Voilà un entraîneur qui a réussi les deux fois au cours desquelles il a pris en main l'Espérance ST. Une première fois au terme de la saison 1996-1997 avec un titre de champion passant à côté du doublé et une seconde fois au terme de la saison 2005-2006 avec cette fois-ci un doublé. Khaled Ben Yahia n'est pas en train de connaître la même réussite, cette fois-ci, pour la simple raison que les choses ont changé. Personne ne doute un instant sur les sacrifices consentis par le président du club pour faire bénéficier le staff technique et son staff administratif des meilleures conditions de travail. Et puis, en ayant recours à Khaled Ben Yahia, Hamdi Meddeb croyait en lui , en ses qualités de meneur d'hommes. Fin août 2014 : une équipe au bout du rouleau Toujours est- il qu'il faut d'autres paramètres pour que la réussite soit au bout des intentions de toutes les parties impliquées dans la gestion quotidienne de l'équipe professionnelle. Ce ne fut malheureusement pas le cas et pour cause. A son arrivée au complexe Hassan Belkhodja, Khaled Ben Yahia a hérité d'une équipe qui venait de concéder une défaite sur la pelouse de Radès dans le cadre de la journée d'ouverture de la saison 2014-2015. Une équipe fraîchement éliminée de la ligue africaine des clubs champions. Une équipe qui a vu quatre de ses meilleurs joueurs en l'occurrence Chemmam, Mouelhi, Iheb Msakni et Blaïli ne plus faire partie de son effectif. Pour résumer une équipe avec des joueurs au bout du rouleau sur les plans aussi bien physique que psychologique et mental. Un bilan, plutôt, rassurant Aussi fallait-il disposer d'une baguette magique pour remettre l'équipe professionnelle sur les rails en un laps de temps aussi court que possible. Or, Khaled Ben Yahia ne dispose pas de baguette magique. Pourtant son bilan n'est pas aussi mauvais dans la mesure où, en 15 matches disputés sous sa conduite, l'Espérance ST a remporté sept victoires (dont le dernier match en ligue africaine contre Ahly Benghazi), réalisé sept parités et perdu un seul match à la Marsa. Enfin, sortir indemne au terme des trois classiques de la phase aller (2 victoires et un nul) est à mettre à l'actif des joueurs mais surtout de l'entraîneur. Venue au bon moment, la longue trêve imposée au championnat pour cause de la CAN, devait permettre à ces derniers de travailler encore davantage pour entamer la phase retour avec pour objectif de refaire le retard accusé au classement général sur les trois autres prétendants au titre et faire de bons débuts en ligue africaine. Les recrutements de Da Costa et d'Educk sont venus renforcer un tant soit peut un effectif en mesure, malgré tout, de continuer à croire en ses chances. Sur les deux tableaux. La gymnastique du harcèlement qui fait recette Sauf qu'impondérables et aléas sont venus se mettre en travers des bonnes intentions affichées par toutes les parties impliquées dans la réussite du club. Il a fallu une lourde défaite en match amical concédée contre une équipe libyenne (l'EST s'étant présentée avec une équipe composée dans sa majorité de jeunes joueurs) pour faire de Khaled Ben Yahia une cible privilégiée et ce, à des desseins inavoués. D'accord, ce dernier a commis quelques fois des erreurs dans le choix de joueurs, les choix tactiques mais quel entraîneur n'en fait pas. Comme on lui reproche son comportement « peu civilisé » envers ses joueurs et, et... Et place au harcèlement, une gymnastique devenue quotidienne à travres les réseaux sociaux, dans quelques médias, rares faut-il le dire, dans certains cafés bien connus car fréquentés par cette nouvelle caste de supposés supporters mais également certaines personnes pourtant proches de l'intéressé. Tous demandent son remplacement sans se poser cette question : est-ce le bon moment pour le faire ? Un nouvel entraîneur étranger, par-dessus le marché, atterrissant au complexe Belkhodja à la veille de la reprise de la compétition, aura-t-il le temps de connaître les joueurs, leurs postes de prédilection, les équipes adverses... Si changements il devait y avoir, pourquoi n'avoir pas pensé à le faire bien plus tôt, tout à fait au début de la trêve ? C'est qu'il y a anguille sous roche. Ces personnes qui demandent la « tête » de Khaled Ben Yahia s'en fichent du court terme de leur supposée équipe, l'intérêt de l'Espérance ST ne les intéresse pas, leur cible est Khaled Ben Yahia, pourvu qu'il parte. Et tous les moyens sont bons pour y parvenir, quitte à s'en prendre au président du club, à le harceler. Hamdi Meddeb qui évite depuis quelque temps, par mesure de précaution, d'assister aux entraînements de l'équipe.