Dans cette affaire, il s'agit d'un condamné à mort qui a toujours clamé son innocence mais qui a été accusé par la mère de la victime convaincue de sa culpabilité, alors qu'elle a fait une terrible confusion avec le vrai coupable. Cela fait 12 ans qu'il attend en prison, dans le couloir de la mort. L'affaire a éclaté en 2003, lorsqu'un jeune homme de 16 ans prénommé Aymen, a été tué par un quadragénaire à la suite d'une rixe. Maher Manaï se dirigeait ce jour vers la ville de Sfax z alors en compagnie de son cousin. Lors de son interpellation par la police, suite à la plainte de la mère de la victime, son compagnon qui se trouvait avec lui précisément dans un café, a voulu donner sa déposition pour disculper Maher Manaï. Mais les agents de la Garde nationale l'avaient éconduit sans donner d'importance à son témoignage, qui aurait pu lui éviter pourtant une condamnation à la peine capitale et un long séjour en prison ; Il a fallu qu'il se retrouve, par l'effet d'un pur hasard dans la même cellule avec le vrai coupable qui avait été arrêté pour une affaire de stupéfiants. Une amitié se tissa au fil des jours entre lui et ce compagnon de chambrée, qui au cours d'une nuit où il avait l'âme triste, a éprouvé le besoin de soulager sa conscience en lui confiant qu'il était le vrai coupable, sans savoir que son interlocuteur était celui qui avait été condamné à mort à sa place. Cet aveu a été fait sous le sceau de la confidence par le coupable à un celui qu'il considérait comme son meilleur ami de cellule. Maher était en même temps amer d'avoir fait l'objet d'une condamnation à la peine capitale à tort, et soulagé de pouvoir enfin prouver son innocence. Mais après 12 ans il n'ya qu'un seul moyen pour cela : demander la révision du procès. En effet, lorsque tous les moyens de recours sont épuisés, la révision du procès ne peut être retenue que lorsqu'il y a des éléments nouveaux qui n'ont jamais été invoqués auparavant, au cours de toutes les étapes de la procédure, que ce soit en première instance ou en appel. En vertu de l'article 227 du code pénal une demande en ce sens doit être présentée au ministre de la Justice. Celui-ci transmettra le dossier au parquet s'il estime que la demande est dûment motivée, avec notamment les faits nouveaux qui doivent être présentés avec précision. Les faits nouveaux en l'occurrence sont : -d'abord le témoin qui affirme que l'intéresse se trouvait avec lui au moment du crime, et c'est un alibi de taille. -la confidence faite à Maher lui-même par le vrai coupable. L'avocat de Maher, a décidé de présenter une demande en ce sens au ministre de la Justice avec à, l'appui ces éléments qui seront bien surs vérifiés ultérieurement une fois que la demande en révision sera retenue. Dans tous les cas, il a fallu 12 ans pour qu'un innocent, ayant fait l'objet d'une erreur judiciaire puisse prouver son innocence. Disons qu'à quelque chose malheur est bon, puisque le vrai coupable est passé aux aveux, à celui là même qui était condamné à tort à sa place. « Tueur, où que tu ailles tu seras démasqué » selon un dicton bien de chez nous.