Un accord de partenariat d'excellence tuniso-allemand a été officiellement signé hier en matière de sûreté biologique et sécurité sanitaire. Ont assisté à la cérémonie de lancement, l'Ambassadeur de la République Fédérale d'Allemagne en Tunisie, le Directeur Général des Affaires Politiques et Economiques et de Coopération avec l'Europe, le Directeur résident de GIZ-Tunisie, le Directeur de l'Institut Kock et de hauts cadres du ministère de la Santé ainsi qu'une pléiade d'experts nationaux et internationaux. Le ministre da la Santé, Saïd Aïdi, qui devait inaugurer la session matinale, n'a pu être présent car il a été dépêché en urgence pour accompagner le Chef du Gouvernement Habib Essid à Rgueb (Sidi Bouzid) où une fillette est décédée des suites d'une hépatite A. Il a été remplacé à la dernière minute par Sammar Sammoud, chargée de mission au sein du ministère. Les intervenants ont conjointement souligné le caractère innovant et surtout spécifique de ce programme de coopération qui s'inscrit dans le cadre de l'engagement du gouvernement fédéral allemand en matière de sûreté biologique et de sécurité sanitaire dans le contexte du partenariat mondial des pays du G7 et qui vise à renforcer le partenariat pour la transition conclu entre les deux nations en septembre 2012 et touchant plusieurs domaines. Les objectifs du programme Le programme de partenariat en matière de sûreté biologique et sécurité sanitaire vise essentiellement à appuyer la mise en place d'un système de surveillance efficace pour prévenir le déclenchement de pathologies et maladies extrêmement graves et contagieuses et à la bonne gestion, sans risques, des agents pathogènes afin de maîtriser tous les risques sanitaires émergents ou réemergents, résiduels soient-ils ou nouveaux. Ce projet encourage également les comportements responsables dans la recherche et la publication des résultats de recherche au sein des sciences du savant. Il tend également à renforcer toutes les structures relevant de la santé publique. Pour la réussite de ce programme d'excellence, une méthodologie commune a été adoptée, incluant six thématiques: sensibilisation, mise en réseau, renforcement des capacités, dépistage et diagnostic, surveillance épidémiologique, biosécurité et biosûreté. Une approche souple qui permet de proposer, à chaque pays bénéficiaire de ce programme de partenariat, des projets en totale adéquation avec ses besoins et sa spécificité régionale. Risques biologiques: une menace réelle Depuis la survenue de plusieurs épidémies et la multiplication de virus mortels tels que H1N1 et Ebola et autres bactéries et toxines, les grandes nations, à l'instar de l'Allemagne, se sont rendues compte que les risques biologiques pouvant se propager de façon volontaire (attaque, utilisation abusive intentionnelle) ou involontaire (dispersion accidentelle), équivalent le danger des armes et menacent tout autant la stabilité et la paix dans le monde. Et parce qu'à notre époque, les microbes voyagent vite et loin et parce que seule une coopération internationale et intersectorielle rapide et digne de confiance peut parer à ce type de catastrophe mondiale, l'Allemagne a lancé, en 2013, son programme de partenariat pour l'excellence en matière de sûreté biologique et sécurité sanitaire, financé par le ministère fédéral des Affaires Etrangères et établi sur trois ans. Côté allemand, ce sont la GIZ (Coopération Internationale Allemande) et l'Institut Robert Koch (RKI), l'équivalent en Allemagne de notre Institut Pasteur national, qui gèrent ce projet international et qui interviennent en tant que principaux acteurs de mise en oeuvre et d'implantation dans différents pays partenaires, aussi bien en Afrique qu'en Asie. En Tunisie, les institutions qui bénéficieront essentiellement de ce programme sont l'Institut Pasteur de Tunis, l'Observatoire National des Maladies Nouvelles et Emergentes et la Direction des soins de santé de base. Une fructueuse coopération germano-tunisienne Le programme d'excellence en matière de sûreté biologique et sécurité sanitaire n'est pas l'unique projet de coopération Tuniso-Allemande. Suite à la révolution du 14 janvier 2011, l'Allemagne n'a pas manqué de soutenir le processus de transition démocratique en Tunisie, notamment via la conversion de la dette tunisienne, d'un montant total de 60 millions d'euros, en projets économiques et sociaux et la mise en place de programmes annuels de coopération incluant des projets aussi bien dans le domaine de la formation que de l'environnement, de l'assainissement des eaux usées, de l'emploi, de l'appui de l'état de droit, des femmes, de la culture, de la professionnalisation des médias ou encore de la santé. Depuis, plus de cent projets, notamment de développement durable dans plusieurs régions défavorisées, ont été mis en place. Pour les années 2012 et 2013, le financement allemand a atteint un montant global de 51 millions d'euros. En 2014, une enveloppe de 32.1 millions d'euros a été allouée à la coopération Tuniso-Allemande qui a été prolongée jusqu'en 2017 par le parlement allemand.