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Comment Nidaa tounes tente de reprendre la main sur la scène politique
Publié dans Business News le 10 - 07 - 2014

La proposition formulée le 8 juillet 2014 par Béji Caïd Essebsi, président de Nidaa Tounes, concernant les élections a été un pavé jeté dans la mare politique tunisienne. Cette proposition a provoqué diverses réactions de la part des partis politiques oscillant entre refus total et adhésion cachée. Toutefois, Béji Caïd Essebsi a suggéré de reporter les élections pour reprendre la main sur la scène politique après la proposition nahdhaouie de "président consensuel".
C'est un vrai bras de fer qu'Ennahdha a engagé avec Nidaa Tounes par la proposition d'un président de la République consensuel. Les caractéristiques voulues par Ennahdha pour ce président sont telles que Béji Caïd Essebsi ne peut occuper ce poste. Par conséquent, le parti islamiste a clairement dévoilé son intention d'isoler Béji Caïd Essebsi autant que faire se peut.
La proposition de BCE de proroger les délais d'inscription et de là, de reporter le deuxième tour de la présidentielle se base sur un constat simple : Les inscriptions aux élections vont à un rythme extrêmement lent de sorte que les 4 millions d'électeurs qui avaient voté en octobre 2011 sont sensiblement restés les mêmes. Cette situation fait craindre à Nidaa Tounes une seconde victoire du parti Ennahdha. Sachant que 4 millions de personnes ont la possibilité de s'inscrire pour devenir de nouveaux votants, les craintes de Nidaa Tounes semblent justifiées.
A travers cette proposition, Nidaa Tounes a réussi à reprendre l'initiative sur la scène politique vis-à-vis de parti islamiste Ennahdha. La demande de report est devenue la pomme de discorde des partis politiques tunisiens qui se sont, en majorité, empressés de réagir. Le CPR a été le plus rapide pour rendre public un communiqué virulent à propos de cette proposition exprimant son refus total de toute modification du calendrier électoral. L'ancien allié de Nidaa Tounes, le parti Al Joumhouri, lui a emboité le pas à travers son porte-parole, Issam Chebbi, qui a déclaré sur Mosaïque FM le 9 juillet 2014 que cette proposition était une tentative pour déstabiliser le processus démocratique en Tunisie.
En fait, c'est l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) qui cristallise les critiques. Pour Nidaa Tounes, cette instance est la première responsable de l'échec de l'opération d'inscription. Le parti de Béji Caïd Essebsi la soupçonne même de connivence avec Ennahdha qui serait, selon eux, le grand gagnant d'un fort taux d'abstention. Dans la conférence de presse tenue par Béji Caïd Essebsi le 8 juillet 2014, il a clairement déclaré que si les choses en restaient là au niveau des inscriptions d'électeurs, ce serait Ennahdha et ses acolytes qui pourront reformer la troïka et prendre le pouvoir en Tunisie. "Quelle utilité de faire des élections dans ce cas? Autant demander à la troïka de reprendre le pouvoir tout de suite !".
Cette attitude a été qualifiée d'anti-démocratique car elle refuse d'avance le résultat des urnes et met en doute l'intégrité de cette instance sans apporter de preuves tangibles. C'est ainsi que les porte-flingues du CPR ont dégainé les premiers, comme d'habitude. Imed Daïmi, secrétaire général du CPR, s'est empressé de pointer le caractère anti-démocratique de cette proposition. M. Daïmi a déclaré être étonné de voir un parti qui occupe les premières places de sondages d'opinion achetés demander à reporter les élections. Et d'ajouter : "La campagne de mise en doute que subit l'ISIE traduit le manque de confiance de certains partis en eux-mêmes, aux Tunisiens et aux urnes". Tarek Kahlaoui y va également de son analyse en disant sur sa page Facebook que Nidaa Tounes est un danger pour la démocratie. le président de l'ITES (Institut tunisien des études stratégiques) écrit que Nidaa Tounes et ses alliés mettent en doute l'indépendance de l'ISIE pour ensuite reporter les élections sous le prétexte du faible nombre d'inscrits. Il ajoute que ces personnes ont tenté par le passé de renverser tout cheminement qui passerait par les urnes en justifiant ceci par le fait que la troïka ne veut pas d'élections. "La réalité existante aujourd'hui est que plus nous approchons des élections, plus ils envoient des signaux qui montrent leur volonté de ne pas aller aux élections. Toute crise qui pourrait arriver à cause du terrorisme ou à cause de la situation économique représentera une occasion pour annuler le cheminement et non une raison de le préserver" a-t-il expliqué.
Ennahdha de son côté, a clairement déclaré que le calendrier électoral était une ligne rouge à ne pas franchir. Son porte-parole officiel, Zied Laâdhari, a exprimé une position assez diplomatique en attestant du constat d'échec du processus d'inscription. Toutefois, le calendrier électoral, fixé après de longues tractions, ne saurait être modifié à ce stade.
D'un autre côté, le Front populaire a apporté son soutien à cette initiative sans pour autant parler explicitement de report des élections. Hamma Hammami a également demandé une prorogation des délais d'inscription à partir du même constat d'échec de l'ISIE établi par Nidaa Tounes. Au cours d'une conférence de presse, le parti a présenté une série de propositions visant à améliorer le processus d'inscription parmi lesquelles l'implication des bureaux de poste dans ce processus étant implantés dans les régions rurales reculées.
Concrètement, la proposition de Nidaa Tounes de reporter les élections a peu de chances d'être matérialisée sur le terrain pour deux raisons principales. La première est que les délais d'inscription et les dates des élections ont été fixés en vertu d'une loi approuvée par l'ANC. Tout amendement ou changement de la loi électorale serait, non seulement bloqué par la majorité parlementaire d'Ennahdha, mais prendrait beaucoup de temps. La deuxième raison concerne le gouvernement de technocrates qui a pris l'engagement de tenir ses élections dans les délais. L'adoption hypothétique de cette proposition impacterait directement la crédibilité du gouvernement qui vacille déjà.
Béji Caïd Essebsi et les ténors du parti Nidaa Tounes sont conscients des entraves possibles à cette proposition. D'ailleurs, Chafik Sarsar, président de l'ISIE, a clairement déclaré le 10 juillet qu'il serait difficile de mettre en œuvre une telle proposition. En fait, cette proposition vise à recentrer l'attention de l'opinion publique sur l'ISIE et sur le début de l'opération électorale, jugé défaillant par Nidaa Tounes. Accessoirement, elle permet de replacer le parti de Béji Caïd Essebsi au centre de l'échiquier politique en reprenant la main après la proposition de "président consensuel" formulée par Ennahdha. La partie d'échecs politique entre Ennahdha et Nidaa Tounes s'enrichit ainsi d'un nouveau "coup" en attendant la riposte que pourra formuler le parti islamiste. Le danger pour Nidaa Tounes étant d'élargir le fossé qui le sépare de ses alliés potentiels aux prochaines élections.


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