La première semaine du mois prochain verra la visite d'une délégation de l'agence de notation financière Moody's. Une visite qui succède quelques semaines après à la mission de l'agence Ficth qui s'est rendue à Tunis durant les premiers jours du mois en cours. En tout cas, le verdict de ces deux agences internationales de notation financière est vivement attendu, que ce soit pour les autorités nationales aussi bien que pour les investisseurs principalement étrangers. Doit-on espérer une amélioration de la note souveraine de l'économie tunisienne ? Le politique et l'économique s'accordent à ce que l'ensemble des indicateurs plaident pour une éventuelle amélioration. Auprès de la Banque Centrale de Tunisie, on explique que les indicateurs économiques se sont nettement améliorés par rapport à ceux déjà pris en considération par Fitch et Moody's lors des dernières notations. Avec les élections législatives et présidentielles, la formation du gouvernement, la maitrise des équilibres macroéconomiques, l'autorité monétaire tunisienne ainsi que le quartier gouvernemental à la Kasbah attendent une amélioration de la notation de la Tunisie par ces deux agences. D'autant plus que la Tunisie bénéficie d'une certaine confiance auprès des investisseurs étrangers après sa dernière sortie sur le marché financier international. Une sortie qui a mesuré le risque-pays de la Tunisie. Une sortie qui nous a coûté, tout de même, 125 millions de dinars à payer annuellement sur 5 ans, en tant que service de la dette. Même notation Dans un scénario pessimiste, la note de la Tunisie serait maintenue inchangée, explique un responsable au sein de la BCT. Explications ? C'est le conflit libyen et ses retombées sur l'économie tunisienne. Ce sont également les derniers attentats terroristes qui peuvent influencer la notation du pays. De toutes les manières, même si la note souveraine du pays connaitra une amélioration, la Tunisie se retrouvera de nouveau dans « le spéculative grade ». A noter Selon la dernière notation établie par l'agence Standard & Poor's le Maroc a préservé sa note BBB- avec des perspectives stables. Le Maroc, pays avec lequel la Tunisie se compare toujours, connait pour sa part des difficultés, malgré la stabilité politique et sécuritaire qu'il connait. Standard & Poor's, écartée en Tunisie, active dans la région ! Douze pays de la région Mena viennent d'être notés par l'agence de notation Standard & Poor's. Parmi lesquels, on cite 8 pays du Golf, outre l'Egypte, la Jordanie, le Liban et le Maroc. Selon ladite agence, 9 pays- exportateurs du pétrole- se trouvent classés dans la catégorie investissement (investment grade). Quant à l'Egypte, la Jordanie et le Liban- pays importateurs du pétrole- stagnent encore dans la catégorie spéculative. Quelle note pour nos partenaires économiques ? Pour ces pays (la France, l'Allemagne et l'Italie), les notations diffèrent. La dernière notation attribuée par Moody's à la France est AA1 alors que l'agence Fitch a dégradé la notation de l'Hexagone de AA+ à AA-. L'Allemagne fait mieux en gardant sa même notation (AAA) selon Fitch et Moody's. Pour l'Italie, Fitch accorde la note Baa2 alors que Moody's lui accorde la note BBB+. Tout ces pays ayant des perspectives stables, peuvent voir leurs notes maintenues puisque pour la première fois, la zone euro rompt avec la récession avec des prévisions de croissance qui dépassent 1% en 2015.