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Trafic d'objets d'art et meurtre
Publié dans Le Temps le 15 - 03 - 2015

Deux amis, habitant le même quartier, et vivant des jours difficiles et une situation précaire, ont décidé d'aller fouiller du côté des ruines de Sbeitla en quête de quelques objets d'art, pour les déterrer et ensuite les mettre à la vente et se partager les gains. C'est illégal, illicite mais ils ont décidé de le faire et courir le risque d'être poursuivis pénalement.
Ce trafic d'objets d'arts, leur a permis de gagner beaucoup d'argent. Au début de leurs fouilles au niveau des ruines, ils ont réussi à trouver des objets rares et ayant une grande valeur, qu'ils vendaient à des brocanteurs et se partageaient les gains dans une entente parfaite. Mais suite à leur dernière trouvaille estimée à une centaine de millions, la victime dans cette affaire a refusé de donner la part de son associé.
Ce dernier a tenté à plusieurs reprises de raisonner son complice afin qu'il lui remette sa part mais sans résultat. La victime a décidé de garder toute la somme. Ils se sont vus une dernière fois. L'inculpé a menacé son associé d'aller se constituer prisonnier et le dénoncer, mais apparemment la victime n'a pas donné de l'importance à cette menace.
Quelques jours plus tard la victime a eu écho à travers un de ses amis que son associé a décidé de mettre sa menace à exécution et qu'il valait mieux trouver un compromis avec lui autrement chacune des deux parties serait perdante.
Il est allé au café de la place où tous les habitants du quartier avaient pris l'habitude de se voir. Il a trouvé son associé et l'a prié de reprendre ses activités avec lui et qu'il est prêt à régler le différend avec lui. Ils ont donc abordé la question de partage de la dernière trouvaille vendue à un prix exorbitant. La victime a proposé une somme dérisoire à son associé, ce dernier a refusé net. Une altercation s'en suivit puis une grande dispute qui a dégénéré en bagarre ouverte. Ils ont quitté le café et se sont battus à coups de poing en pleine rue. Personne n'osait intervenir pour les séparer tellement ils étaient acharnés chacun à prendre le dessus.
L'inculpé a profité d'un moment d'inattention de son adversaire pour lui asséner un terrible coup de couteau dont la pointe a atteint les reins. Il a chuté à terre hurlant de douleur tandis que l'agresseur s'est évaporé le laissant à terre dans une mare de sang. Quelques clients du café et voisins de la victime l'ont transporté d'urgence à l'hôpital dans le but de le sauver. L'agresseur a pris la fuite et s'est rendu auprès d'un parent qui a accepté de le loger le temps que l'affaire soit réglée. C'est que l'inculpé n'avait jamais imaginé que son associé pourrait mourir des suites de cette agression.
Le blessé a été admis à l'hôpital et conduit au pavillon des soins intensifs. Malgré tous les soins qui lui ont été prodigués, le blessé n'avait pas tenu. Il a quitté la vie à la fleur de l'âge laissant sa famille dans la tristesse et le désarroi.
La Direction de l'hôpital a avisé les autorités du décès du blessé. Une équipe judiciaire s'est déplacée à l'hôpital pour l'application des procédures en vigueur. Le juge d'instruction, après visualisation du cadavre, a ordonné son transfert à la morgue pour autopsie. Puis il a confié l'affaire aux inspecteurs de la Direction régionale des affaires criminelles.
Les recherches et investigations ont abouti à l'arrestation du meurtrier.
Interrogé, il a avoué avoir agressé son associé. Il a déclaré qu'il n'a jamais eu l'intention de lui faire du mal, mais devant le refus de la victime de lui remettre sa part dans la dernière vente d'objet d'art, ils se sont disputés et sont arrivés aux mains. Une bagarre à la suite de laquelle il a prétendu que la victime a tiré un couteau et a tenté de le tuer, devant le danger il est arrivé à désarmer son adversaire et à lui asséner un coup.
Le domicile de l'agresseur a été fouillé. Les enquêteurs ont trouvé l'objet du crime soit un couteau grand calibre tâché du sang de la victime et une somme de cinquante mille dinars cachés sous l'oreiller de son lit.
Il a été placé en détention en attendant d'être traduit devant le tribunal pour répondre de meurtre prémédité.


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