Leur accorder un « discrédit » favorable, qui aurait les allures d'un exercice de « haute voltige » le temps qu'ils installent leurs pénates, histoire de voir venir, en laissant du temps au temps (mais pas trop quand même) afin qu'ils ne prennent pas trop leurs aises, oui ça serait chevaleresque ; un peu le couteau sous la gorge mais aussi, mais surtout, une manière de ne pas entraver la marche des cent jours. Qui vont changer la face de la planète ? Composer. Lorsque l'on a voté contre, en votant pour, dans la balance il y avait une urgence en la demeure, qui pesait de tout son poids : empêcher Ennahdha et ses corollaires d'accéder encore une fois au pouvoir, par la grande porte s'il en est. Du moins, majoritairement. La caution de confiance, largement ébréchée, voire, désormais inexistante, ne favorisant, théoriquement pas les voies de recours, il n'était pas question, certainement pas envisageable en tout cas, d'opter pour un compromis, donné aujourd'hui comme seul viable, entre deux entités, deux parties, deux visions sociétales aux antipodes. Il se trouve, paraît-il, que sur d'autres plans : celui de l'économique par exemple, il n'y aurait point de dissensions et les priorités seraient quasi-les mêmes. Ceci, expliquant cela, ce rapprochement –contre- nature- serait de l'ordre de la nécessité et ne reposerait sur aucune arnaque, ou supercherie électorale, puisqu'il serait mû par une logique d'efficacité sur le terrain, qui ne saurait advenir si l'on n'impliquait pas, pas dans le processus de « reconstruction », voire de « repêchage », toutes les instances concernées. Ennahdha n'étant pas la dernière sur la liste, en tenir compte, serait une manière d'éviter la « banqueroute » pour erreur d'appréciation sur la conduite à suivre, et tous risques de sabordage. Est-ce bien raisonnable ? Leur faire confiance ? Il y a des dossiers, non élucidés, qu'il faudrait ouvrir, afin que chacun assume sa part de responsabilité dans toutes les dérives qui auront été accomplies dans la Tunisie post -révolutionnaire. Il y a des connexions, des passe-droits, des marchandages en catimini passés sous silence, qu'il convient de dévoiler pour que cette nouvelle (mé)sentente claudicante, un peu bâtarde, un peu beaucoup en un sens, puisse avoir raison d'être et justifie que des ennemis jurés d'hier, puissent être ensemble sur la même barque et tenir, -d'une seule main ?- le même gouvernail. Il y a l'intérêt du pays, à faire prévaloir par-dessus tout, et ce serait la seule raison qui vaille, pour absoudre la « dérobade ? » de Nidâa Tounès face à un électorat qui a clairement voté contre Ennahdha en votant pour Nidâa, et qui se sent aujourd'hui lésé, pour ne pas dire « trahi », et qui attend de voir venir. Un crédit de confiance : pourquoi pas puisque les temps sont durs ? Un CDD alors. Après, si un miracle a lieu, ce que tout le monde appelle de ses vœux, cela ne coûtera rien de faire son mea-culpa. Voire...