Ouvrant, hier, à la caserne de la Garde nationale d'El Aouina, la première conférence périodique des gouverneurs pour l'année 2015, le chef du gouvernement, Habib Essid, a appelé les gouverneurs de la République à déclarer la guerre à la routine administrative et à faire preuve d'esprit d'initiative et d'entreprise, ainsi qu'à privilégier le travail sur le terrain en consacrant les matinées aux visites sur le terrain afin de se rendre compte de plus près de la situation dans leurs régions respectives et des préoccupations des citoyens. Il leur a demandé, aussi, à être, constamment, à l'écoute des citoyens et à faire du dialogue la règle d'or pour le règlement de tous les problèmes. A cet égard, le chef du gouvernement a souligné que le gouverneur est responsable de tout ce qui touche sa région et de tout ce que s'y produit, de même qu'il est responsable de la concrétisation des orientations de l'Etat et de la réalisation de toutes les conditions propices à l'impulsion de l'œuvre de développement dans sa région, affirmant que le gouverneur représente le gouvernement et bénéficie de larges prérogatives, et faisant part de la volonté, au niveau central, de lui apporter tout le soutien pour accomplir, au mieux, sa mission. Il a noté que le gouverneur peut contacter, en tout moment et dans toutes les circonstances, le chef du gouvernement, les membres du gouvernement et même le président de la République pour la consultation et la coordination. Sur un autre plan, le chef du gouvernement qui était entouré par le ministre de l'Intérieur, Najem Gharsalli, a passé en revue les principaux axes du programme d'action du gouvernement pour les trois prochains mois et les mesures urgentes sur lesquelles il compte centrer ses efforts durant cette période conformément avec ce qu'il avait déjà annoncé devant l'Assemblée des représentants du peuple. Il a insisté sur le rôle dévolu aux gouverneurs dans la mise en œuvre de ces mesures urgentes, en ce qui concerne celles relatives à l'intensification des efforts pour le rétablissement de la sécurité et la lutte contre le terrorisme ou encore celles à caractère économique et social, à l'instar de la consolidation de l'emploi, la préservation du pouvoir d'achat des citoyens, l'approvisionnement du marché et la maitrise des prix. Le chef du gouvernement a fait état d'un projet de révision de la loi sur les prix et la concurrence afin de pouvoir assurer la gestion des sanctions et amendes infligées aux contrevenants en matière économique et commerciale sans passer par la justice, comme c'est le cas pour les amendes sur les infractions au code de la route par exemple, car, quelques 40 mille infractions économiques attendent , chaque année, d'être examinées par les tribunaux pour pouvoir être exécutées, parallèlement à la réactivation des divers mécanismes relatifs à l'approvisionnement du marché et à la maitrise des prix. 14 mille projets publics arrêtés Le chef du gouvernement a évoqué le problème des projets publics dont la réalisation est arrêtée pour de multiples raisons et qui sont au nombre de 14 mille projets parmi lesquels figurent de grands projets intéressant l'amélioration de l'infrastructure comme la construction d'autoroutes. Des crédits ont été alloués à ces projets dans le cadre du budget de l'Etat mais ils ont été arrêtés. Le chef du gouvernement a insisté sur la nécessité de régler, au plus vite, les problèmes qui entravent leur réalisation. Il a affirmé, en outre, le souci du gouvernement de régler les dossiers sociaux, signalant que des négociations seront engagées, dès lundi prochain, avec l'Union générale tunisienne du travail pour se pencher sur les accords signés auparavant avec les syndicats et pour conclure un nouveau programme contractuel s'étalant sur trois ans de manière à renforcer la stabilité et la paix sociales et encourager les investisseurs et les hommes d'affaires à investir et à créer des projets générateurs de nouveaux emplois. Le gouvernement prêtera, aussi, un intérêt particulier à la révision du nouveau code d'incitation aux investissements dont l'adoption a été retardée, afin qu'il soit adoptée avec la diligence requise. Le chef du gouvernement a indiqué qu'un plan national a été adopté concernant la préservation de la propreté et la protection de l'environnement dans l'ensemble du pays, disant que la situation dans laquelle se trouve, actuellement, le secteur de la propreté en Tunisie est inacceptable. Ce plan prévoit l'organisation de campagnes continues dans ce domaine durant trois mois de manière à faire retrouver à la Tunisie l'image resplendissante dont elle bénéficiait , dans ce domaine, au vu de sa relation avec le tourisme. Le chef du gouvernement a insisté, également, sur le rôle des gouverneurs dans la réussite des saisons agricole et touristique. Le chef du gouvernement a évoqué, par ailleurs, le rôle des gouverneurs dans la réussite de la participation de leurs régions respectives à l'élaboration du prochain plan quinquennal de développement économique et social pour les cinq prochaines années, à travers l'incitation des forces vives de leurs régions respectives à la présentation des propositions et suggestions concernant le développement régional sur la base des spécificités de chaque région. Mr Habib Essid a fait remarquer que la réalisation de l'équilibre régional en matière de développement souffre encore de beaucoup de lacunes, tandis que le prochain plan quinquennal proposera des projets et des réformes structurelles et permettra de présenter de nouveau, chaque année, un budget économique, aux côtés du budget de fonctionnement. Ce plan quinquennal, le premier à être adopté après la révolution, constituera, ainsi, le premier jalon vers l'instauration d'un nouveau modèle de développement répondant aux nouvelles exigences. Dans leurs interventions, les gouverneurs ont évoqué les problèmes nombreux et divers qui entravent l'action régionale, signalant que la centralisation continue de prédominer et entrave la prise des décisions au niveau régional. Ce à quoi, le chef du gouvernement a répondu en soulignant la nécessité de renforcer la coordination permanente entre les niveaux central et régional. Il a exprimé sa haute considération au rôle que remplissent les gouverneurs dans tous les domaines, leur faisant part de son appui total et de celui des autres membres du gouvernement.