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Doit-on encore tout mettre sur le compte des élèves ?
Violence à l'école
Publié dans Le Temps le 19 - 10 - 2007

L'école est réputée comme étant un espace de savoir et un havre de paix pour nos enfants. Mais les manifestations de violence à l'école préoccupent de plus en plus d'acteurs notamment les enseignants, l'administration, les parents, les élèves et toute la société civile.
Cette violence peut ainsi prendre diverses formes : physique, verbale, psychologique, institutionnelle et environnementale. Qu'entend-on par violence à l'école ? Comment se manifeste-elle ? Comment faire face à ce fléau qui nous menace ?

La violence est un phénomène persistant dans l'espace et dans le temps. Il inclut une diversité de conduites hétérogènes : l'indiscipline, la marginalité, l'exclusion. L'élève indiscipliné, l'élève difficile, bref l'élève problématique a une conduite très particulière. Il devient agressif contre l'environnement physique, les pairs et les enseignants. Les principales formes que prennent ses agressions physiques ou verbales se résument à des actes de vandalisme, des bagarres, des bousculades, de l'intimidation, des menaces, des paroles blessantes. L'environnement où vit l'élève a un impact sur son comportement et c'est dans les écoles situées dans des quartiers défavorisés au plan socio-économique que les manifestations de violence sont les plus fréquentes. L'école pourrait être aussi porteuse de violence par sa façon de distribuer le savoir. Dans son ouvrage « L'école violente » le chercheur canadien Jacques Hébert dévoile certains des facteurs susceptibles de contribuer à la violence dans nos écoles. « La fréquentation obligatoire, l'enseignement hiérarchique basé sur les cours magistraux, l'individualisme, la compétition et la performance ne conviennent pas à tous les élèves. Le fait de maintenir des jeunes assis durant plusieurs heures ne constitue-t-il pas une forme de violence à une période de leur vie où ils débordent d'énergie ? L'élève doit s'adapter à l'école alors que l'inverse semble rarement se produire. Ce climat pédagogique peut être source de stress et créer des conflits susceptibles d'entraîner la révolte. L'agression devient une réponse à l'impuissance, au mépris et au rejet vécus dans le milieu scolaire » dit-il. Il est vrai que certains facteurs organisationnels sont à l'origine de ces conduites agressives. Roy et Bovin dans leur livre « Prévenir et contrer la violence » expliquent les facteurs scolaires favorisent la violence « Les attitudes et les comportements de certains membres du personnel scolaire amènent certains élèves à se sentir lésés dans leurs droits et à réagir agressivement aux provocations dont ils sont objets. L'abus de mesures disciplinaires et l'effritement des relations maîtres-élèves contribuent également à favoriser les conflits » Ainsi un élève accumulant prématurément des échecs scolaires et des rejets de la part de ses enseignants est plus prédisposé qu'un autre à la violence.

