Il n'est pas admissible, qu'il puisse y avoir encore, dans la Tunisie d'aujourd'hui, un problème de raccordement en eau potable. Pas possible que nos concitoyens puissent souffrir, et cela sous notre nez, d'une soif inextinguible que n'est venue éteindre, aucune initiative qui vaille jusqu'ici, sachant que l'urgence ne date pas d'hier et qu'il aurait fallu y pallier depuis des décades. Parce que cela implique, en substance, que le développement dans le pays, et ce, depuis l'indépendance, a fonctionné à deux vitesses, et que cette injustice a perduré, et cela, pas seulement, -on le découvre aujourd'hui à mesure- dans ce qu'on appelle les régions profondes, ou « l'arrière-pays », mais parfois à quelques encablures de la capitale. Une honte... Révolté ? Choqué, le citoyen-lambda, qui découvre, par-à-coups, sur l'écran de sa télévision, ce que les autorités de son pays lui ont caché pendant des années : à savoir que ses concitoyens, ne peuvent pas se permettre, ce qui leur paraît toujours être le luxe suprême, d'ouvrir tout simplement le robinet d'eau... pour avoir de l'eau. Oui, au jour d'aujourd'hui sous nos latitudes, l'on apprend que des familles entières puisent dans une rivière, à l'eau saumâtre, leur eau de consommation quotidienne, parce qu'ils n'ont pas d'autre choix, sous-peine de mourir de soif. Et l'on s'étonne après, que des petits enfants, principalement issus de ces régions démunies, choisissent de se donner la mort, à l'âge où d'autres jouent à la poupée, et lisent des contes de fées avant de s'endormir le soir... Un individu, normalement constitué, et dans l'impuissance de pourvoir en eau sa famille, n'a que deux alternatives devant lui -la troisième, quelle qu'elle soit, est toujours miraculeuse, et c'est généralement le cas- : se pendre haut et court, ou se munir d'un fusil pour tirer sur tout ce qui bouge. Ce qui prouve, dans ce cas de figure, que nos concitoyens sont stoïques. Ce n'est pas une raison pour continuer à opter, pour la politique de l'autruche. Car, quand il y a urgence, et péril en la demeure, et là c'est le cas, il faut aller vite !, et ne pas prendre son train de sénateur. On s'en fout comment ils vont se débrouiller, mais nos élus doivent se débrouiller, pour que les choses s'arrangent au mieux, et pour qu'il n'y ait plus désaffection en eau courante sous nos latitudes, tous périmètres confondus. C'est, avec la sécurité, la priorité des priorités dans une Tunisie, où la dignité se conjugue à certains endroits, sur le mode d'un futur, qui se refuse à être...