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Journées du fdaoui à Sousse: Dessine-moi un conte...
Publié dans Le Temps le 17 - 05 - 2015

Aujourd'hui en haut du village perché de Takrouna, le rideau tombera sur la quinzième édition du festival des conteurs. Plusieurs temps forts comme la performance des artistes au Ribat de Sousse ou la prestation de Raja Farhat ont donné de belles couleurs à cette session. Au plus grand bonheur des grands et des petits...
Devant les portes du centre culturel de Sousse, il y avait foule pour les journées du fdaoui, le conteur traditionnel à l'honneur pendant dix jours dans la Perle du Sahel. Une foule d'enfants qui, sages ou turbulents, attendaient l'ouverture d'un atelier de dessin inspiré de contes.
Vendredi 15 mai, ils étaient nombreux les gosses, motivés aussi, crayons et feutres à la main et l'imaginaire en bandoulière. Le principe de cet atelier est des plus simples: alors qu'un conteur narre ses histoires, les enfants restituent par le dessin sur des posters géants ce que ces histoires leur évoquent.
La sarabande des enfants artistes
Sous l'œil attentif de Lotfi Ben Salah, l'un des fondateurs et animateurs du festival, les enfants s'égayent dans le foyer du centre culturel et, les oreilles tendues, commencent à recouvrir les murs de leurs dessins. Chacun y va de son petit rêve et, très vite, ce qui est dit par le conteur est reproduit, selon la perception de chacun, sur les murs.
Ben Salah, artiste plasticien lui-même, se lance aussi dans la sarabande. Il crayonne une œuvre sur l'une des toiles improvisées, avec des gosses qui, de temps à autre, viennent jeter un coup d'œil subreptice, pour voir ce que le maître de l'atelier était en train de créer. Puis, tout aussi discrètement, ils revenaient à leurs œuvres en cours...
Ce type d'atelier est véritablement l'exercice qu'il faut. En effet, mis à l'aise, les enfants s'expriment et font naitre des trésors de perspicacité. En regardant les œuvres nées de leur écoute, on découvre un talent inné qui ne demande qu'à être travaillé, pétri, formé. C'était clairement la fête pour ces artistes en herbe qui, à la fois, découvraient des contes et les transformaient en visions.
Les uns optaient pour la profusion de couleurs, d'autres reproduisaient dans une calligraphie hésitante des extraits du conte en cours. D'autres encore s'essayaient à adapter des personnages. Tous en tous cas donnaient une belle image de cette quinzième édition des Journées du fdaoui qui a choisi de mettre les enfants au cœur de la manifestation.
En ce sens, si les jeunes sont venus au centre culturel de Sousse, le conte est aussi allé jusqu'à leurs écoles et lycées pour apporter un écho du patrimoine oral et leur offrir un spectacle vivant qui a fait rêver leurs parents et les générations précédentes.
Il faut mettre à l'actif des Journées du Fdaoui cette synergie entre école et centre culturel qui a considérablement rajeuni le public de ce festival. Avec un choix: la rigueur! Effectivement, les enfants n'étaient pas gérés comme une «foule» mais bien comme des individus, des artistes potentiels, un public à former. Cela a rejailli sur la qualité de l'animation et de l'écoute, donnant à cette session une image rénovée et en mouvement.
Ce vendredi 15 mai, la ville vibrait de plusieurs forums. A la bibliothèque régionale de Sousse, l'universitaire Khlil Gouia se livrait à une réflexion passionnante sur les reflets du conte dans les arts plastiques tunisiens. Ce fin connaisseur établissait ainsi une véritable typologie en abordant l'autonomisation du patrimoine par des artistes comme Adel Megdiche ou Abdelaziz Gorgi. Gouia se référait ensuite à l'univers des artistes naïfs qui, à l'image de Maherzia Ghadhab ou Othman Khadhraoui intégraient en quelque sorte l'écho de l'oralité et du folklore dans leur univers plastique.
Cette conférence était suivie par un public attentif et spécialisé, artistes et critiques écoutaient le conférencier dans le joli cadre de la bibliothèque régionale de Sousse dont la directrice, Hayet Zormati Lazreg, est aussi l'une des fondatrices et principale animatrice du festival.
Par ailleurs, une exposition de Ellefi Khadhraoui accrochée au centre culturel permettait de vérifier la justesse du propos de Khlil Gouia. Entre fantasmagorie et candeur, l'univers de Khadhraoui fait revivre bien des contes de la tradition et démontre bien les passerelles qui existent entre peinture et monde de l'oralité. La vingtaine de tableaux de cette exposition sont autant de déclinaisons de contes et d'extrapolations à partir des personnages de ces histoires de fées et de djinns.
Pour revivre la passion des conteurs
Depuis leur ouverture, la semaine dernière au Ribat de Sousse, les Journées du fdaoui ont offert bien des temps forts. Le spectacle d'ouverture ne fut pas le moindre de ces sommets avec sa débauche de conteurs et sa procession, bannières au vent.
Les uns après les autres, les conteurs ont raconté leurs histoires, enchanté le public, joué sur les registres de l'émotion et de la nostalgie. Chacun avec son costume ou bien dans la sobriété d'une tenue de ville, ces comédiens d'un nouveau genre ont multiplié les approches du conte. Si Mourad Karout est proche de l'univers de Abdelaziz Laroui, Alaeddine Ayoub s'inscrit dans la lignée des bardes des Mille et une nuits.
D'autres encore ont proposé des approches plus modernes ou carrément artistiques, rompant avec la rigidité statique des conteurs assis sur leur chaise. Plusieurs univers, plusieurs voix et plaisir de l'auditoire...
Mohamed Raja Farhat fut lui aussi de la partie pour raconter, à sa manière, une histoire de la Tunisie. Un public des grands jours réserve une belle ovation au conteur, venu sur scène égrener les hauts faits du passé, avec une touche personnelle qui oscillait entre humour et complicité. Du bel ouvrage!
Clou du festival, la clôture aura lieu, aujourd'hui, dimanche 17 mai, sur les hauteurs du village de Takrouna, promu citadelle du conte. Musiciens folkloriques et conteurs donneront à ce moment des habits de fête et de véritable happening. Comme chaque année, ils seront nombreux à se déplacer de Sousse et de Tunis pour monter tout en haut du piton rocheux de Takrouna pour, à partir de ce véritable nid d'aigle, célébrer le conte et le patrimoine.
Car, faut-il le rappeler, ce festival se tient dans le cadre du mois du Patrimoine qui s'achèvera le 18 mai, avec la journée internationale des musées. Alors que la quinzième édition du festival du fdaoui touche à sa fin, il importe de souligner l'apport décisif de la Délégation culturelle régionale de Sousse à cette manifestation et le dynamisme de l'association des amis du livre et de la bibliothèque qui est pour beaucoup dans le succès de cette manifestation.
«Raconte-moi une histoire», «Dessine-moi un conte» et pourquoi pas «Faites-nous revivre la passion des fdaouis». Tout un programme!


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