Rares sont les cas où un propriétaire de voiture ou d'un matériel industriel n'a pas eu à traiter avec un expert. Au fil des ans avec l'augmentation des litiges, le recours aux experts est devenu incontournable. D'ailleurs, ils sont disponibles dans les différentes régions du pays, toutes spécialités confondues. Assureurs, citoyens et experts sont les maillons d'une même chaîne. Avec l'évolution des technologies, l'expert tunisien est placé devant de nouveaux défis. Pour durer et relever les nouveaux défis, il est appelé à se remettre en question et à s'y adapter. Qu'en est - il réellement ?
Ils étaient nombreux hier, les experts en automobile et matériel industriel, à être présents à la rencontre organisée par leur chambre syndicale nationale et la fédération nationale de la mécanique pour discuter de « la place et du rôle de l'expert de demain ». M. Mongi Touil, président de la chambre syndicale devait rappeler que « l'expert a un rôle central à jouer dans la réalisation d'une économie saine ». Pour M. Béchir Boujday président de la fédération nationale de la mécanique, « le secteur des assurances a un rôle fondamental pour ses liens étroits avec différents secteurs sensibles comme le transport, l'agriculture, l'industrie...D'où l'importance du rôle de l'expert qui est un trait d'union entre les différents intervenants. Avec la profondeur des mutations internationales et la nature du rôle de l'expert, une pause - réflexion s'impose. Il faut se préparer aux nouveaux défis afin que l'expert ne se retrouve pas à l'écart. »
Quant à l'image de l'expert, il faut la soigner. « Pour rectifier cette image le rôle de l'expert est capital », affirme M. Béchir Boujday qui ajoute que « le secteur des assurances doit s'engager résolument dans la mise à niveau ». De son côté l'expert a un rôle qui dépasse la sphère économique pour toucher le social puisqu'il concerne la sécurité routière. L'expert ne doit pas faire de petits calculs. Il doit être honnête et compétent. Le président du Comité Général des Assurances M. Abdellatif Chaâbane, ouvrant les débats a rappelé que le secteur des assurances est appelé à davantage de mise à niveau. « Le travail de l'expert est un des maillons importants des services fournis par les assurances. L'expert intervient avant la signature du contrat d'assurances et au moment des dégâts. » Comme l'assurance automobile génère 40% du chiffre d'affaires des assurances et les remboursements 55%, le rôle de l'expert est très important. Il doit être qualifié scientifiquement, techniquement et moralement.
Une charte de déontologie à élaborer En 2002, l'agrément pour l'exercice de la profession d'expert a été remplacé par un cahier de charges. « Cinq ans après, une commission pour l'évaluation de cette expérience a été créée » annonce M. Abdelatif Chaâbane qui ajoute que « l'expert a un rôle d'avant - garde pour la consolidation de la prévention et de la sécurité routière. Il a un rôle important dans la confiance entre assureur et assuré et dans la célérité avec laquelle doivent s'effectuer les remboursements ». Il faut mettre à niveau le rôle de l'expert. Les efforts fournis pour l'élaboration d'une charte de déontologie sont appréciés. Des programmes de formation et de recyclage sont nécessaires.
Une formation continue à assurer M. Mohamed Férid Herelli Directeur Général du CETIME considère que la principale problématique qui se pose chez les experts est que « la technologie évolue sans que les experts ne l'utilisent. Il y a un déficit dans l'actualisation des connaissances. Le CETIME et la Chambre syndicale des experts avec nos partenaires français, organisent à partir de 2008 des modules de formation intensive de 3jours sur des thèmes variés comme l'analyse des avaries, l'identification des matériaux, l'analyse des défaillances dans les systèmes industriels, le management de la qualité. Ces modules seront décentralisés dans les régions. Il faut renforcer l'échange d'informations techniques et envisager, pour valoriser et internationaliser la fonction de l'expert, la mise en place d'un système d'accréditation à l'instar des pays avancés ». Ces recommandations permettront de dépasser les points faibles constatés, comme le peu de contacts et de collaboration entre les experts. L'expertise visuelle est encore très répandue sans recours aux moyens techniques d'investigation, d'analyses et d'essais.