Le plus beau des gouvernements ne peut donner que ce qu'il a ! Or, quand la production est ralentie pour ne pas dire totalement bloquée, de quelle croissance peut-on parler et quelle « richesse » reste-t-il à distribuer. Dans un pays où toutes les réserves d'usage ont été usées parce qu'il est désormais impossible de réalimenter ces « fonds de secours », au vu du déficit budgétaire et de la stagnation générale pour ne pas dire la régression à tous les niveaux de l'économie et de la production (à l'exception de l'agriculture et pour des raisons climatiques favorables), que peut faire un gouvernement sollicité de toute part par la mobilisation générale des ressources pour lutter contre le hydre terroriste et les grèves répétitives dans tous les domaines de l'activité humaine et spécialement celle des mines, qu'on n'arrive pas à maîtriser d'avant même la Révolution. L'intervention de m. Adnane Hajji à la « Nationale 1 » sur ce dossier brûlant ne laisse aucun doute sur les accumulations des frustrations économiques et sociales et qu'on peut d'ailleurs trouver dans la plupart des régions Nord-Ouest, Centre-Ouest et Sud-Ouest ; Les solutions ne sont pas nombreuses. L'une « surréaliste » c'est de faire de tous les habitants de Gafsa et ses cités, des « fonctionnaires-chômeurs » rétribués par la Compagnie « Sfax-Gafsa » et l'autre plus pragmatique de réinjecter le produit financier du phosphate et dérivés dans ces mêmes régions, mais dans des projets productifs et employeurs réels et non fictifs, comme ces entreprises de l'environnement qui ne sont que des « fonds de chômage » déguisés ! Mais, dans tous les cas de figure, il faudrait au « seigneur » Adnane Hajji, un peu plus de compréhension et de modestie, pour aider les autorités, y compris les gouverneurs qu'il n'aime pas et les PDG qui ne sont pas à son goût et qui appliquent les lois et les règlements, à refaire redémarrer la production aux arrêts depuis des mois. C'est quand même bizarre que dans un Etat de droit, un homme en arrive à défier et de quelle manière, tous les circuits de la décision politique et économique, au point de prendre en otage un gouvernorat tout entier. Chapeau ! Tant qu'on y est MM. Yaâcoubi et Hajji devraient être le « gouvernement » et on aurait peut-être moins de grèves parce qu'ils seront obligés, un jour ou l'autre de mettre la main à la pâte, et de résoudre les problèmes énormes de ce pays ! Ceci pose une question essentielle au niveau du système politique en temps de crise majeure, économique, sécuritaire, écologique, éducationnelle etc... y a-t-il des lignes « rouges » que toutes les composantes sociales et politiques doivent respecter sous peine de provoquer la faillite de l'Etat et son incapacité à gouverner ! Faut-il déclarer « l'état d'urgence » économique et social et demander fermement à tous les acteurs dans ces domaines stratégiques, un comportement plus responsable et plus réaliste ? Le Président de la République Béji Caïd Essebsi, n'a ni le choix des armes ni le choix des lois et encore moins, le choix des moyens ! Il attend et espère un miracle, et nous avec : le « G7 » au mois de juin prochain, à Berlin. Seul un soutien massif de la communauté internationale et des puissances de ce monde peut soulager la Tunisie, son président et son gouvernement pour injecter de l'investissement opérationnel et rapide dans certaines régions et certaines activités prioritaires. Entretemps, les attitudes de M.Hajji et compagnie ne permettent ni espoir, ni volonté de travail et de labeur pour remettre le pays en marche. C'est la fuite en avant... tête dans le mur. Et ça décourage les plus optimistes des Tunisiens qui croient encore que le pays est gouvernable, et qu'il peut repartir vers l'avant !