L'impact de l'environnement familial
L'environnement où vit l'élève pourra avoir un impact sur son comportement et plusieurs variables peuvent expliquer cette violence notamment la discipline familiale, la conduite antisociale des membres de la famille, le fait de vivre séparé de ses parents, l'alcoolisme, la violence conjugale. Tout ceci se manifeste chez les élèves par des comportements agressifs. Les parents sont incapables d'offrir une éducation basée sur des relations affectives favorisant de comportements antisociaux chez leurs enfants.
Une analyse du contenu de dossiers des élèves traduits devant le conseil de discipline au cours des trois années 2000-2003 en Tunisie effectuée par l'université de Tunis et présentée lors d'un colloque international en 2005« Pour une école du dialogue et du respect » organisé par le ministère de l'Education et de la Formation a permis d'étudier l'état de violence dans les 24 directions régionales du pays. Elle a révélé : « L'augmentation du nombre de comportements violents et notamment au cours du deuxième trimestre de l'année scolaire 2001-2002 où on a enregistré une progression du phénomène. La distribution des proportions d'élèves sanctionnés par niveau présente deux pics à savoir la 8ème année au collège et la 1ère année au lycée, qui correspondent à l'entrée dans l'adolescence pour les collégiens et à un problème d'inadaptation pour les lycéens. L'étude a fait remarquer que ces sanctions sont liées à quatre comportements : violence verbale et physique,, comportements déviants, fraudes et gêner l'un des membres de la famille éducative. A partir de 2002-2003, on remarque l'apparition d'un nouveau comportement lié au commerce et à la consommation d'alcool.58% des élèves sanctionnés appartiennent à la tranche d'âge 16/18ans. Quant au parcours scolaire des élèves traduits devant le conseil de discipline, il est caractérisé par des difficultés scolaires puisque 75% sont des redoublants dont 55% ont redoublé plus d'une fois et 63% ont une moyenne scolaire inférieure à 10 sur 20. 89% des élèves sont issus de milieu social défavorisé et plus de 50% de leurs parents ont un emploi précaire. Plusieurs types de comportements anti-pédagogiques sont mentionnés dans les dossiers mais le plus souvent ( 57% des cas) il s'agit d'entrave au bon déroulement du cours et catalogués comme violence verbale (52% ), signe d'une déficience communicationnelle. »
Pour une prévention efficace de la violence
La prévention primaire cherche à intervenir sur les diverses causes de la violence scolaire. Les élèves agressifs méritent une attention particulière. La violence ne peut être traitée isolement. Elle doit être socialisée en l'orientant dans des voies constructives. Tout d'abord, il faut faire de l'école un espace protégé et valorisé. Jean Paul Payet professeur à l'Université de Genève appelle à une protection de l'école de l'environnement extérieur « Il conviendrait de remédier à une scolarité trouée par des heures creuses passées en dehors de l'établissement. L'emprise de l'école et de son éducation est affaiblie par la concurrence proche de la rue » L'école doit être conviviale où il fait bon vivre. De nouveaux rapports entre les différents acteurs doivent être établis. Cela suppose une bonne écoute des élèves par les enseignants et le personnel éducatif. Le sentiment d'injustice est à l'origine de la plupart des actes de violence à l'école. Abdelmalek Sellami inspecteur général au ministère de l'éducation a essayé lors du colloque d'avril 2005 d'apporter certains remèdes à ce fléau. Il estime que : « L'école se doit d'être juste d'abord dans le sens où elle ne doit en aucune façon permettre que l'on porte atteinte à la dignité de ce qui que ce soit parmi ceux qui la fréquentent, ensuite elle doit veiller à ce que toute discrimination soit bannie et que se développe en son sein une véritable mixité sociale et doit offrir aussi un soutien matériel et pédagogique, à tous ceux qui en ont besoin. L'école doit être un lieu sûr et respecté. Cela implique un engagement clair contre la violence, une mobilisation forte de tous les acteurs et un partenariat avec l'environnement de l'école et un encadrement renforcé et plus efficace des élèves »
Kamel Bouaouina


***
Sami, enseignant
« Pour un dialogue fructueux entre enseignants-élèves »
L'âge du lycée est celui de la montée de la violence. Cette tempête parait plus forte chez les garçons. Certains élèves prennent de risque. Ils ne réussissent pas dans leurs études. Ils sont bloqués. De l'échec, on passe au rejet global et à la violence. Ils prennent le risque de commettre des actes agressifs. Cette violence peut être individuelle et généralement verbale, de la part d'un élève à l'encontre d'un enseignant ou une violence groupale sous la forme d'un chahut d'un enseignant. Elle peut passer aux moqueries, insultes voire à l'agressivité. Certes il faut trouver des remèdes à cette violence. La sanction n'est pas une solution. Seul le dialogue entre enseignants et élèves pourra aider à combattre ce fléau et là il faut humaniser l'école en multipliant les forums de discussion entre enseignants et élèves, sensibiliser les parents qui doivent participer plus à la vie scolaire de leurs enfants, multiplier les activités culturelles pour permettre à nos jeunes d'investir leur énergie autrement que dans les actes de violence sans oublier d'améliorer l'environnement de l'école

Héla, mère de deux lycéens
« L'implication des parents est primordiale »
Je pense que les parents ont un rôle à jouer dans la lutte contre la violence. L'essentiel dans ce monde scolaire est d'avancer. Les jeunes ont changé. Ils exigent qu'on leur respecte. Ils lancent toutes sortes de signaux aux adultes qui les entourent.ils veulent être traités comme des adultes. Il en résulte parfois un refus qui se transforme en actes violents et là notre rôle est de repérer ces jeunes en difficultés. Notre implication est primordiale car on constate que peu d'adultes sont vraiment préparés à assumer cette tâche. Si l'élève devient violent, c'est là un signe qui doit alerter et donc il faut s'efforcer de trouver la cause, identifier les raisons et proposer des solutions. Peut être faut -il penser à instaurer des cellules d'écoute et de dialogue dans nos écoles où les enseignants, parents et personnel administratif collaborent ensemble pour rendre cet espace éducatif plus convivial et attractif


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