en Tunisie. Ainsi, plus d'un million de personnes s'étaient mobilisées le jour des funérailles. Le pays avait alors connu une tension politique hors-pair et le chef-du-gouvernement de l'époque, Hamadi Jebali, avait dû démissionner. Certains parlent même de la Tunisie d'avant le 6 février 2013 et la Tunisie d'après ladite date. Avec le programme qui suit, la famille du martyr et son parti visent à rallumer la flamme révolutionnaire. Pour eux, la Tunisie doit continuer sur cet élan démocratique que le martyr, infatigable militant, avait toujours défendu de son vivant.