Le Club « Idhafet » de la Maison de la Culture d'Hammam-Lif a commémoré récemment le premier anniversaire de la disparition de Mohamed Jouou, écrivain-nouvelliste et membre fondateur de ce club, ayant contribué activement et efficacement aux différentes manifestations culturelles et activités littéraires organisées par le club depuis sa création. A cette occasion, le Club « Idhafet » a lancé la parution, à titre posthume, du nouveau recueil de feu Mohamed Jouou, qui vient d'être publié aux Editions Imprimerie Culturelle, sous le titre « Du ventre de l'hiver nait le printemps » Cette rencontre a été marquée par la présence d'écrivains, de poètes et d'hommes de lettres ainsi que des amis et des proches du regretté. Jalal El Mokh, écrivain et président de l'Union Tunisienne des Ecrivains Tunisiens (Section de Ben Arous), a ouvert la séance avec un mot dans lequel il s'est adressé à l'assistance avec beaucoup de recueillement à l'égard du défunt en citant les principales vertus humaines et les qualités littéraires de l'homme. Ensuite, Aroussia Rekiki, romancière, a pris la parole pour parler d'un ancien ouvrage de Mohamed Jouou, le recueil de nouvelles, intitulé « La maison des souvenirs oubliés ». Suite à cette intervention, Jalal El Mokh a présenté au public le nouveau livre « Du ventre de l'hiver nait le printemps », paru un an après le décès de son auteur, en parlant du contenu de cet ouvrage, des thèmes soulevés, du style et des techniques utilisées par l'auteur. Après quoi, des poèmes ont été déclamés en hommage à feu Mohamed Jouou par les poètes membres du Club « Idhafet ». Ce recueil posthume réunit un ensemble de nouvelles écrites du vivant de l'auteur. Ces nouvelles sont de courts récits nés d'une expérience personnelle ou inspirés du quotidien post-révolution, c'est que l'auteur a écrit ses récits entre 2011 et 2014. Les thèmes sont variés : du social qui touche aux traditions des Tunisiens à l'intellectuel qui reflète les préoccupations philosophiques et existentielles de l'auteur et ses positions envers les questions humaines, comme dans les nouvelles suivantes : « L'albatros et le nuage », « L'aile du papillon » etc. D'autres nouvelles renvoient carrément à l'enfance de l'auteur, cette tranche d'âge à laquelle il a toujours exprimé son attachement comme dans « Le vendeur de bonbons », « Si tu n'étais pas toi » et « L'enfant et les étoiles »... « Du ventre de l'hiver nait le printemps » est le titre de l'une des nouvelles qui constituent ce recueil ; elle se trouve à la fin du recueil et occupe un bon nombre de pages (de 66 à 94), précédée par onze autres nouvelles de longueurs courtes. Certaines nouvelles ne dépassent pas la seule page ! Comme par exemple « Pour que la vie soit verte », « L'enfant et les étoiles », « Soixante neuf franc ». L'auteur adopte ici une nouvelle forme littéraire appelée « Flash fiction » qui consiste à écrire un très court récit. Cet art du flash fiction s'est développé depuis quelques années en Europe, notamment en Angleterre. Dans ce genre de récit très court, l'auteur a dû respecter maintes contraintes. Ce format de nouvelle extrêmement court semble plus difficile à écrire et accorde en effet plus d'importance à chaque mot et implique donc qu'on s'y attarde plus longuement. Par contre, « Du ventre de l'hiver nait le printemps », de par sa longueur, est considérée comme une nouvelle traditionnelle, tel un roman très court où le cadre spatio-temporel, les personnages, les événements sont réduits. Cette nouvelle, écrite sur le genre théâtral, avec pour cadre une cellule de prison, met en scène le personnage « Chaâbane », alias « Chaneb » accusé d'avoir tenté de tuer un certain « Ammar » prénommé « 404 » (personnage fictif) et qui se sent victime d'un acte qu'il n'a pas commis ! Une nouvelle qui nous rappelle l'ancien régime basé sur la persécution, l'arrestation et la répression des internautes, des blogueurs et des facebookers, supposés être les ennemis n°1 du régime en place. L'histoire suscite la curiosité et le plaisir chez le lecteur pour lui donner envie de suivre l'auteur jusqu'à la conclusion de son récit.